Sa naissance, en 1638, inattendue, avait fait d'abord jaser à la cour et dans le public. On racontait que Louis XIII, amoureux de Mlle de Hautefort, et
la visitant au couvent où elle s'était retirée, s'était un soir attardé à Paris et vu forcer de coucher au Louvre. Ce séjour d'une nuit auprès de la reine,
conséquence d'une demi-infidélité que lui faisait le roi, avait de quoi faire rire. Quand Louis XIV fut né, on n'y pensa plus. Dieu l'avait donné à la France, comme par miracle. La France l'en remercia, et suivit avec le plus vif intérêt les progrès de Louis le Dieudonné.
L'occupation de Rome devait rester pendant vingt ans le signe de cette alliance entre l'Empire et l'Eglise, conclue dans le sang des patriotes italiens. Elle fut, il est vrai, ébranlée au moment où Napoléon III, revenant aux traditions de sa jeunesse et à 'ses instincts naturels, aida le Piémont à chasser les Autrichiens de la Lombardie, et lui permit de s'emparer de presque toute la Péninsule, même des Etats pontificaux, sauf Rome, avec la seule recommandation : « Faites vite ».
Louis XIV mit dans sa cour, comme dans son règne, tant d'éclat et de magnificence, que les moindres détails de sa vie semblent intéresser la postérité, ainsi qu'ils étaient l'objet de la curiosité de toutes les cours de l'Europe, et de tous les contemporains. La splendeur de son gouvernement s'est répandue sur ses moindres actions. On est plus avide, surtout en France, de savoir les particularités de sa cour que les révolutions de quelques autres Etats. Tel est l'effet de la grande réputation. On aime mieux apprendre ce qui se passait dans le cabinet et dans la cour d'Auguste, que le détail des conquêtes d'Attila ou de Tamerlan.
Le 2 juillet 1716, par raison de santé, disait-il, et de curiosité, l'abbé Dubois quittait Paris pour s'en aller faire un tour en Hollande. L'objet de son voyage n'avait rien de commun avec les affaires de l'Etat : la Hollande était alors le grand marché des livres, où l'abbé érudit flairait quelques bonnes occasions pour lui et son ancien élève. Il affirmait en outre son espoir de remettre la main sur un des plus précieux tableaux de nos collections d'art, les Sept Sacrements du Poussin, qu'un marchand juif de ce pays nous avait dérobé.
L'indépendance de la Belgique était, pour la paix européenne et pour la politique de Louis-Philippe surtout, une question redoutable. Parmi les membres du gouvernement provisoire à Bruxelles, et parmi les meneurs des émeutes aussi se trouvaient des Belges que les souvenirs, la parenté ou les relations rattachaient à la France, et particulièrement au parti de la propagande : De Celles, ancien officier de l'Empire, le comte de Mérode, petit-neveu de Lafayette, l'avocat Gendebien, Charles de Brouckère, ancien soldat de Waterloo.
Ce très riche ensemble d'archives intéresse l'histoire de tous les États avec lesquels Florence entretint des relations, et particulièrement de la France, de l'Espagne, de l'Empire. Les séries où l'on peut rechercher, des guerres d'Italie à la Révolution, les sources de l'histoire de France, diffèrent de nature et de contenu suivent trois grandes périodes chronologiques:
1- 1494-1530 : Fin du gouvernement Républicain ;
2- 1536-1738 : Principat des Médicis ;
3- 1738-1789 : Principat des Habsbourg-Lorraine.
Quel intérêt la France avait-elle à prendre parti dans la lutte commerciale engagée entre ses voisins, à favoriser la jalousie des Anglais plutôt que l'oeuvre d'Alberoni? Et même, si elle y voulait prendre part, si elle voulait à son tour, comme le Parlement d'Angleterre, défendre son commerce, n'avait- elle pas à redouter l'Angleterre, plus que l'Espagne trop faible pour lui porter ombrage, assez forte pour lui porter secours.
La recherche et l'étude des documents florentins relatifs au concile gallican tenu, en 1511-1512, à Pise et à Milan, nous avaient permis de prendre successivement contact avec les diverses séries de la période républicaine, qui, d'ailleurs, sont les mieux classées et les mieux connues.
Le traité de Pise, conclu le 12 février 1664, et l'envoi du cardinal Chigi en France étaient intervenus pour conjurer les colères de Louis XIV. Mais alors encore, le roi de France semblait n'avoir désarmé qu'à regret. Il s'était étonné surtout de trouver si négligents de leur vengeance, si indifférents à leurs avantages, les Farnèse, fils dégénérés des premiers capitaines de l'Europe, ce duc Ranuce préoccupé de fêtes et de musique plus que de grandeur, dont la volonté et l'ardeur s'éteignaient dans un empâtement précoce, un développement monstrueux de graisse où la race allait se perdre, depuis son alliance, disait-on, avec les Aldobrandini.
Le 11 août 1718, la flotte anglaise de l'amiral Byng, cantonnée au détroit de Messine, attaquait, sans déclaration de guerre, la flotte espagnole qui protégeait les troupes de Philippe V en Sicile. Un mois après, Dubois était nommé secrétaire d'Etat des affaires étrangères. La diplomatie secrète formée par l'abbé au service du Régent, avait conduit, au gré de l'Angleterre, la France à une rupture avec l'Espagne, et son chef à la fortune. Il semblait qu'elle pouvait avouer ses desseins, et, après le succès, démasquer son oeuvre. Car elle devenait, par la volonté du Régent, la diplomatie officielle du royaume.
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