Pygmalion-Gérard Watelet [corriger]

J’ai longtemps repoussé la lecture de "Scholomance, tome 1 : L’éducation meurtrière" de Naomi Novik. Le genre "dark academia" m’était inconnu et j’avais peur d’être déçue. Mais après avoir adoré "Déracinée" de la même auteure, je me suis enfin décidée, et quelle surprise ! Ce premier tome s'est révélé fascinant et captivant, bien que légèrement déconcertant par moments.

L’univers de Naomi Novik est incroyablement bien ficelé. Dès les premières pages, on est plongé dans un monde dense et complexe, où l’école de magie Scholomance ne ressemble à aucune autre. Contrairement à ce que le résumé pourrait laisser croire, les similitudes avec Harry Potter s’arrêtent à l’idée d’une école de magie. Ici, l’échec scolaire signifie littéralement la mort, et l’ambiance est bien plus sombre et périlleuse.

Galadriel, ou El, est une héroïne peu conventionnelle. Asociale, têtue et grande gueule, elle possède un pouvoir immense qu’elle doit contrôler pour ne pas anéantir tout sur son passage. Son choix de s’isoler pour cacher ses talents la rend intrigante, mais aussi vulnérable dans un environnement où les alliances sont cruciales pour la survie. J’ai trouvé son caractère rafraîchissant : elle ne cherche pas à être aimée, mais à survivre, même si cela implique de prendre des décisions difficiles et de rester à l’écart des autres.

L’une des réussites de ce roman est son développement détaillé de l’univers. L'architecture de l’école, les créatures qui y rôdent, et les spécificités de la scolarité sont décrits avec une telle minutie que l’on se sent réellement transporté dans ce monde. Ce worldbuilding est si riche qu’il compense le manque d’une intrigue traditionnelle. L’histoire se concentre principalement sur la survie quotidienne des élèves, sans véritable fil conducteur autre que celui de sortir vivant de chaque journée.

J’ai particulièrement apprécié la critique sociale subtile intégrée au récit. Novik met en lumière les inégalités de classe au sein de la Scholomance. Les enfants des enclaves, des clans puissants de sorciers, ont un net avantage sur les étudiants issus de familles ordinaires. Cette dimension ajoute de la profondeur à l’histoire, soulignant les injustices et les luttes de pouvoir sous-jacentes.

Le personnage d’Orion, qui devient malgré lui l’ange gardien d’El, est également bien développé. Leur relation évolue de manière crédible et touchante, apportant une dynamique intéressante à l’histoire. Orion, avec sa détermination à protéger El, contraste agréablement avec son caractère farouche et indépendant.

Le rythme du livre, bien que parfois lent en raison des nombreuses descriptions et explications, reste captivant grâce aux incessantes menaces et attaques de créatures. Le final, en particulier, est tendu et se termine sur un cliffhanger qui donne envie de se plonger dans la suite.

Ce premier tome est une introduction réussie à la série "Scholomance". Naomi Novik a créé un univers unique et immersif, je suis impatiente de découvrir comment évoluera la dernière année de Galadriel à la Scholomance et quels nouveaux défis l’attendent.

"Des gamins rangés par ordre de taille, souriant à l'objectif autour d'un maître très digne : retrouvée par hasard, la photo fait jaillir chez Lucien l'obsédante interrogation. Lequel de ses camarades l'a accusé d'avoir jadis mis le feu à la forêt ?

Enfant turbulent et frondeur de l'Assistance publique, il était un coupable idéal... Enfermé dans une maison de correction dont il est sorti estropié, il y a consumé sa jeunesse, s'interdisant de chercher à connaître la vérité par crainte d'obtenir une réponse insoutenable. Mais maintenant, des décennies plus tard, devant le cliché, il comprend qu'il ne peut plus refouler la question.

S'il est clair que les gens du pays savent, lequel d'entre eux va accepter de briser la loi du silence ? Aucun ne tient à remuer ce sale passé dont ils ne sont pas fiers. Lucien, machiavélique, se jouera jusqu'au bout de tous pour mettre à jour la lâcheté des uns et l'égoïsme des autres."

Je ne connaissais pas cet auteur, mais j'ai eu l'opportunité d'emprunter ce roman.

J'ai apprécié lire ce roman.

Sur le papier, ce livre réunit tous les ingrédients qui me plaisent. Et il m'a plu. Cependant, sans trop savoir pourquoi, j'ai mis du temps à le lire et je n'ai pas eu de coup de coeur. Ce n'est pas à cause de la plume, ce n'est pas à cause de l'intrigue, je suis même friande de l'emploi de la troisième personne alors ce n'est pas ça non plus. Si je réfléchis je crois que la difficulté vient des personnages qui mette trop de temps à dévoiler leurs véritables intentions. Les vérités arrivent trop tard, et on perd dans la puissance du texte. ça reste une excellente lecture, et je lirai la suite de leurs aventures !