Seconde partie d'un diptyque qui n'est en fait que la première saison d'une série. Espérons que le niveau du scénario va rester à un tel degré d'excellence et que les auteurs nous éviterons une fin décevante (comme dans la série tv Lost, par exemple !).
Parce que excellent, pour le moment c'est le bon mot. La première partie nous avait pris au tripes, surpris, angoissé et nous avait laissé sur un suspens et un rebondissement qui demandait une suite et des explications. Et bien, la suite, on l'a. Quant aux explications …
Résumons : Un énigmatique personnage, Walter, avait invité dans une superbe propriété au bord d'un lac (d'où le titre) une dizaine de personnes qu'il avait croisé au cours de sa vie et avec qui i avait sympathisé. Ces personnages, très différents les uns des autres se rendent compte que dans cette maison, ils échappent à la fin du monde orchestré par Walter lui-même ou des êtres comme lui, car Walter n'est pas humain.
Au début du deuxième tome, les personnages semblent avoir perdu la mémoire du premier épisode, mais pas tous. On ne peut pas trop en dire pour ne pas dévoiler l'intrigue de la première partie, que je vous conseille très fortement à lire.
Dans cette suite, Walter est plus présent, mais surtout on continue d'explorer les personnages les uns après les autres, leur psychologie, leur passé, leur réaction face à la fin du monde, dans une tension qui ne se relâche jamais.
Chaque chapitre nous apporte une révélation, percute nos certitudes, fait croître le malaise, le suspense. On est dans un véritable thriller psychologique et on nous délivre ça et là quelques maigres réponses sur le contexte, qui, en vérité, ne font que nous enfoncer un peu plus dans la perplexité. Mais c'est tellement bien construit, qu'on en redemande.
Et parfois, on se rend compte que les réponses étaient là depuis le début, dans des parties de dialogues, dans des dessins.
On est dans un récit clairement fantastique, mais il s'agit aussi d'une plongée dans les tréfonds de l'âme humaine, avec ses espoirs, ses peurs, ses horreurs.
Les dessins d'
Alvaro Martinez Bueno sont toujours aussi parfaits pour illustrer ce style de récit. Un style très réaliste, poisseux, qui participent à la montée de la tension, avec des pleines pages superbes d'émotion, comme celle, page 134, où la détresse et la tristesse n'ont pas besoin de mot pour nous percuter tel un uppercut au visage.
Une oeuvre à part dans le bande dessinée actuelle. Cela ressemble fortement à ce que l'on pourrait classer dans la catégorie chef d'oeuvre du neuvième art.