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Aucun de nos réseaux classiques ne l’a repéré. D’habitude, le repêchage ne prend pas trop de temps mais là, selon les termes du chef, nous avions à faire à un cas.
Je travaillais toujours en binôme. Mathilda venait de nous rejoindre depuis peu dans la section et le chef comptait sur mon « vécu » terrain pour la former. Il pensait que cette arrestation serait un bon cas d’école.
J’aurais dû refuser de la prendre avec moi. La cible était un vrai taré mais assorti d’un curriculum vitae impressionnant : diplômé supérieur en biotechnologie. Rien que ça ! Je me demande à quel moment il a disjoncté.
En tout cas, génie ou pas, il fallait impérativement le pincer. Et cerise sur le gâteau, savoir qui l’avait protégé durant sa cavale. Ce genre de requête est plutôt inhabituelle mais le profil de notre cible l’était aussi.
Nous avons donc tissé notre toile un peu partout. Et au bout d’un certain temps, les fils ont fini par vibrer. Un de mes indics accouche d’un tuyau qui semble propre. Notre ami réside dans un quartier plutôt bien fréquenté assez proche du centre. On valide les procédures d’approche. Les planques se succèdent jour et nuit. Sans relâche, nous observons. Et puis un soir…
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Alors que je m'installe confortablement avant de sombrer, je sens comme une résistance à la hauteur de mon genou gauche. Je lève le drap et constate que je ne peux le bouger.
« Erica. »
J'ai toujours la tête sous le drap. L'ombre d'une main se promène au-dessus, près de ma jambe. Des frissons parcourent mon corps de façon irraisonnée.
« Erica, aurais-tu peur ? »
Le ton se veut rassurant mais l'effet sur ma personne est inverse.
[...]
Je redresse lentement la tête.
Mes yeux arrivent à la limite du tissu blanc. Le chevet étant allumé, je distingue rapidement la silhouette que j'ai déjà aperçue à deux reprises.
[...]
L'entité se tient debout face au lit.
[...]
« Je ne m'appelle pas Erica. Vous ne me connaissez pas. Je vais fermer les yeux et vous aurez disparue. »
Quelques secondes s'écoulent. Aucun bruit. J'ouvre à nouveau les paupières.
Son visage est à quelques centimètres du mien. Je perçois une odeur indéfinissable. Je veux hurler mais suis complètement tétanisée.