Et que demeurent les secrets.
Les romans de C. MACKINTOSH ont montré à quel point elle maîtrisait l'art de mettre en scène climat angoissant et suspense (cf. «
Je te vois », "otages", etc.).
«
Dernière fête », quant à lui, se teintait aussi d'humour…
«
Jeu de menteurs » en est la suite et réinvite le duo composé par Fiona et Léo, les deux policiers qui s'ingénient à freiner leur attirance réciproque. Nous sommes toujours au pays de Galles, à Cwm Coed, devenu le cadre d'une émission de téléréalité, Exposure, dont nous allons découvrir les coulisses.
Annoncé comme un jeu de survie, Exposure se transforme immédiatement en jeu de la vérité : il s'agit pour les 7 candidats sélectionnés vivant en huis-clos de deviner le secret honteux dissimulé par leurs adversaires. Bonjour l'ambiance !
La tension augmente au fur et à mesure du déroulé des événements : découverte d'ossements, disparition inquiétante d'un candidat, meurtre du producteur Miles Young… L'ensemble aggravé par les, désormais inévitables, réseaux sociaux.
Chaque membre de l'équipe de télévision étant un suspect potentiel, la police passe tout au crible, y compris la fabrication de ce genre d'émission qui, en réalité, est toujours scénarisée pour ne rien laisser au hasard. le jeu du chat et de la souris peut commencer, tant en ce qui concerne l'enquête que les amours de Fiona et Léo.
L'architecture du roman est intéressante enchaînant des chapitres consacrés aux nombreux personnages et mêlant présent et passé récent.
Le démarrage du roman est un peu lent puisqu'il s'agit de présenter tous les personnages. Et ils sont nombreux : membres de la police, candidats, personnels techniques, production… Un peu trop de dialogues aussi. Passé ce temps introductif, le rythme reprend du tonus, sans dérailler ou partir dans tous les sens.
Au final, on passe un bon moment dans un univers fait d'exhibition, d'étalage mais aussi de dissimulation et de manipulation. S'ajoute l'humour de l'auteur né de certains traits de caractère, comportements, situations, remarques en off, le recours à la langue galloise, sans oublier la présence de Dave, gros chien poilu souffrant du syndrome de séparation.
Maintenant, y aura-t-il une suite ? le personnage de George, jeune policière, « morte à l'intérieur", mériterait un développement. J'ai l'impression que les personnages ainsi que l'auteure sont un peu à la croisée des chemins. A voir donc.