Citations de Vanessa Caffin (84)
Avec mes parents, j’avais appris à vivre le cœur sous cellophane, à étouffer mes élans autant que mes passions. Il n’était pas supportable pour mon père de me voir m’émanciper, et encore moins supportable pour ma mère de me voir rêver, elle qui avait compris bien assez tôt que la vie offre plus de devoirs que de droits.
Il était supportable d’oublier les petits riens de la vie quotidienne, ça m’arrivait si souvent. C’était parfois bien pratique. Mais jamais, je crois, n’avais-je oublié les gens qui avaient compté. C’était effrayant forcément, non pas pour ce que cela disait de moi, mais pour ce que cela cachait.
Il se demande pourquoi le verbe "amourir" n'existe pas. Amourir : mourir d'amour.
L’être humain a cette drôle d’habitude d’idéaliser son enfance et son adolescence, comme pour se souvenir qu’il fut un temps où tout ça valait le coup, où la vie ne vous filait pas d’uppercuts, où un 14 en maths suffisait à vous faire passer une bonne journée.
Ava a été la première à me mettre en garde : sois acquise et les hommes te fuiront, sois absente, et ils te supplieront. Egratigne leur égo, fragilise leur assurance, et ils te mangeront dans la main ! Déprimant.
Et je ne comprend rien à ces écrans tactiles. (…]
- Je voulais écrire à Justine "pardonne-moi, ma puce", ça a mis "savonne-moi, ma pute". Merde !
Mais quand on drague du "vintage", surtout s'il est passé entre des mains négligentes, on récupère un homme émietté, incertain, le pied collé sur la pédale de frein.
[… ] il faut une force surhumaine pour fuir un homme qu'on aime.
Il est parfois difficile de comprendre les gens.
Si la vérité est possible quelque part, s'il existe un lieu où aller la chercher, c'est sans doute dans l'enfance. Là où nous ressentons les choses avec le plus d'honnêteté. Là aussi où nous osons les formuler sans nous mentir.
J'aimais l'idée de partir à l'aventure avec cette part d'incertain qu'on acceptait encore dans les années 1990 quand les téléphones portables et les GPS n'étaient pas là pour nous guider avec précision. J'éprouvais la nostalgie d'une époque faite de rendez-vous manqués, de certitudes aléatoires, d'excuses reportées au lendemain, parce que votre sœur était accrochée au seul téléphone de la maison et refusait de lâcher le combiné.
Il existe des vérités souterraines, celles que l’on tait, celles que l’on cache. Parfois pour ne pas faire de mal, parfois pour l’amplifier.
"Tu m'aimeras toujours, demain?" et sa réponse qui ne variait jamais: "Si je me souviens d'aujourd'hui."
Il l'avait traitée comme son alter ego, ce qui d'ailleurs la faisait enrager. Elle lui disait : " Que cela ne t'empêche pas de m'ouvrir les portes, de me précéder dans les escaliers ou de m'offrir des fleurs. Je n'ai jamais voulu l'égalité entre les hommes et les femmes, Georges, j'ai toujours su que nous étions supérieures."
L’écriture n’est rien sans imagination, mais elle n’est rien non plus sans préparation.
Aujourd'hui, Regina [ la grand-mère] avait parlé, et quand elle parlait, c'est comme si elle décidait de leur vie pour les années à venir. Regina commandait. Pour tout, pour tous. Pas une seule femme ne pouvait entrer dans la famille sans avoir reçu au préalable son consentement. Elle jugeait au premier coup d'oeil et annonçait la couleur au deuxième.
*Le bonheur rend léger car il ne pèse rien […] Il s’envole en un claquement de doigts. Il ne s’attarde pas ; il a bien trop peur qu’on veuille l’enchaîner. Il se désagrège, il s’évanouit pour se poser ailleurs. Le malheur lui, est casanier, il vous suce les os et en redemande.
"Plus je vieillis, plus je ressemble à Valmont.
- Valmont?
- Valmont, enfin Lily, tu sais bien, le héros de Sexe Intentions!"
Il fut une époque, elle aurait corrigé l'ignorant, émaillé ses propos d'insultes...
J'ai l'habitude des nuits blanches, de celles qui vous hérissent le coeur. Les qui s'imposent à moi ne sont jamais un aller simple pour quelques instants d'euphorie. Ils m'aspirent et c'est ainsi depuis l'adolescence. Ils ne racontent jamais de belles histoires, ils ne s'inventent jamais d'autres vies que la mienne, ou alors une version bien plus trouble encore. Mon inconscient est un monstre qui se nourrit du sordide et de mes peurs ; et c'est sans doute la raison pour laquelle, chez moi, les heures de la nuit ne rattrapent jamais celles du jour.
L'amnésie est un processus vital, la manifestation de notre absolue volonté de vivre, même en enfer (p11)
Si la vérité est possible quelque part, s'il existe un lieu où aller la chercher, c'est sans doute dans l'enfance (p140)