Citations de Éric Simard (246)
« De nombreuses personnes entrent dans les bibliothèques sans avoir la moindre idée du livre avec lequel elles vont repartir. Elles déambulent entre les rayons et en choisissent un au hasard. Enfin, c'est ce qu'elles disent... Moi, je crois plutôt qu'un livre nous attend, qu'il nous fait des signes depuis un bon moment et que, un beau jour, on finit par y être sensible... »
(dixit une bibliothécaire à William).
Quelqu'un capable de dire : « Qu'est-ce que ça peut faire, après tout! » est tout sauf un ami. Un véritable ami n'est pas indifférent. Il dérange, il avertit, il secoue, il ne se gêne pas pour dire les choses en face.
- Et toi, tu peux faire quoi ?
- Je me transforme en aigle et surtout j'écoute mon cœur.
- Ah ? fit-il, dubitatif. Pourquoi est-ce si important ?
J'entendais cette question pour la première fois, mais la réponse me parut évidente :
- Parce qu'aimer rend plus fort.
La haine et l'amitié sont les deux faces d'une même pièce.
- Que se passe-t-il ? (…) D'où vient cette agitation ?
- Sûrement une de ces sempiternelles querelles d'hommes (…). Même dans la mort, ils continuent de se battre comme des chiffonniers. C'est à désespérer !
- Manifestations ternaires de la nature? Ça veut dire quoi?
- Tout ce qui s'exprime dans la nature à travers le chiffre trois. Le père, la mère et l'enfant, par exemple. Le bourgeon, la fleur et le fruit. Ou encore la nouvelle lune, la demi-lune et la pleine lune. Chaque individu possède un corps, un esprit et une âme. (…) On retrouve ce chiffre trois chez les Celtes, notamment avec le triskell.
Un après-midi, nous effectuions une série d’opérations plus ou moins difficiles. L’enfaon, lui, observait toujours la sombre forêt à travers la fenêtre. Soudain la maîtresse lui a demandé :
– L’enfaon, si tu n’apprends pas à calculer, comment feras-tu pour trouver un jour un travail ?
Il a soupiré :
– Je ne comprends pas vos calculs, maîtresse. Pour vous, par exemple, 1 + 1 font 2. Pour moi, 1 + 1 font 1. Ça fera toujours 1.
– Tu te trompes, a répondu la maîtresse. 1 + 1 font 2.
L’enfaon a pivoté sur sa chaise et a répliqué :
– Je suis un mélange d’humain et de cerf, deux espèces différentes. Et pourtant je suis 1. Vous voyez bien que 1 + 1 font 1. Je sais que c’est difficile pour vous, maîtresse, de comprendre. Vous essayez de m’aimer tel que je suis. C’est pour ça que je reste ici. Uniquement pour ça. Mais si vous m’obligez à voir le monde comme vous le voyez, je partirai.
- Sais-tu quel est l'opposé d'un guerrier ?
- Un peureux, un lâche, répondit le Fomoire avec mépris.
- Non, rétorqua Sreng. L'opposé d'un « guerrier » s'appelle un « agresseur ». Un guerrier est celui qui protège son clan et sa famille. Il ne cherche pas, contrairement à l'agresseur, à imposer et à étendre sa domination. Il combat seulement pour repousser les pilleurs comme toi.
- (…) Maîtriser les quatre éléments te permettra de maîtriser le cinquième : le brouillard.
- Le brouillard ?
- Il réunit en lui les forces des quatre autres éléments : il a l'aspect de la fumée qui provient du feu, il est léger comme l'air, opaque comme la terre et humide comme l'eau.
Mais comment auraient-ils réagi si je leur avais appris ce que je savais? Ils m'auraient rejeté, comme ces hommes et ces femmes qui, à d'autres époques, avaient fini lapidés ou brûlés sur des bûchers. (…) Pourquoi réveiller les craintes des humains face à l'inconnu? Pourquoi s'exposer aux mauvais procès quand le silence permettait de vivre tranquillement, sans déranger les uns et les autres.
La valeur d'un être se mesure à sa capacité à se connaître (…).
Les blessures marquent les corps pour toujours [...], mais les plus douloureuses sont celles qui meurtrissent les coeurs.
Le désespoir est un enfant au regard de faon et aux griffes de loup (…). Il nous apprivoise et nous berce. Il se glisse en nous et nous endort.
- Je n'ai pas connu de peine de cœur, rétorqua l'adolescente. Je suis timide c'est tout.
- On n'est jamais timide sans raison. On préfère ne pas avouer sa flamme plutôt que de vivre une nouvelle blessure d'amour.
Pourquoi, dans les mondes visible et invisible, des êtres s'acharnent-ils toujours sur d'autres pour satisfaire leur soif de domination? Pourquoi?
A Corinthe, j'ai rencontré Diogène le cynique. En me découvrant, il s'est exclamé :
— Te voilà, Alexandre le Bâtard !
J'étais prêt à tirer mon épée afin de lui faire payer son insulte, mais il a continué par ces mots :
— Je te traite de bâtard car, Olympias t'ayant eu de Zeus, tu es un demi-dieu !
Et puis, est-ce que papa aurais compris si je lui avais dit que j'étais tombée amoureuse ? L'amour, ça fait des bulles dans le cœur. Ça allume des lucioles dans les yeux. Ça soulève le vent dans les cheveux. Ce jour-là, tous les autres étaient bien peignés sauf moi qui avais de la folie dans les mèches. C'était le vent de l'amour.
(…) sa sensibilité l'attire vers notre peuple. Ses frères et sœurs se moquent de ses comportements qu'ils trouvent bizarres. Être différent est toujours difficile.
La peur est un glaçon qui fond au contact de la sagesse (…).
« Émeraude lumineuse, Émeraude des ténèbres,
ton souffle berce mes peurs.
Pierre de vie, pierre de mort, je te protège quoi qu'il advienne.
Émeraude lumineuse, Émeraude des ténèbres,
joyau de mon peuple.
Joie et tristesse brûlent en mon cœur... »