Autour de la figure originale de la célèbre photographe, Diane Arbus....j'achève le roman de la romancière-photographe, Sandrine Roudeix, qui met en scène, à la première personne, cette artiste, décédée en 1971... à quarante-huit ans. Dans cette fiction fort documentée, l'auteure capte une seule nuit où la photographe fait le bilan de sa vie, en s'installant, se préparant pour réaliser son autoportrait, en photographie et en mots...
Je méconnaissais l'ensemble de son oeuvre et ce texte m'a donné envie d'en découvrir plus sur cette femme au parcours incroyable. J'ai envie de lire ensuite le texte de Laurence Tardieu,écrit qui navigue également autour cette créatrice
"Parce ce que ce n'est pas le fait d'appuyer ou non qui fait le photographe. Ce ne sont pas ses doigts mais ses yeux.
Le regard unique qu'on pose sur le monde et les visages.
Appuyer, c'est de la technique. (...) Mais être photographe, c'est regarder à travers son âme et celle de son modèle comme à travers un microscope. Cela déforme forcément ce qu'on voit, mais c'est cette transformation qu'on donne à montrer. C'est cet acte qui est création" ( " Diane dans le miroir",p.46)
"Faire une photo m'a toujours arrachée à mes angoisses en me confrontant à quelque chose qui me dépasse. Je demande même si l'expérience de ce dépassement ne compte pas plus que l'image à mes yeux. Je ne suis jamais la même lorsque je range mon appareil, mon flash et mes objectifs avant de prendre congé.
L'impression que quelque chose d'irréversible a été accompli.
Une fois qu'ils parlent et que je déclenche, les fossés qui nous séparent, eux et moi, l'âge, la race, le pays, le sexe, les aspirations, la folie, tous ces fossés pleins de poussière et de déchets se comblent. Et nos mystères se mélangent. Nos mystères se nouent. Nos mystères se répondent.
Et je m'oublie enfin." ( " Diane dans le miroir",p.22)
"Moi, le monde, je voulais le prendre en plein visage.
Je voulais le mordre. Je voulais l'avaler.
A en avoir la tête qui tourne. A en crever.
J'ai toujours aimé être dérangée.
Et c'est ce que j'ai ressenti dans la photo. J'ai découvert la tension incroyable qu'il pouvait y avoir à concevoir une image issue de la réalité pour la rendre éternelle. "( " Diane dans le miroir",p.79)
Une petite parenthèse avec l'ajout d'ouvrages généraux sur les photographes -femmes ....
**** en cours le 28 avril 2015