En réalité, l'intercompréhension était naturelle au Moyen Age parmi les commerçants lorsque les langues romanes se développaient après la lente désintégration du latin populaire. Elle est fréquente entre les locuteurs de langues voisines comme les langues nordiques ou dans les pays, ou régions, multilingues. Elle est quotidienne dans les familles bilingues : chaque parent parle à ses enfants dans sa propre langue et ceux-ci répondent dans une autre langue. Il serait donc erroné de penser que la communication implique nécessairement l'identité des codes linguistiques entre les locuteurs. Il est en revanche possible de communiquer en s'exprimant dans sa propre langue, tout en comprenant la langue de l'autre.
Intercompréhension : que ce mot est beau ! Synonyme d' "intelligibilité réciproque", même lorsque l'on ne parle pas la même langue, il suppose l'écoute de l'autre, la réciprocité des échanges, l'ouverture d'esprit. Mais ne serait-ce pas utopique dans un monde hérité de Babel où les langues - et les cultures - peuvent constituer un obstacle à la communication ?
Minuit (sonnet)
Minuit !... C'est l'heure où tout rentre dans le repos.
Paris dort entassé comme un polype immense ;
L'ambition se berce aux bras de l'espérance ;
Le jeu ronge le cœur à ses pâles suppôts.
Un char de loin en loin trouble encore les échos ;
Mais le bruit s'affaiblit, il meurt dans le silence,
Et sur tout ce qui vit, et sur tout ce qui pense,
S'abaisse et se répand le calme des tombeaux.
Et moi, seul, accoudé sur la table vénale,
Où, surpris tant de fois par l'aube matinale,
Je languis, comme un serf à la glèbe attaché,
Je m'abandonne au cours de mes sombres pensées,
Et, sur des livres morts avec le dégoût penché,
Je songe à d'autres nuits moins tristement passées.
La mer. (extrait)
Avant de voir la mer je l'avais tant rêvée,
Et mon âme par elle était si captivée,
Qu'hier en la voyant j'étais tout éperdu ;
Et je sentais au cœur tout ce que l'on éprouve
A l'aspect d'un ami d'enfance qu'on retrouve,
Après l'avoir longtemps perdu.
L'imagination, cette fée invisible,
Me la montrait jadis orageuse ou paisible,
Tour à tour inspirant le calme ou la terreur ;
Tantôt se balançant avec grâce et mollesse,
Tantôt faisant gémir le rivage en détresse
Sous l'étreinte de sa fureur.
Mais enfin pourquoi remuer les cendres d'un si vieux passé ? Pourquoi ?... Parce que l'on se rajeunit le cœur en se replongeant dans les souvenirs de la jeunesse, âge de bénédiction où, sous l'empire d'illusions honnêtes, on ignore encore les perfidies, les bassesses dont plus tard on doit être témoin ou victime. L'expérience de la vie et du monde porte des fruits amers.
Un désir vague, un vide immense,
Tourmentaient ce cœur isolé ;
Je rêvais partout l'existence
D'un être à part, dont la présence
Seule à mes yeux eût tout peuplé.
De mon âme ardente, insensée,
Les oracles n'étaient pas vains ;
Toute prière est exaucée ;
Le rêve altier de ma pensée
S'anima sous les traits divins.
A la même. (sonnet, extrait)
Un œil noir, un sein blanc, une taille élancée,
Un front où de l'amour rayonne la pensée ;
Un cou grec inondé de flots d'ébène ou d'or ;
Une lèvre où l'ardeur à la langueur s'allie ;
Une main douce et tendre où la mienne s'oublie ;
Tel fut toujours mon rêve, et c'est mon rêve encor.
"Suzanne ne reçoit aucun argent quand elle gagne?, s'étonne Louise.
- Hélas non! A cette époque, la majorité des joueurs sont de riches aristocrates, précise Albert. Pour eux, le tennis est un loisir, il n'est pas question d'argent!
1. Une rencontre à Roland- Garros
Louise et Pauline sortent du métro parisien, station Porte d'Auteuil. Elles sont joyeuses et parlent fort.
Elles ont 15 ans et sont dans le même lycée....
Victoire pour Suzanne! Elle fait la bise à Dorothea.
Les spectateurs n'ont jamais vu ça!"
Louise rit :
" Cette Suzanne ne fait rien comme les autres!