Yvan Lamonde

En Amérique et au Québec, le défi de faire reculer la forêt fut autant celui des découvreurs du XVIIIe siècle que des colons, jusqu'à l'ouverture de l'Abitibi au peuplement au XIXe siècle. La forêt est ici la première confrontation fondamentale, la première résistance, le premier face à face. On la découvre, on s'y aventure, on y cherche des points de repère, on s'y perd, on s'y cherche comme en une expérience initiatique, on s'y retrouve, sur une clairière donnant bientôt sur un horizon.

Ici, mes amis les philosophes et les historiens de tous les temps et de tous les lieux me parlent par les yeux, ne font point d'équivoques et ne me jettent point l'embarras. Ma solitude et ma bibliothèque sont donc pour moi le meilleur séjour possible.

L'analyse d'un corpus de catalogues de ventes à l'encan de bibliothèques a révélé l'importance d'un milieu commercial du livre, celui des encanteurs et des encans. Ce commerce du livre connaît son âge d'or durant les vingt dernières années du dix-neuvième siècle comme l'attestent l'activité d'encanteurs tels Lemieux et Fraser et la publication de nombreux catalogues de ventes conçus de façon de plus en plus professionnelle.

L'analyse de chacun des types de bibliothèques de collectivités sera faite de façon similaire. Ces types de bibliothèques de collectivités sont d'abord présentés dans leur ordre chronologique global d'apparition de façon à en faire voir la dynamique temporelle. Puis pour chaque type, une définition est proposée avant d'aborder la question de son apparition et de son déclin, de son importance relative dans l'ensemble des bibliothèques de collectivités à Montréal, de ses rapports aux autres formes culturelles et surtout de sa signification quant à l'évolution de la bibliothèque de collectivité à la bibliothèque publique.

La question de l'éducation ne se réduit toutefois pas à l'apprentissage des livres. Toute sa vie durant, la curiosité de Papineau ne s'est pas exclusivement manifestée par ses lectures, mais aussi par son intérêt pour des voyages et des visites.

Les marchands, souvent d’origine britannique, offrent surtout du livre de langue anglaise: livres pour enfants, livres pour épeler, encyclopédies, Lady’ s Magazine. Meneclier et Massue vendent draps et flanelles, catéchismes et neuvaines. Le livre ne circule toutefois pas en nombre tel qu’il puisse justifier un commerce spécialisé.

Quant à la place des femmes dans le corpus récent de la littérature personnelle, on se limitera ici à préciser qu’elles constituent quasi 300 des 773 auteurs recensés ici, soit près de 40 %.

Des personnes du monde des arts, des médias et du spectacle ont publié une vingtaine de récits personnels parmi lesquels on peut souligner ceux d’Émile Genest, de Raymond Lévesque, de Pauline Julien, de Jacques Normand et de Michèle Tisseyre.

On trouve de 1980 à 1999 - année ultime d’inclusion - des mémorialistes et des diaristes récidivistes : le journal manuscrit de Groulx a été édité, Jean-Paul Desbiens alias le Frère Untel a tenu un important journal, Fernand Ouellette poursuit sa quête personnelle, Pierre Vallières donne une suite à ses Nègres blancs d’Amérique, on dispose maintenant des Carnets et du Journal de Philippe Panneton alias Ringuet et Claude Jasmin continue d’explorer ses souvenirs et ceux de son père.

La fin du XIXe siècle voit enfin une première cohorte de femmes investir l'espace public et y tenir un discours médiatisé, affrontant, pour ce faire des obstacles spécifiques et plus nombreux que ceux qu'ont dû surmonter leurs confrères.

Député et chef du Parti canadien qui devient le Parti patriote en 1826, orateur de la Chambre, c'est à tous ces titres que Papineau trouve dans la personne du gouverneur son ultime interlocuteur. Celui-ci est, dans la colonie, le représentant du roi et de la monarchie constitutionnelle britannique.

Je dis tous simplement que les écrivains québécois, qui ont souffert de cet pauvreté (pas de pays, pas de langue) et qui se sont crus longtemps exclus de la littérature à cause de cette pauvreté, découvrent de plus en plus la communauté des pauvres, des seuls écrivains qui méritent d'être lus.

La recherche historique produit un savoir cumulatif. La présente bibliographie en témoigne dans la mesure où elle permet aussi de voir que l’histoire sociale de la culture et des idées s’est progressivement constituée comme domaine historiographique distinctif. Cette histoire socio-culturelle a proposé des périodisations, indiqué des trames, posé et relevé des défis méthodologiques. Un quart de siècle de recherche appelle un bilan québécois et canadien que la Revue d’études canadiennes! Journal of Canadian Studies s’apprête à faire dans son numéro spécial de l’automne 1989 sur «l’histoire culturelle et intellectuelle du Canada».

Le commerce de la librairie commence à se spécialiser à Montréal vers 1810 bien qu’il lui soit alors encore nécessaire d’intégrer divers autres commerces ou métiers du livre.
De 1760 à 1810, les commerces où l’on peut se procurer des livres et des périodiques s’avèrent fort diversifiés. A Montréal comme à Québec, le «portrait de groupe» des «vendeurs» de livres se ressemble. À Québec, qui est jusque vers 1830 la capitale culturelle du Québec, 140 vendeurs de livres placent 1194 annonces de ventes de livres dans la presse locale entre 1764 et 1839; 36% de ces «vendeurs» sont des encanteurs, 30 % des marchands, 10 % des individus de professions libérales, 8 % des imprimeurs, 8 % des individus de professions diverses et 8 % des individus de professions inconnues.

Les choses ne peuvent bien aller dans un pays que lorsque chacun est à sa place : le Clergé à l’autel, l’État aux affaires. Sinon on fait des moines, pas des hommes ; on organise un couvent, jamais une nation.