Citations de Vincent Mondiot (124)
C’était le tout dernier moment avant la fin du monde tel qu’on le connaissait, également. Quelques minutes plus tard, « la ville dans laquelle j’avais grandi » deviendrait à tout jamais « le point d’Émergence 7 ».
Heureusement, ça, je l’ignorais encore.
Le quotidien bégaye, quand on est lycéen : les mêmes lieux, les mêmes gens, les mêmes conversations, les mêmes profs qui vous emmerdent avec les mêmes sujets.
On ne peut jamais savoir exactement ce que les autres pensent. On peut juste essayer, nous, de ne pas penser des choses trop sales à leur propos.
Si tout le monde croit à un mensonge à part vous, quelle valeur a la vérité?
C'est marrant, hein, l'adolescence ? La façon dont, avec quelques mots, un regard, une chanson de The Ataris, l'odeur d'une cigarette et le bruit des vagues, on peut tomber amoureux de quelqu'un et ne plus jamais l'oublier.
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, peut-être ? Non. […] Ce qui ne te tue pas te rend traumatisé ou handicapé
Depuis ce samedi matin là. Depuis la flaque de sang sur ses feuilles de cours.
Titre du tableau : tu n'oublieras jamais.
- Tu sais utiliser Powerpoint, toi ? m' a demandé Mégane méfiante.
J'ignorais ce qu'était Powerpont. J'ai donc su que la réponse était non.
( p 142)
La plupart des crétins qu’on s’apprête à retrouver pensent que je ne m’intéresse qu’au fric. C’est faux. Je m’intéresse au succès. À la victoire. Je ne suis pas là pour devenir riche. Je suis là pour devenir une légende des quartiers ouest. De cette ville de merde. Je suis là pour devenir une héroïne.
Quelques heures d'horreur ont effacé de ma mémoire des années de bonheur.
Mais depuis lui, c'est pire, ça me fait plus que peur ; ça me fait mal.
C’est trop facile, là, à la fin de l’année, de la jouer tourmentée par la culpabilité en ressassant de vieilles images et des envies de pleurer. De quel droit je me complais là-dedans ? […] J’essaie de me persuader que j’ai compris des choses, appris de mes erreurs, mais je suis toujours une reine du lycée, toujours plus intéressée par moi-même que par les autres. Tout ce que je veux savoir c’est s’il me hait, pas comment il va.
L'hiver. Quelle merde... Il y a des gens qui préfèrent ça à l'été, pourtant. Minh Tuan ne les comprend pas et n'a aucune envie d'entendre leurs arguments à la con.
Cela dit, l'été aussi, c'est à chier.
Le printemps et l'automne. C'est là que se trouve la vérité.
- J'ai vu mon psy, ce weekend, explique-t-il. il dit que je fais des progrès.
- Ah merde ! Il va arrêter de te filer des médocs ?
- non, t'en fais pas... Il faut bien qu'il vive. et puis; si vraiment je sens que ça menace, je reparlerai de Célia et je chialerai un peu en disant que je veux me suicider ou un truc comme ça
(p 160)
Tout ça, c'est pour faire croire que le monde est plus juste qu'il ne l'est. Mais non, le monde n'est pas juste. Les numéros gagnants sont rares, et ceux qui en ont décroché un passeront leur existence à l'exhiber fièrement. Il y a des gens beaux et il y a des gens laids. Et que je puisse être sale à l'intérieur ne changera rien avant mon autopsie : c'est quand même à moi qu'on sourira dans la rue, à moi qu'on excusera plus facilement les erreurs, à moi qu'on pensera.
Ce qui importe, ce n'est pas le pouvoir. C'est ce que l'on en fait.
Sur la droite, la rousse aux yeux de poisson me repère. Elle s'arrête un instant de discuter avec le mec qui l'accompagne et me fait un geste de la main, avec un sourire gigantesque. Comme si elle était contente de me voir. Comme si on se connaissait. Je t'appelle "la rousse aux yeux de poisson", meuf, ne souris pas en me voyant ! Un peu de dignité, s'il te plaît. Dresse-moi ton majeur, plutôt.
[p25]
La plupart des crétins qu'on s'apprête à retrouver pensent que je ne m'intéresse qu'au fric. C'est faux. Je m'intéresse au succès. A la victoire. Je ne suis pas là pour devenir riche. Je suis là pour devenir une légende des quartiers ouest. De cette ville de merde. Je suis là pour devenir une héroïne.
comme le matin de ce jour là, sur le quai ,seul j'attends.
Puis la silhouette s'assied à coté de moi sur le bans.
J’ai tourné la tête vers le vitrail. Il était toujours intact, permettant à ce bon vieux Christ de continuer à nous fixer, les bras écartés sur sa croix, comme ceux d’Eliott écartés sur le sol.