Merci à tous les auteurs, visiteurs, partenaires et petites mains de cette belle édition. Un grand plaisir et une grande fierté d'organiser de tels événements pour des libraires indépendants. Rendez-vous en les 26 et 27 avril à Océanis à Ploemeur pour une grande édition exceptionnelle autour de la littérature de voyage et des grands espaces.
Avec la participation de :
WILLEM
Medi HOLTROPIrène FRAINJean-Paul OLLIVIERPatrick TABARLYThierry JIGOUREL (le matin)
Marie SIZUN
Pascal BRESSON
Marina DÉDÉYAN (le matin)
Joël RAGÉNÈS
Daniel CARIONathalie BEAUVAIS
Chistophe BONCENS
NONO
Christian BLANCHARDFabienne JUHELDenis LABAYLE
GUÉNANE
Bernard RIOFrançois MORIZURFrédérique LE ROMANCERFrançois BELLECMichèle GUILLOUXGwenola PICHARDHervé HUGUENHervé POUZOULLIC
Sylvie DELANOY
Jean-Yves LE LAN
Patrick HUCHETCharles MADÉZO
Lutz STEHL
Yann LUKASPatrick ARGENTÉ
Claude CHARBONNEAU
Patrice MANICGérard TESCHNER
Elisabeth MAHÉ
Jean-Marc PERRET
Georges MAMMOS
Comité d'Histoire du Pays de Ploemeur
Chemin Faisant
Groix Editions Diffusion
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L'image de l'Irlandais à Londres ressemble étrangement à celle du Breton à Paris. Mais l'Irlandais a conquis son indépendance, là où le Breton continue sa déculturation.
S’il s’agit de surface au sol, cinq pays de l’Union européenne sont plus petits : la Belgique, la Slovénie, Chypre, le Luxembourg et Malte. S’il s’agit de la population, la Bretagne complète, à cinq départements, compte 4,5 millions d’habitants, un peu plus que la Croatie et que l’Irlande, qui est depuis longtemps un partenaire majeur de l’Union… Mais la Bretagne n’est pas assez vaste. Bizarre.
La déculturation, c'est une perte d'identité, une mutilation, que le conquérant inflige au vaincu. Indiens d'Amérique, Kurdes, Berbères, Tibétains, Ouïgours, peuples de Sibérie, vous connaissez toute la brutalité qui peut se cacher derrière la déculturation.
Les Bretons émigrés ne reviennent pas .Si à l'âge de la retraite ,laissant ailleurs en France enfants et petit enfants pour qui la Bretagne sera plus qu'un territoire de vacance familiale.Combien d'entre renoueront avec leurs identité Bretonne ,souvent devenue partielle Une minorité de plus en plus étroite au fils des générations .Ils se sentiront Bretons peu après comme Sylvster Stalone fière d'avoir une grand mère Brestoise, ou comme Céline Dion et Madonna qui ont des ancêtres à Poudiry et à PLoujean. Elles ont des origines Finistériennes ,certes mais on n'est pas prés de les entendre chanter en enveloppé dans les plis du Gwen ha du ("blanc et noir le drapeau breton).
En outre, le 30 juin 1941, il [Mal P.] détachait administrativement la Loire-Inférieure de la Bretagne. Il créait une Région de Rennes à quatre départements et une Région d’Angers à laquelle était rattachée Nantes. Pourquoi cette étrange partition ? Vichy redoutait que l’Allemagne change d’avis. La Loire-Inférieure étant la partie la plus industrielle et la plus riche de la région, l’intégrer dans la région d’Angers permettait de la soustraire aux tenants d’une Bretagne « libre ». [...]
Le 5 juillet 1972, la loi sur la régionalisation crée une Région Bretagne, elle aussi amputée de Nantes et de son département, entre-temps renommé Loire-Atlantique. Depuis cette date, les Bretons ont manifesté inlassablement leur volonté de réunification. Quelques-uns, au tout début. Puis de plus en plus.
Conscient de cette violence feutrée subie par les Bretons, le président Sarkozy, en 2008, avait relancé l’idée d’une Bretagne à cinq départements. Son successeur, François Hollande, ne se disait pas contre, mais l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault y était farouchement hostile. La loi réformant le découpage des Régions, votée en décembre 2014 par les députés, a maintenu le statu quo.
Pourtant, tous les sondages montrent qu’en Loire-Atlantique et dans les quatre autres départements existe une très forte majorité pour la réunification. Les Bretons forment donc bien un groupe humain assez vaste « qui se caractérise par la conscience de son unité (historique, sociale, culturelle) et la volonté de vivre en commun ».
Le redécoupage des Régions, décidé par le président François Hollande en juin 2014, a ravivé en Bretagne le débat sur l’identité. Les Bretons, en effet, espéraient très majoritairement que le président leur rendrait la Loire-Atlantique, le cinquième département de la Bretagne historique. C’était simple et souhaité par le plus grand nombre, donc impossible…
Depuis la Révolution et le Code Napoléon, les Français sont soumis à une centralisation croissante. Même la régionalisation est imposée de Paris, sans la moindre considération pour les aspirations des "provinciaux" ! La France est, de toute l'Europe, l'un des pays les plus centralisés.
Nos voisins allemands, belges, britanniques, espagnols ou italiens possèdent des droits nationaux ou régionaux incomparablement supérieurs aux nôtres.
Voilà cinq siècles, donc, il y avait déjà des Bretons et, manque de pot, il y en a toujours ! Des Bretons, des vrais : des gens qui connaissent leur histoire, leur géographie, leur culture, et même leurs langues (le breton, le gallo) dans le meilleur des cas.
La Bretagne à cinq départements reste le seul « État » d’Europe qui ait existé pendant mille ans dans ses frontières actuelles. [...] Jusqu’à sa conquête par l’armée française, la Bretagne constituait un État qui gérait un groupe humain assez vaste, caractérisé par la conscience de son unité, pour parler comme M. Robert. Tout ça, c’est de l’histoire ancienne, allez-vous rétorquer. En 2032, nous célébrerons le cinquième centenaire des noces de sang qui ont uni la France et la Bretagne.
Je suis breton. Quand j'ai dit ces trois mots, j'ai tout dit et je n'ai rien dit. Rien de ma relation à la République française et à l'Union européenne. Rien de la spontanéité de mon appartenance, vécue dès l'adolescence comme allant de soi. Rien du cheminement intellectuel qui est venu conforter l'intuition initiale. Rien, non plus, de la marginalité politique et sociale à laquelle me contraint ce choix : être breton. Sans point d'interrogation.