Citations de Virginie Ollagnier (169)
« La folie qu’on attribuait aux femmes était souvent l’expression des violences qui leur avaient été faites. » (p. 128)
Les soldats qu’elle dépassait arrivaient des derniers hôpitaux de campagne qui les renvoyaient chez eux, maintenant que la guerre était finie. Finie était un bien grand mot quand elle les voyait dans les ambulances.
Un baiser de désir peut infléchir toute une vie.
- D’où venez-vous Nellie ?
- De chez moi.
- Et où est-ce, “chez vous”?
- Il parait que c’est Cuba.
Il est là, le mobile de son procès : la désobéissance. Robert n'avait pas accepté d'obéir, il n'était pas digne de confiance, il ne garderait pas le secret.
P 192
L'histoire raconte le choix d'une fin féroce au conflit. L'histoire dit le prix du sang des "boys" à l'aune des civils japonais. La feuille donne leurs noms : "Gadget" - Nouveau-Mexique, "Little Boy" - Hiroshima, "Fat Man" - Nagasaki. Des noms pour les envisager, peut-être. Des noms pour rebaptiser l'humanité.
P 144
Il y a tant d'injustices à dénoncer que ma vie ne suffira pas.
Elles nous affament pour nous contrôler. La faim rend docile.
Lmn
- Tu fais quoi ? Je recherche un nouveau sujet d’enquête.
-C’est parce qu’on vit avec toi que tu dois travailler ?
Oui et non ma chérie. Oui parce que nous devons bien nous nourrir. Non parce que qu’il y a tant d’injustices à dénoncer que ma vie ne suffira pas. Tu vois là on parle de bébés vendus par leurs mamans. Mais le journaliste n’explique pas comment ,ni pourquoi elles le font. On vend des bébés, On n’a pas le droit de les vendre, mais certaines personnes profitent de leur détresse… (p. 160 et 161)
Citation choisi par Intissar
La folie peut devenir une consolation à la réalité.
La folie qu'on attribuait aux femmes était souvent l'expression des violences qui leur avaient été faites.
Ces querelles partisanes qui, selon Dickens, sont le fléau de notre pays, tiennent en peu de mots : "mutualisation des dépenses et privatisation des bénéfices."
p. 150
On réalise que le plus petit incident ajoute un maillon supplémentaire à la chaîne qui nous rive à notre destin.
Chaque soir, j'assistais à l'humiliation de ma mère. Je découvris l'injustice de mon sexe. Je me promis de ne jamais dépendre d'un homme. À 11 ans, je vouais mon avenir à la liberté.
Il est vivant et nous le réveillons doucement...ça n'a rien d'effrayant, c'est au contraire un bel événement. Ce n'est pas un mort qui marche, juste un dormeur qui s'éveille.
Ma femme est sur un tournage avec Dustin Hoffman et je n'aime pas la savoir seule avec lui.
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Claire se réchauffait les mains autour du bol de soupe. Elle n'avait pas froid, mais comme par réflexe, elle les garda serrées jusqu'à sentir la brûlure de la faïence. Germaine lui avait donné un grand bol.
"Il est tout maigre, cet homme, avait-elle fait remarquer.
- Pas tant que ça", avait râlé Escudier qui passait par là, conduisant un soldat unijambiste aux douches.
La soupe était chaude et sentait bon les légumes d'hiver. Elle avait calé l'homme avec des oreillers pour qu'il ne soit pas trop couché sur le côté. Elle avait peur qu'il s'étrangle. Elle plongea la cuillère dans l'épaisseur cuivrée de la soupe. Il devait y avoir beaucoup de carottes. Elle souffla vers lui les arômes et posa le métal tiède sur ses lèvres. L'homme garda la bouche close. Claire alors abaissa le menton avec sa main gauche et vida la soupe doucement. La soupe n'était pas trop chaude et l'homme déglutit. Claire regarda monter et descendre la pomme d'Adam. On pouvait le nourrir sans trop de difficulté. C'était pour ça qu'il était toujours en vie, pensa-t-elle. Elle remercia les infirmières qui l'avaient précédée. La soupe remplissait lentement l'estomac de l'homme qui reprenait des couleurs. La chaleur du repas et les couvertures toujours amassées sur son lit le firent rosir un peu. Elle éplucha la pomme du jardin de Tournier et une fois découpée elle l'écrasa en purée au fond du bol. L'homme mastiqua légèrement la pomme parfumée. Il est comme un petit moineau, pensa-t-elle. Elle lui caressa la joue rasée par ses soins et fredonna une chanson de son enfance à propos d'un petit oiseau blessé.
elle caressait toujours le front de ses patients inconscients et leur expliquait ce qu'elle allait faire.Tournier avait respecté sa façon d'aborder les malades depuis le début, sans même le faire remarquer. C'était devenu un rituel pour Claire, une marque d'attention pour celui qui souffre peut être en dedans.
Il loucha très légèrement en approchant la tranche de pain de sa bouche et le plaisir gonfla de nouveau ses rides.
Faute de grives, vous mangerez des merles !