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EAN : 9791041415786
144 pages
Points (06/09/2024)
3.79/5   343 notes
Résumé :
« On s'est tous retrouvés à la gare de la Part-Dieu vers sept-huit heures. Maman avait son rendez-vous en début d'après-midi et elle n'avait qu'une peur, le rater. Le GPS annonçait cinq heures de route. On est partis avec la Peugeot à sept places. Papa et Maman devant, et nous, les quatre enfants, derrière, comme à la belle époque. Il ne manquait que les scoubidous et les cartes Panini.
Papa a toujours eu une conduite assez brusque mais alors là, on aurait di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (124) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 343 notes
C'est l'histoire d'Edith qui a décidé de donner un terme à sa vie,se sachant condamnée , elle refuse tout acharnement thérapeutique , elle veut pouvoir choisir le jour et l'heure de sa mort, En France cette démarche est impossible, pour réaliser son souhait elle doit aller en Suisse, à Bale, Un roman qui peut être dur à lire par son sujet, et là nous nous trompons,, et nous sommes bien étonnés, Elle traverse ce péril ,avec l'aide des ses 4 enfants et de son mari, qui acceptent son choix, Un voyage qui débute au départ de Lyon, un voyage remémorant des souvenirs de bonheur en famille, L'auteure donne , à travers des chapitres courts, la pensée de chaque enfant, leur vision de la vie et du deuil, mais sans tomber dans le pathos, La plume de l'auteure est subtile , sensible, saupoudrée d'une pointe d'humour. Nous sommes loin d'une lecture larmoyante, mais d'une vision positive . Un roman qui me laisse dans le questionnement, mon questionnement face à ce choix. Cette histoire est une véritable ode à la vie, à l'amour, à la tendresse, Un roman court mais intense et toute en finesse.

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Sur les pas d'une famille, autour d'une mère, Édith, frappée par une maladie incurable, Carole Fives (Tenir jusqu'à l'aube, Térébenthine) mène un roman choral riche d'enseignements et plein d'une humanité éloquente.
Avec Simon, leur père, et Édith, se retrouvent Audrey, Anna, Jeanne et Théo, leurs enfants. L'autrice leur donne la parole et ce sont leurs interventions, leurs pensées qui se succèdent tout au long du livre, permettant de comprendre leur histoire et de suivre leur parcours.
Juste avant de perdre le contrôle de ses pensées et de sa vie, Édith a choisi de mourir. Comme cela est encore interdit en France, elle pense à la Belgique mais choisit la Suisse pour éviter un trop long déplacement.
Si Édith, après avoir été infirmière, est devenue avocate, se dévouant souvent bénévolement pour défendre les plus démunis. Son mari, Simon, comme Audrey, Anna et Théo, est médecin. Seule Jeanne, l'artiste de la famille, a fait les Beaux Arts. Simon et Théo sont généralistes, Audrey obstétricienne et Anna bosse en soins palliatifs et soigne les plus malades en prison ainsi que les sans-papiers. Une pareille famille de médecins, cela doit être plutôt rare…
Peut-être que Carole Fives a choisi ce même métier pour bien nous faire comprendre toute la profondeur du choix d'Édith, un choix qui va être débattu, contesté et finalement accepté devant la détermination de la principale concernée.
Alors, sur un rythme non linéaire, chacune et chacun s'exprime, fait remonter des souvenirs, parfois des rancoeurs, des jalousies et me fait partager le voyage en Peugeot sept places, comme avant, depuis la gare de Lyon Part-Dieu, jusqu'à Bâle, en Suisse.
Pourtant, chacun sait que, partis à six, ils ne seront que cinq au retour. Édith, bien comprise enfin, prouve que, pour elle, il ne s'agit pas d'une pulsion de mort mais, d'une leçon de liberté. En effet, quand le moment décisif arrive, toutes les précautions sont prises, les mêmes questions sont posées, la scène est filmée.
Impossible de ne pas être ému par cette séquence familiale, cette fin décidée et assumée, cette mort qui fait partie de la vie et qui nous attend tous. Simon continuera sa vie seul. Audrey, Anna, Jeanne et Théo retrouveront leur vie familiale, les petits-enfants d'Édith, une mère qu'ils auront accompagnée jusqu'au bout, en pleine conscience avant que la maladie ne détruise ses facultés cognitives. Il serait temps qu'en France, des décisions soient prises pour éviter de laisser aux seules familles ayant les moyens la possibilité de se payer cette fin de vie, cette mort assumée.
Le jour et l'heure fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix de Lecteurs des 2 Rives 2024.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Gravement malade, Édith ne veut pas vivre l'agonie qui va avec ni la faire vivre à ses proches. Elle a choisi la mort volontaire assistée. Cette femme forte et éprise de liberté a voulu être libre jusqu'au bout. Elle a convaincu son mari et ses quatre enfants devenus adultes de l'accompagner à Bâle, en Suisse vers sa dernière destination. Elle a choisi la date et l'heure.
Les voilà donc, Édith et son mari Simon, partis de Saint Just, leurs trois filles Audrey, Jeanne, Anna et leur fils Simon récupérés à la Part-Dieu, filant dans la Peugeot à sept places vers le territoire helvétique, comme à la belle époque, « ne manquaient que les scoubidous et les cartes Panini. »
Ce voyage à six leur rappelle leurs nombreux périples en camionnette lorsqu'ils étaient enfants et, à se rendre ensemble dans une ville inconnue, a comme un petit goût d'aventure. La radio fait diversion et fait oublier un temps, que si l'on part à six, au retour, on ne sera plus que cinq.
Avec ce roman choral, Carole Fives nous donne à entendre le voyage intérieur de chacun des personnages, tous ont fait médecine sauf la benjamine Jeanne qui a fait les Beaux-arts, et la façon dont ils traversent cette épreuve.
Impossible de ne pas être touché et ému devant cette famille soudée qui n'hésite pas, quoiqu'il en coûte à chacun ou chacune, à accompagner cet être cher pour un dernier week-end pour lui offrir d'ultimes moments de joie.
Sans pathos, même si le dernier câlin de Léon, le petit-fils, se révèle un moment très court mais si intense, par chapitres alternés, chacun revient sur sa situation familiale, sur son vécu professionnel, et son ressenti face au choix fait par leur épouse et mère de cette fin choisie et à la perte irréductible de celle qu'ils aiment. Personne n'est prêt à perdre un parent…
Avec ce roman, Carole Fives aborde avec délicatesse et sobriété notre rapport à la mort et le droit à mourir dans la dignité, sujet de la plus haute actualité en France, actuellement, et appelle à la reconnaissance d'un non-acharnement thérapeutique et au respect de la liberté individuelle pour pouvoir choisir sa fin de vie.
Elle évoque également, par la voix de Simon, la place de la mort dans notre société et la distance que l'on met avec celle-ci en oubliant que « La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c'est la vie. Il faut l'accepter pour mieux vivre. »
Ce tableau d'un clan confronté à l'indicible peint avec une grande délicatesse n'omet pas, toujours par le souvenir de leur vie professionnelle, de se pencher sur d'autres maux qui affectent notre société et qui mériteraient une plus grande écoute, comme les violences conjugales, la prise en charge médicale des plus démunis ou des migrants, l'avortement interdit dans tous les pays africains générateur entre-autres d'enfants handicapés et le business de trafics humains avec les mères-porteuses…
Sous un ton qui pourrait paraître léger, Carole Fives nous livre avec le jour et l'heure un récit plein d'humanité, un récit plein de vie, une belle leçon de liberté.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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C'est une famille excitée et tonitruante qui prend place dans la voiture familiale. Pourtant le but du voyage n'a rien de réjouissant. le père est au volant, et les quatre enfants accompagnent leur mère en Suisse, comme elle l'a décidé depuis qu'elle se sait atteinte d'une maladie incurable et qu'elle refuse de laisser l'évolution naturelle se faire, pour que tous gardent le souvenir d'une personne disposant de toutes ses capacités. Il s'agit d'un choix mûrement réfléchi et approuvé par les proches, dont la plupart ont embrassé des carrières médicales.

Le lecteur suit donc le périple plutôt joyeux, en tout cas pas larmoyant du tout. Pourtant ils ont tous conscience de l'issue et du vide que laissera cette mère, grand-mère et épouse adorée.

Ce court roman sur un sujet aussi grave a le mérite de ne pas être plombant grâce à la légèreté accordée aux personnages, qui parviennent à comprendre cette décision irréversible de leur mère. Les points d'achoppement se créent sur des détails, comme le lieu de dispersion des cendres !

Fort bien écrit, avec une langue accessible et vivante, comme c'est toujours le cas avec Carole Fives, ce récit m'a vraiment séduite.

138 pages Lattès 23 Août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'avais lu de bonnes critiques de ce livre mais j'appréhendais un peu l'histoire. Il faut dire que le sujet n'est ni gai ni facile. Edith se sait gravement malade et décide d'aller en Suisse avec son mari et ses quatre enfants où la mort volontaire assistée y est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure comme l'indique le titre de ce livre. On s'attend à une histoire glauque mais finalement pas du tout. C'est un roman choral où l'on écoute chacun des enfants, l'ainée Audrey, la cadette Anna, et les deux plus jeunes Jeanne et Théo sans oublier le conjoint Simon. Ils partent dans la voiture familiale comme au bon vieux temps où ils partaient en vacances en famille. Beaucoup de souvenirs y sont racontés mais aussi la réaction de ces enfants devenus grands façe à la mort de leur mère. C'est un joli roman bien écrit, plein de délicatesse, un roman plein de vie finalement.
Je vous le conseille bien volontiers
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critiques presse (2)
Bibliobs
16 octobre 2023
Ce roman choral, sobre et percutant, aborde le sujet du choix de la fin de vie dans toute sa complexité et nous renvoie à notre propre attitude face à la perte d’un proche.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
MadmoizellePresse
07 septembre 2023
Une merveille de délicatesse.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (108) Voir plus Ajouter une citation
Moi, je vois la mort comme une étape de la vie. Ce n’est pas un aboutissement, ce n’est sûrement pas la vie éternelle et toutes les conneries des églises.
(Simon, page 123)
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Parfois, les gens n’étaient même pas morts que déjà les enfants se battaient pour des histoires d’héritage, de succession. Les parents partaient avec cette image de leur descendance qui s’entre-déchirait au pied de leur lit, c’était l’horreur. Quand je voyais ça, je disais aux infirmières de mettre les enfants dehors, ce n’était ni le lieu ni le moment…
(Anna, page 121)
Commenter  J’apprécie          291
Les gens meurent sans savoir qu’ils meurent, sans jamais être préparés, parce que le mot n’est même jamais prononcé.
(Anna, page 97)
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Le monde qui semblait se refermer sur nous depuis de mois s’ouvrait enfin. Le monde que je croyais perdu à tout jamais me revenait grâce à l’art, aux traits, aux couleurs.
(Jeanne, page 88)
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Même quand on est généraliste, il y a quand même des morts, de temps en temps. Souvent, le discours c’est, on se protège en mettant une distance affective avec les choses. Mais être médecin, c’est surtout apprendre à connaître le vivant. La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c’est la vie. Il faut l’accepter pour mieux vivre.
(Théo, page 67)
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Vidéo de Carole Fives
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu'on allait faire là-bas. On vivait minute par minute, et c'est ça la vie, finalement, c'est : minute par minute, le reste, c'est du vent. »
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et donne la parole à ceux qui restent.
Paru aux éditions JC Lattès en août 2023.
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