Citations de Xavier Baron (17)
L’appellation « Phénicie » viendrait du grec, Phoiniké, terme par lequel les Hellènes désignaient cette population avec laquelle ils avaient des relations commerciales suivies.
L’origine des Phéniciens, peuple sémite, appelés aussi Cananéens, est incertaine tant les mélanges de population ont été nombreux. Byblos a été fondé au néolithique vers 7000 av. J.-C., et des vestiges datant de l’âge du bronze (IIe millénaire av. J.-C.) ont été découverts dans les collines du Chouf, au sud-est de Beyrouth.
Le Liban, c'est d'abord une haute montagne - Le Mont Liban - baignée par une mère nourricière, et un arbre - le cèdre -.
Les druzes ont établi leur refuge à une centaine de kilomètres au sud-est de Damas, dans les replis du massif volcanique du Haurane dont la grandiose solitude s’habille de roches noires et de cendres rouges pétrifiées. Les amas de lave, les replis de terrain, la désolation des lieux offrent un refuge idéal à tous ceux, pas nécessairement druzes, qui ont des raisons de se cacher : persécutés, rebelles ou criminels. Cette formidable forteresse de lave s’est souvent tenue à l’écart de la loi.
À l’origine de la communauté druze, il y a le calife fatimide al-Hakim, personnage énigmatique, despote pétri de contradictions. Son règne est sans doute l’un des plus violents qu’ait connus le Proche-Orient. Pourtant, il apparaît comme un personnage généreux dans Les Mille et Une Nuits, et sa personnalité a stimulé l’imagination de Gérard de Nerval. Al-Hakim naît en 985 et, dès l’âge de onze ans, à la mort de son père, il règne au Caire comme sixième calife de la dynastie chiite fatimide sur un empire qui s’étend de l’Afrique du Nord à la Syrie.
"Chez nous, il n’y a pas d’églises ou de mosquées à proprement parler. Il y a le majliss, c’est-à-dire le conseil, un lieu où se rassemblent les initiés chaque jeudi soir pour prier ensemble. Ce n’est pas un endroit spécifiquement consacré au culte et où il soit obligatoire d’aller ; les druzes peuvent aussi bien prier chez eux. On peut y aller ou ne pas y aller. On est libre. »
Si les nations d’aujourd’hui vivaient au temps du Moyen Âge où la force seule faisait le droit et l’épée seule tranchait les litiges, votre conduite aurait été parfaitement conforme aux lois établies. Cependant, si la grande guerre que nous avons menée aux côtés des Alliés pour obtenir notre liberté et notre indépendance a réellement atteint son but qui est la consécration du droit par le droit et l’écrasement du militarisme, si les principes du congrès de la paix – qui a proclamé la liberté des peuples et le droit de se gouverner par eux-mêmes – ne sont pas de vains mots et le pacte de la Société des Nations – qu’Alliés et ennemis ont signé –, abolissant la guerre et l’asservissement des peuples, reste à l’honneur, la force française qui a occupé la zone est dont j’ai la direction ne peut être considérée que comme un instrument d’oppression et devra être traitée comme tel.
C'est la conjonction de trois éléments qui va fonder la Syrie politique de la fin du XXe siècle : les Alaouites, le Bass et l'armée. Ces éléments deviennent tellement imbriqués dans la structure du pouvoir et tellement indissociables que l'affaiblissement de l'un ou de l'autre bouleverserait le paysage politique syrien modelé à la fin des années 1960 avec l'arrivée des baasistes à la tête de l'Etat.
En février 2012, le régime syrien lance une offensive majeure contre la ville de Homs où les manifestations se succèdent depuis près d'un an. Cette ville de 1,6 million d'habitants au centre de la Syrie est partagée en quartiers sunnites, alaouites et chrétiens qui coexistaient jusqu'au début du mouvement de protestation.
Un long calvaire de dix siècles a accumulé au coeur de tout Alaouite , convaincu d'appartenir à une communauté élue, un fort potentiel de revanche à l'égard de la majorité sunnite.
Le principal texte sacré des druzes n’est pas le Coran mais Le livre de la sagesse qui n’est connu que d’eux. Cette religion fait des emprunts aux philosophes grecs, au judaïsme et au christianisme tout en écartant certaines règles fondamentales de l’islam sunnite, comme le jeûne du Ramadan et le pèlerinage à La Mecque. Les druzes s’éloignent ainsi de la secte ismaélienne à laquelle appartiennent les Fatimides et qui est déjà un schisme de l’islam chiite. Pour Kamal Joumblatt, chef druze libanais assassiné en 1977, le dogme des druzes est fondé sur l’initiation : « Seuls les initiés savent lire et comprendre les livres sacrés qu’on nomme Livres de la sagesse...
À l’origine de la communauté druze, il y a le calife fatimide al-Hakim, personnage énigmatique, despote pétri de contradictions. Son règne est sans doute l’un des plus violents qu’ait connus le Proche-Orient. Pourtant, il apparaît comme un personnage généreux dans Les Mille et Une Nuits, et sa personnalité a stimulé l’imagination de Gérard de Nerval. Al-Hakim naît en 985 et, dès l’âge de onze ans, à la mort de son père, il règne au Caire comme sixième calife de la dynastie chiite fatimide sur un empire qui s’étend de l’Afrique du Nord à la Syrie.
L’Empire ottoman ne survit pas à la Grande Guerre. Après avoir dominé l’Orient pendant plusieurs siècles, il doit laisser la place aux puissances européennes – et d’abord à l’Angleterre et à la France –, qui découpent et remodèlent cette région d’une façon durable. Tout ce qui agitera le Proche-Orient pendant le XXe siècle trouve son origine et son explication dans les négociations, les promesses contradictoires, les accords contractés publiquement et les ententes agréées secrètement, essentiellement par Londres, pendant et après les années de guerre.
La Syrie avait cessé de ressembler à un pays en état d’urgence au lendemain d’un coup d’État, image qu’elle n’avait cessé d’offrir pendant la période de Hafez al-Assad. Il n’y avait plus de forces spéciales aux carrefours des villes ni de contrôles de miliciens sur les grands axes. Dans les villes de Hama ou d’Alep, les touristes étaient plus nombreux que les policiers, de jour comme de nuit. Et pourtant, le réveil a été brutal, révélant que pour une partie des 22 millions de Syriens le calme n’était qu’une forme de soumission à un système répressif.
La Syrie telle que nous la connaissons aujourd’hui est un territoire né il y a près d’un siècle de la volonté de Paris et de Londres, l’un et l’autre désireux de préserver leurs intérêts dans cette région du monde. Bien des Syriens n’ont pas oublié que les frontières actuelles de leur pays ne recouvrent qu’une partie de ce qui fut historiquement, sous l’Empire ottoman, le Bilâd el-Châm, s’étendant des monts Taurus jusqu’aux frontières du Hedjaz, de la Méditerranée au désert. Ce territoire de 300 000 kilomètres carrés a été réduit à 188 000 kilomètres carrés lors des tractations anglo-françaises après la Première Guerre mondiale.
Un autre intellectuel, Abdel Rahman al-Kawakibi (1849-1903), musulman d’Alep, séjourne longuement à La Mecque et au Caire et devient un avocat de la purification de l’islam. Il considère qu’il appartient aux Arabes de régénérer l’islam, car ce sont eux qui ont joué historiquement le rôle primordial dans la diffusion des enseignements de Mahomet. Le titre de calife doit être retiré au sultan pour être confié à un Arabe descendant du Prophète établi à La Mecque. Chez lui également se trouve l’idée de séparer les Arabes des Turcs.
Pendant que les grandes puissances observent avec attention les dernières années de l’Empire ottoman, la Syrie est le témoin des premiers frémissements du nationalisme arabe. Le mouvement a été amorcé par les réformes, parfois éphémères, lancées tantôt par les Égyptiens, tantôt par Constantinople. La langue et la culture arabes connaissent un renouveau qui débouche sur la revendication d’une plus grande autonomie administrative, voire politique chez l’élite musulmane et chrétienne de Syrie et du Liban. Quelques journaux arabes apparaissent au milieu du XIXe siècle et développent peu à peu l’idée qu’Arabes et Turcs ne doivent plus voir leur destin lié au sein de l’Empire ottoman. Les événements des Balkans ont d’ailleurs montré que le ferment nationaliste peut permettre à un peuple de faire sécession.
La Russie et les États-Unis se sont retrouvés face à face, comme au temps de la guerre froide, dans un bras de fer dont les Syriens font les frais. Pour Moscou, c’est l’occasion de rappeler qu’elle n’accepte plus l’hégémonie occidentale dans les affaires du monde, et pour Washington il s’agit de se débarrasser d’un régime qui est sa bête boire depuis des années, mais aussi d’isoler l’Iran frappé de sanctions à cause de son programme nucléaire.
Les révoltes de Tunisie, d’Égypte puis de Libye ont créé un climat propice au soulèvement, mais il n’est pas certain que la Syrie aurait sombré dans la tragédie si le pouvoir n’avait pas commis l’erreur d’employer aussitôt une force brutale au lieu de saisir l’occasion de procéder à de véritables réformes alors que Bachar al-Assad bénéficiait d’une popularité qui lui permettait d’agir en ce sens. Une fois le conflit engagé, d’autres acteurs se sont engouffrés dans la brèche, rendant toute solution plus lointaine.