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La Revue Dessinée [corriger]


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La revue dessinée, n°43

C’est avec plaisir et beaucoup de curiosité que nous retrouvons cette revue, longtemps fréquentée à ces débuts. Le ton n’a pas changé, ni le sérieux de ses enquêtes qui, tout en se renouvelant, ont su rester dans la même ligne. Le gros dossier sur l’élevage intensif et le lobby porcin est fort instructif (même si la répétition des organigrammes dissuade quelque peu leur lecture ! On a compris le principe des conflits d’intérêt sans avoir besoin de connaître toutes les personnalités impliquées.). L’article sur les fermes collectives présente une pratique peu connue bien qu’elle mérite de l’être, celui sur la bagnole met en lumière une problématique systémique qui empêche de sortir de sa dépendance. La densité des informations apportées n’a rien à envier aux copieux essais qui nous régalent habituellement, avec un temps d’accès bien moindre. Une lecture toujours à conseiller, donc.
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''Ne parlez pas de violences policières''

Je ne connaissais pas la revue dessinée et ici plus précisément une édition spéciale en association avec Mediapart " Ne parlez pas de violences policières".

Ce titre m'a interpellé lors de la dernière masse critique et je remercie Babelio de m'avoir permis de l'acquérir.

Cette revue est un mixte de bandes dessinées et d'articles et donc plus complète qu'une BD et moins complexe qu'un livre.

D'ailleurs le sujet des violences policières supporte très bien ce format.

Les 160 pages proposées permettent de bien faire le tour du sujet avec notamment un article très intéressant sur l'évolution des armes détenues par les différentes brigades de police.

L'histoire d'une jeune fille violentée pendant les manifestations des gilets jaunes et la façon dont l'IGPN a dédouané les policiers fait froid dans le dos.

Ce style de revue me paraît être indispensable pour dénoncer des faits qui nous sont cachés.

Il faut que tout se sache et que les hiérarchies et les gouvernants prennent leurs responsabilités et osent dire la vérité. Peut être que nous pourrons avancer car trop de violences policières condamnables ne l'ont pas été et de ce fait la confiance dans ce corps de métier n'existe plus.

Et d'ailleurs des policiers eux même exposent leurs doutes et leurs réserves quant aux directives qui leurs sont données.

Une revue dessinée complète et indispensable.













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À qui profite l'exil ?

À qui profite l'exil ? est une BD documentaire qui traite de l'immigration, de ses causes, de ses conséquences mais s'intéresse aussi au business qu'elle génère.



Dans un premier temps, les auteurs s'intéressent aux états européens et à leur attitude face à l'immigration. Au fil du temps, l'attitude des pays européens à changer : autrefois les immigrés étaient les bienvenus car ils constituaient une main d'œuvre idéale au temps des Trente Glorieuses en France. Aujourd'hui , les migrants ne sont pas souhaités. Les états européens investissent des sommes vertigineuses pour se protéger en protégeant leurs frontières : on finance des radars très performants pour repérer les bateaux au prétexte de sauver des vies et d'éviter des naufrages, on finance un renforcement des contrôles aux frontières. Des industries se sont engouffrées dans cette aubaine financière abondée par des fonds européens.



Dans un deuxième temps, les auteurs s'intéressent à ce qui se passe dans les pays d'origine des migrants pour essayer de comprendre les raisons de l'immigration. Ils vont se pencher sur la problématique de la destruction de la richesse naturelle de ces pays : la pêche intensive au détriment de la pêche artisanale qui servait à nourrir la population, l'exploitation des ressources minières ou la déforestation. Ils évoquent aussi la situation des "organismes de voyage" qui permettaient aux populations de changer de pays de manière légale. La fermeture des frontières a entraîné l'arrêt de cette activité, favorisant l'émergence des passeurs à des tarifs prohibitifs avec des méthodes mafieuses. On découvre que l'Europe finance le retour au pays et aussi la perte d'activités des anciens "voyagistes".



Dernières situations : celles des travailleurs clandestins en France. Ils ont des fiches de salaires, sont reconnus par leurs employeurs mais n'ont pas de papier en règle.



Les deux auteurs ont choisi de donner la parole à ceux que l'on n'écoute ou n'entend jamais. Ces témoignages sont touchants, les migrants expliquant leurs motivations. Celui de cette femme prête à prendre tous les risques d'une traversée pour permettre à ses filles d'avoir une meilleur vie qu'elle.



Toute l'enquête est très documentée. Le choix graphique favorise la lecture, il met en valeur les personnes interviewées mais aussi les pays d'origine à travers les couleurs choisies.



Les auteurs expliquent les mécanismes mais font le choix de s’intéresser aux migrants en leur donnant la parole. On évoque les situations collectives à partir de situations individuelles. Je trouve ce choix très judicieux car le sujet est souvent traité de manière déshumanisée. Les témoignages permettent de mieux comprendre les motivations mais on aborde aussi l’ambiguïté de l'attitude des pays occidentaux.



Le cahier final nous amène à nous interroger sur notre attitude de citoyens et sur les moyens de changer la donne pour plus d'humanité, de partage et de respect de l'autre.



Sujet difficile mais traité avec sensibilité, humanisme mais réalisme sans concession pour les pays dits civilisés. Lecture très intéressante et éducative.



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