"Ca n'en vaut pas le coup, répliqua Brown. Il n'y a même pas cinquante dollars dans la caisse. Et je te signale que t'es en train de menacer deux flics", ajouta-t-il en indiquant de la tête sa partenaire.
Le regard de la gamine refléta une expression éloquente, du genre "Oh, merde !".
Quand on se retrouve en face d'un mur, il est parfois utile d'y donner quelques coups de pied pour voir si des morceaux s'en détachent.
Ses manches retroussées laissaient voir, sur son avant-bras droit, un tatouage carcéral typique : un aigle cerné par du fil barbelé. Il y jeta un bref coup d’œil.
" C'était à la prison d'Etat, il y a vingt-trois ans. Je l'ai gardé pour me rappeler que j'ai été jeune, beau gosse et con comme la lune."
Je sais que les romans policiers sont a la mode de nos jours, 13 Jours est du n'importe quoi une histoire improvisée au fur et mesure de la lecture et surement de l'écriture bref un passage obligé afin d'apprécié une œuvre future.
Kelly s'anima brusquement. " Y a des rumeurs qui circulent, Madison, comme quoi vous avez trop la pétoche pour continuer à enquêter sur Cameron.
- Pardon ?
- On raconte que vous vous êtes dégonflée après ce qui s'est passé hier soir, et que du coup vous avez échafaudé toutes sortes d'hypothèses à la mords-moi-le-noeud. Vous bossez à la Crim' depuis... quoi ? Un mois ? Ce que vous avez fait, c'est la connerie typique d'un bleu : la pression était trop forte pour vous, et vous avez pas été capable de protéger votre partenaire. "
Alice avança d'un pas, certaine en cet instant qu'elle ne pourrait plus se contenir.
" Quoi ? " gronda Kelly.
Elle n'avait plus qu'une envie : lui rabaisser son caquet, égaliser le score après quatre semaines à supporter sa grossièreté et la puanteur de ses cigares au rabais. Un des cigares en question fiché entre les lèvres, il carra les épaules et crispa la mâchoire.
Autour d'eux, tous les autres s'étaient figés dans l'attente de ce qui allait suivre. Sachant qu'il était inutile de hausser le ton, Alice prit la parole posément.
" Vous voulez que je vous dise ? Sur la liste de tous les trucs regrettables qui se sont produits cette semaine, vous êtes loin de figurer en première position ; vous, je vous situe grosso modo entre "J'ai oublié de passer au pressing" et "Il faut que je fasse le plein ". Je me fous de ce que vous pensez, Kelly, parce que pour moi vous n'êtes qu'un désagrément mineur - juste une mauvaise odeur, une saleté dans les toilettes qui ne vaut même pas la peine qu'on tire la chasse. Bon, c'est clair ou je continue ?"
Alice la remarqua tout de suite, car elle avait l’air très jeune et portait des vêtements inadaptés à la saison : blouson en denim sur un pantalon de toile. Elle doit être gelée. Cette gamine aurait-elle besoin d’aide ? se demanda-t-elle en l’observant. Les cheveux blonds coupés court, elle ne paraissait pas avoir plus de quatorze ans – le profil type de la fugueuse, sac à dos compris. Alice nota le rouge à lèvres rose, l’épais trait d’eye-liner, les joues rougies par le froid.
Alice Madison, dix ans, appuya son vélo contre le mur en béton tiédi par le soleil et se dirigea vers la porte-moustiquaire rouilléee du bungalow. (...) Au sous-sol, les hommes jouaient depuis douze heures sans interruption, et se fichaient pas mal qu'il n'y ait aucune fenêtre dans ce lieu ou qu'il ne porte pas un nom aussi célèbre que celui des casinos de Las Vegas. La partie n'en était pas moins acharnée et les sommes conséquentes pour chacun d'eux.(...)
"Salut ma puce, dit l'un des joueurs.
- B'jour p'pa", répondit Alice.
(...)"Tu sais quoi, ma puce? reprit son père. Y a pas dix minutes que Richard nous a tiré une quinte flush. Quelle est la probabilité d'avoir une main pareille? ajouta-t-il, les yeux brillants.
- Une chance sur quelques milliers", répondit Alice sans hésitation.Tous les joueurs éclatèrent de rire. Alice avait assisté à bon nombre de leurs parties. Sa présence ne les dérangeait pas le moins du monde; au contraire, elle les stimulait. Elle était devenue en quelque sorte leur mascotte, cette gosse capable de comprendre les joies et les arcanes de leur religion.
LES TÉNÈBRES. Les vagues grondaient et déferlaient sur la plage de galets, produisant un fracas comme jamais James Sinclair n’en avait entendu. Il lui semblait le sentir résonner dans tout son corps.
Il ne se rappelait pas s’être réveillé, ni avoir quitté la maison pour descendre jusqu’au ponton. Un vent froid lui cinglait le visage, pourtant une sensation de brûlure se répandait dans ses poumons. Pris de panique, il tenta d’ouvrir les yeux, mais le goût du sang lui emplit la bouche et il s’entendit hurler. Il y avait le lit sur lequel il était couché, il y avait le bandeau sur ses yeux, les liens autour de sa gorge et de ses mains… Il pensa à ses enfants. Il pensa à sa femme.
Six heures du matin. Alice enfila sa veste, redressa les piles de papiers sur son bureau, et éteignit sa lampe avant de sortir. Howard Jenner, l’agent de permanence, lui adressa un petit signe, le téléphone calé entre l’oreille et l’épaule. Sur les marches, à l’entrée du poste, elle croisa deux inspecteurs qui encadraient un pochard menotté. L’homme la reluqua au passage.
« Fais de beaux rêves, ma belle. » L’alcool rendait pâteuse sa voix éraillée.
Il ne pleuvait plus, le ciel se déployait à l’infini au-dessus d’eux.
Elle n'avait plus qu'une envie : lui rabaisser son caquet, égaliser le score après quatre semaines à supporter sa grossièreté et la puanteur de ses cigares au rabais. Un des cigares en question fiché entre les lèvres, il carra les épaules et crispa la mâchoire.
Autour d'eux, tous les autres s'étaient figés dans l'attente de ce qui allait suivre. Sachant qu'il était inutile de hausser le ton, Alice prit la parole posément.