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Critiques de Tommy Wieringa (49)
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Sainte Rita

Fagnes-Sainte-Marie, un village néerlandais à l'est, à la frontière allemande,

Y vivent les gars de la rue des Zouaves, des spécimens à la cinquantaine, dont,

Paul Krüzen, vendeur d'antiquités militaires ( et quelles antiquités !), vieux garçon, vivant avec son père , et son pote Hedwiges Geerdink, le petit épicier "millionnaire " trop bavard, qui ne peut rivaliser avec le supermarché du coin,

Steggink, au casier judiciaire chargé, patron de bordel, qui roule en Ferrari Testarossa rouge sang ( eh oui en Hollande aussi, c'est possible 😊),

Tout ce petit monde se retrouve dans le bar de Mama Shu, la chinoise ( mondialisation oblige), ou au club Pacha, le bordel du coin, où travaillent des filles asiatiques, dont Rita.....la chérie de Paul Krüzen.



Le ton du bouquin au style sec et l’humour pince sans rire est agréablement déroutant dés les premières pages. Mais pas que ça , notre auteur en rajoute sautant du coq à l'âne, jonglant entre passé et présent, et faisant même tomber un russe du ciel en plein champs de maïs......On se croirait dans un village d'un pays du Tiers-monde plutôt qu'en Hollande, où pour un cambriolage et une agression il faut parfois attendre une heure avant que la police n'arrive, et en cas d'attaque cardiaque, on est plus vite arrivé à l'hôpital en se faisant accompagner par le voisin qu'en ambulance.

L'auteur qui se définit comme "un européen fatigué ", relate à travers ce petit village les conséquences de la globalisation ( dont même le prêtre est importé du Brésil), celle d'un monde qui change de visage, difficile à affronter pour nos deux compères.

Une histoire de solitude et d'amitié dans un monde de plus en plus difficile à vivre, avec une fin à la sud-coréenne, mondialisation oblige ( un clin d'œil à ma précédente lecture), que j'ai bien aimé. Quand au titre , la sainte Rita, patronne des cas désespérés elle est vraiment à sa place 😄!



Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce livre intéressant et divertissant.

#SainteRita#NetGalleyFrance

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La mort de Murat Idrissi

Tommy Wieringa un auteur néerlandais assez particulier, dont j'avais croisé la route pour la première fois avec son livre « Sainte Rita » qui racontait la vie d'un petit village hollandais près de la frontière allemande, et immigration et globalisation oblige, de sa population cosmopolite. Ce livre à l'humour décalé était triste , mais ce dernier qui traite de l'immigration clandestine l'est encore plus.

« La fracture entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine n'est qu'une égratignure sur la croûte terrestre, mais elle scinde résolument les continents. Ici c'est ici, et là-bas c'est là-bas. »,écrit le narrateur qui en 100 pages, aborde la question de la difficile identité de ceux qui sont suspendus entre deux mondes, deux civilisations, deux cultures.



Deux jeunes marocaines Ilham et Touraya nées et vivant en Hollande loue une Audi pour se rendre dans leur pays d'origine. Une rencontre malencontreuse sera à l'origine d'une autre, celle avec Murat, la pierre d'achoppement qui placera définitivement les filles face à leur identité incertaine (ou du moins c'est le cas pour Ilham, car Thouraya la vit avec un désenchantement mêlé de cynisme), les mettant dans le pétrin. Dans ce road-movie du Maroc en Hollande, on va découvrir ces deux personnages coincés entre leur pays d'origine et celui d'accueil, avec leur passé, leur présent, et leur avenir mise en péril à cause de l'incident grave qui se balance comme l'épée de Damoclès sur leur tête . Si elles étaient arrivées une minute plus tard à la voiture dans la station-service à Tanger,…. Si sans un petit détour par le McDonald's, elles n'avaient jamais croisé Saleh, la première rencontre malencontreuse…..Si,Si…L'existence est une longue chorégraphie du destin qui les a menées à…..

Ne lisez surtout pas la quatrième de couverture. Un petit livre mais un grand texte, qui traite avec brio un sujet très actuel, « À travers le voile de poussière, elle le voit bientôt disparaître. Il n'y a plus qu'une souche calcinée ou un morceau de plastique d'ensilage emporté par le vent dans la plaine infinie. », triste , très triste.

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Sainte Rita

A Fagnes-Sainte-Marie, un bled paumé des Pays-Bas non loin de la frontière allemande, le temps s'écoule à deux vitesses. Il y a ceux qui ont pris le train de la modernité et de la mondialisation en marche et qui s'enrichissent en trifouillant dans divers trafics, ou en gérant le bordel du coin approvisionné en chair fraîche asiatique, ou encore en arrivant de lointaines contrées pour implanter dans le village un restaurant chinois. Et il y a ceux, comme Paul Krüzen et son ami Hedwiges, pour qui la vie est immuable depuis des décennies. Paul, la cinquantaine, célibataire, vit avec son père dans la ferme familiale et y tient un magasin de « militaria » de la deuxième guerre mondiale. le seul fait marquant de leur vie s'est déroulé en 1975, quand un Russe fuyant son pays aux commandes d'un avion d'épandage, s'est écrasé dans leur champ, occasionnant des dégâts jusque dans les coeurs du père et du fils. Hedwiges, quant à lui, tient l'épicerie familiale avec une grande force d'inertie, accumulant toiles d'araignée et conserves périmées sur ses étagères depuis des années.

Tout ce petit monde se connaît, se côtoie, et si l'entente n'est pas forcément cordiale, elle n'est cependant pas mauvaise. Jusqu'au jour où Hedwiges, au café local, fanfaronne sur son soi-disant portefeuille de millionnaire, et se fait violemment agressé quelques jours plus tard.

Si à Fagnes-Sainte-Marie, on respire l'air pur de la campagne (et encore, pas les jours où on épand de l'engrais sur les champs), on n'y respire pas vraiment la joie de vivre. On y éprouve surtout de la solitude et de l'ennui, et la passivité apparemment insurmontable de ceux qui, comme Paul et Hedwiges, embourbés dans leur routine, vivent à la marge de la globalisation.

C'est fluide, c'est bien écrit, avec un certain humour pince-sans-rire, mais en dépit du dévouement de Paul envers son ami, c'est pesant et pessimiste. Fagnes-Sainte-Marie baigne dans un tel marasme que Sainte-Rita, pourtant patronne des causes désespérées, pourrait bien prendre ses voiles et ses jupes à son cou.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.



#SainteRita #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Sainte Rita

Ah, «  Sainte Rita » , patronne des cas désespérés !



Nous voici à Fagne- Sainte - Marie, petit village néerlandais, à l’est , à la frontière allemande où Paul Krüzen, célibataire, la cinquantaine vend des antiquités militaires dans son magasin de curiosités.



Il vit avec son père, un homme triste et silencieux, est ami avec Hedwiges Geerdink, «  le petit épicier » agressé chez lui , un soir ....

L’équilibre est rompu...N’en disons pas plus.

Tout ce beau monde se retrouve dans le bar de Mama Shu , la chinoise où travaillent des filles asiatiques enjôleuses dont Rita, charmante prostituée thaïlandaise  «  Aux adorables petites oreilles » la chérie de Paul Krüzen....



L’auteure tisse des allers et retours dans le passé.

Les personnages sont sympathiques et attachants .

Tout le monde se connaît, se côtoie ...

C’est un ouvrage à l’humour subtil , pince sans rire qui ne veut pas dire son nom, décalé,débridé .

Le sens inné de la formule et du raccourci font sourire le lecteur ...



Le temps s’écoule à deux vitesses, les personnages semblent perdus dans un monde qui ne semble pas bien fait pour eux, en fait : des hommes ordinaires qui cherchent leur place dans un espace évoluant sans cesse ...



Cette chronique villageoise touchante, agréable à lire, très bien écrite , pétrie d’amitié et de filiation, à l’écriture fluide et légère est plus critique , profonde—-sombre , pesante et pessimiste —-qu’il n’y parait .



Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin.

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Une femme jeune et belle

Voici un livre à tout le moins énigmatique ....

Edward Landauer, chercheur renommé qui s'occupe de virologie animale croise le regard d'une jeune femme de vingt- huit ans , saisi par sa beauté , il en tombe éperdument amoureux.

Ruth, encore étudiante poursuit des études de sociologie qui ne marchent pas fort.

Lui voyage beaucoup. IL participe à des congrés importants.

Jusque là ,son existence aurait pu se dérouler à Francfort ou à Singapour, il rencontrait des femmes dans la pénombre au hasard et s'en accommodait ..soudain , coup de foudre véritable :.il emmène Ruth à une de ses conférences à Aspen ....

Ils s'installent bientôt ensemble.Mais Il souffre secrètement de leur différence d''âge, en compagnie de gens de sa génération, lègére et exubérante , elle reprend son âge , pendant que , grommelant dans sa barbe, il reste sur son îlot perdu dans un avenir lointain ....

La solution: un enfant qui pourrait consolider leur relation ? Ils se marient ....Edward rencontre le pére de Ruth qui a seulement quatre années de plus que lui ....

Las ! À l'arrivée de leur petit garçon Morris, aprés une procréation extrêmement difficile, ce bébé insomniaque les éloigne , Ruth se retourne contre son mari et le pousse à la séparation. Je n'en dirai pas plus .....

A ces ingrédients "passionnels" s'ajoute un autre débat : une incompatibilité éthique . ...Edward, éminent spécialiste de la lutte contre les maladies transmissibles à l'homme , pratique couramment des expériences sur les animaux et n'a aucune empathie pour les espèces qu'il utilise ....

Or Ruth est une militante de la cause animale ....

Elle ne supporte pas cette violence de la part de l'homme qu'elle aime ....

On en revient au douloureux problème de notre siécle : "le statut de la souffrance animale" par rapport à "la souffrance humaine " ....au centre de nombre de débats ...

Edward perd ses repères et ses certitudes absolues et l'âge s'inscrit sur son corps de maniére irréfutable , il s'effondre ...

Ce livre trop court ,bien écrit, nous laisse désarmés, désemparés, au coeur de ces personnages aux fêlures intimes et aux dilemmes irrésolus , même s'il prétend porter le débat à un niveau philosophique .

On reste sur sa faim !!

Ce roman est traduit du Néerlandais par Bertrand Abraham aux éditions Actes Sud .

Je ne connais pas l'auteur, ce n'est que mon avis , bien sûr !

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Sainte Rita

***,*



Paul est un homme solitaire. Malgré son père, avec lequel il vit, son meilleur ami, Hedwiges, et les habitants de son village, Paul est perdu entre l'enfant brutalement abandonné qu'il a été et l'adulte au quotidien sans couleur. Homme tranquille, Paul aspire à une vie simple. Mais quand on vient agresser son meilleur ami, les bouleversements qui vont s'opérer dans son petit monde vont être plus profond qu'il n'y parait...



Dans ce roman, Tommy Wieringa nous entraîne dans un village néerlandais aux personnages simples et attachants.

Alors que les premiers chapitres semblent relater des vies sans rebondissements, un premier drame apparaît. Paul, alors enfant, se voit abandonné par sa mère. Alors qu'elle quitte le domicile familial avec un russe, elle laisse son fils avec son père, Aloïs. Une vie entre homme débute alors, avec ses habitudes, ses rituels, ses superstitions...



Paul ne se relèvera jamais vraiment après ce vide. Il va pourtant avancer et créer un lien avec ce père triste et silencieux.

Hedwiges, son meilleur ami, est lui aussi un homme en dehors du monde. Agressé chez lui un soir, Hedwiges va perdre tout ce qui le reliait à cette vie sur terre. Cette douleur va pousser Paul à porter un nouveau regard sur le monde, sur ceux qui l'entourent et sur son environnement en mouvement...



Un roman qui malgré quelques longueurs nous touche par son écriture fluide et légère, et des personnages perdus dans un monde qui ne semble pas fait pour eux...



Merci à NetGalley et aux Éditions Stock pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Sainte Rita

Saviez-vous que les Pays-Bas, nation pourtant ancienne et civilisée, ont leurs "Rednecks" ?

C'est ce qui d'abord m'a surpris dans ce roman puissant et sans concessions. La région de l'est du pays, frontalière avec l'Allemagne, a apparemment la réputation d'être un arrière-pays peuplé d'indécrottables bouseux, bigots et autres représentants de l'ancien monde des années 1960...



Les deux personnages principaux en sont des exemples éloquents. Tous deux sont proches de la cinquantaine. Ils se connaissent depuis l'enfance, sont amis par les circonstances plus que par affinités tant les possibilités sont réduites dans ce village de Fagnes-Sainte-Marie, où ils ont toujours habité.



Paul vit avec son père vieillissant. Il tire ses revenus du commerce d'objets en rapport avec la seconde guerre mondiale. Son enfance est marquée par le départ définitif de sa mère alors qu'il avait huit ans. Elle l'a abandonné sans jamais vouloir le revoir.



Hedwiges (prénom masculin), surnommé "le petit épicier", est une figure locale. Il passe pour étrange et n'attire pas la sympathie. Il est une sorte d'éternel enfant.



Tous deux sont célibataires et vont de temps en temps en Asie pour quelques jours de fête. Ils ne sont jamais parvenus à se lier durablement à qui que ce soit. Ils fréquentent le même bar à prostituées proche de leur village, où officie une certaine Rita. C'est là qu'Hedwiges commettra une erreur lourde de conséquences.



Le fond de ce roman est sombre, inutile de le cacher. Si quelques pages quasi Houellebecquiennes (celui de "Plateforme") amènent un peu d'ironie, le ton est globalement désespéré, jusqu'à l'énigmatique fin. Mais j'ai quand même été pris dans ses filets. Je n'oublierai pas de sitôt ce livre aux qualités littéraires évidentes.



Je remercie NetGalley et les éditions Stock pour m'avoir donné accès à ce roman.
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Voici les noms

De ce roman je ne sais quoi penser, tant il a été éprouvant de le lire. On est dans un cauchemar éveillé à suivre des migrants, qui errent seuls dans une région totalement désertique. On ne sait où ils sont, juste qu'ils cherchent à trouver la civilisation. Ils sont différents, par leur argent, identité, façon de vivre... Mais ils sont ensemble pour le pire et le pire. Car du meilleur il n'y en aura pas !!!

Parmi eux un jeune garçon et une femme, qui malgré leur détresse à tous "servira" à 2 hommes certains soirs. Ils ne sont plus que cinq car les huit autres n'ont pas survécus. Rien ne nous sera épargné de leur terrifiant périple. Ni des épreuves qu'ils vont vivre.

Et puis dans cette histoire il y a le commissaire Beg. Les chapitres s'entrecroisent. On se doute que cet homme rencontrera les migrants à un moment.

Beg c'est un homme usé, désenchanté, il est flic mais aussi un peu pourri, tout le monde marche comme ça dans ce pays. La corruption au plus haut niveau. Ce n'est pas le mauvais bougre, il vit seul , couche de temps en temps avec son employée de maison à qui il aurait bien fait un enfant...

Dans ce commissariat ce n'est pas la joie, on se débat avec les moyens du bord. Non rien de folichon dans cette histoire.

Beg a rencontré un rabbin lors d'un décès et peu à peu il se persuade qu'il est juif. Il enquête sur ses origines et se passionne pour cette religion. Il s'est trouvé une raison de vivre..

Pendant ce temps nos migrants survivent... Ils sont persuadés que le passeur leur a bien fait passer une frontière... Et qu'ils vont aboutir dans une ville un jour. Même si la haine, la débrouille, le froid, la solitude et la peur est leur quotidien.

Un jour dans cette étrange ville qu'est Michaïlopol, arrive un groupe de vagabonds, maigre à faire peur, des presque morts... Ils font penser à des déportés, tant ils semblent moribonds.

La population s'affole. Ils sont emprisonnés. Ce sont nos 5 clandestins - eux et une tête emmaillotés qu'ils trimballent depuis...Celle de l'homme noir.

Notre commissaire Pontus Beg va devoir comprendre ce qui s'est passé. Nous aussi on aimerait bien que tout s'éclaircisse. Pas facile lorsque nos clandestins refusent tout dialogue.



Je ne sais si on peut tirer une morale de cette histoire. La quatrième de couverture parle d'une condamnation de l'état du monde du XXI siècle.

Si notre monde est comme ça, alors il y a de quoi s'inquiéter pour l'avenir.

Ce roman est puissant, sans concession et terriblement efficace. J'ai cheminé avec ces clandestins et j'ai eu froid tellement froid...

Un grand roman exigeant et accusateur. Pas visionnaire je l'espère.

Je ne suis pas certaine d'avoir tout compris..
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Sainte Rita

Sainte Rita, la sainte des causes perdues , et pour moi , la cause perdue ce sera mon avis après la lecture de ce roman ...



Pourtant, le résumé du livre était attirant , d'autant plus que je connais fort peu la littérature hollandaise .



La première partie alterne entre l'enfance de Paul dans un village au nom bien français de Fagne-Sainte-Marie où l'événement majeur est la chute d'un avion d'épandage d'un citoyen soviétique fuyant son pays et à l'origine d'un cataclysme familial pour Paul et son père Aloïs, le sauveur du russe et d'autre part à notre époque , où le marasme s'est abattu sur le village dépassé par la mondialisation, même les chinois venus ouvrir un restaurant finissent par quitter les lieux .



Paul , la cinquantaine, est resté à la maison familiale s'occuper de son père, ses fréquentations sont toujours ses copains de classe , ses sorties sont le Club Pacha avec ses prostituées asiatiques dont Rita , sa préférée , ses vacances sont ciblées tourisme sexuel avec son meilleur ami, le petit épicier , Hedwiges qui se proclame millionnaire et attise la convoitise de certains .



Paul traine son ennui et moi aussi jusqu'au cambriolage d'Hedwiges, dont je me demandais quand il allait enfin arriver , mais là encore l'action est freinée par la couardise et la fatalité et j'ai eu beaucoup de mal à terminer le roman ...



Merci aux Éditions Stock et à NetGalley .



#SainteRita #NetGalleyFrance
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Sainte Rita

*** Chronique de la rentrée 2019 # 5 ***



Sainte Rita, de Tommy Wieringa, une nouvelle surprise due à lecteur.com et les explorateurs de la rentrée. Ce livre se présente comme une chronique villageoise, un roman d'amitié et de filiation. Or, dès les premières pages, je découvre que la vie se traîne à Fagne-Sainte-Marie, petit village en perdition dans l'est de la hollande. L'amitié entre Paul et Hedwiges a le relent d'une camaraderie de gosses depuis toujours laissés pour compte par les copains d'alors. Celle, mal entretenue, entre Paul et Rita est codifiée par le bordel qui emploie cette dernière et la filiation qui unit Paul et son père Aloïs est le reliquat du naufrage familial consécutif au départ de la mère avec un russe tombé du ciel avec son avion en plein champs de maïs ! Non, vraiment, pas de quoi bondir de joie, tomber en addiction livresque ou chercher à s'identifier à tel ou tel personnage.

Il me faut donc chercher à mieux comprendre, à deviner l'intention de l'auteur ou, à défaut, me laisser interpeller par les questions que soulève ma propre lecture…

Je poursuis donc cette entrée dans l'intimité de Paul et, bonne surprise, je découvre chez Tommy Wieringa une écriture en trompe-l'oeil. Si on amalgame tout ce qui est dit sur le passé de la région et son présent, la vie communautaire d'antan et le déclin actuel des affaires, l'installation au village d'une économie chinoise sans intégration réelle de la communauté asiatique, l'exode rurale et le fossé qui se creuse entre ceux qui s'efforcent d'avoir une longueur d'avance sur leur temps et ceux qui n'arrivent pas à le rattraper, ce n'est pas l'image d'un bled de l'est hollandais que l'on perçoit, c'est une métaphore notre vieille Europe. C'est elle qui se délite ici alors qu'elle se revendique être à la pointe ailleurs. Fagne-Sainte-Marie est l'image d'un monde fatigué dans lequel les uns se perdent tandis que d'autres, opportunistes s'y retrouvent.

Et comme dans toutes les communautés restreintes mais divisées, les moteurs relationnels sont la méfiance, les rancoeurs, la jalousie, l'étalement de la puissance et le marquage des uns par les autres. Et, dans la mouvance de ces villages comme du monde, il y a toujours les esseulés, repliés sur eux, ne sachant pas trop comment se situer, bourrés de rêves mais sans l'énergie nécessaire pour les transformer en projets. Ils subissent, acceptant finalement tout jusqu'au jour où ils exploseront devant trop d'injustices ou de mépris à leur égard. Alors, ils tueront ou se feront tuer !

Au coeur de ce village, de ce monde, Paul a observé son père ayant connu une longue époque de rude vie campagnarde. Un temps où le temps ne semblait pas prendre une ride, où l'église rassemblait ses ouailles le dimanche tandis que le café lui faisait concurrence toute la semaine. Chaque hiver, il a connu sans les dominer, les canaux gelés et l'élégance de son père patineur. Il connait la récolte des pommes de terre, des navets et des choux à la sueur du front et des courbatures du travailleur. Et, sans en prendre vraiment conscience, Paul est pris, avec son village, dans une grande chaîne de dominos cascades qui tombent sous l'effet de la contagion du rêve d'une vie loin des labeurs et des labours, d'une vie tout confort où l'argent n'est plus le fruit d'un travail mais le moyen de ne plus devoir travailler. La modernité est passée par là. Pas loin en tous cas et elle a creusé un fossé inconcevable dans ce plat pays qu'est la Hollande, fossé dont il ne sortira jamais ! Il y a maintenant ceux qui vivent ailleurs, qui fuient la lourdeur des boues qui collent aux sabots et ceux qui, restés, exploitent les quelques niais comme lui qui n'ont rien compris aux trafics en tous genres : drogue, sexe, magouilles et fanfaronnades de comptoirs. Ce désert économique de l'Est hollandais, ce bled perdu au coeur même du Continent, c'est la plaie d'une Europe fatiguée, d'un cancer économique qui la vide de son sang et de son sens. Les chinois s'installent chez nous et nous exploitent, le curé est importé du Brésil et ne sauve plus les âmes, la drogue circule mieux que les ambulances et le sexe ne se partage plus, il se vend et remplit le réservoir de la voiture rouge au cheval cabré du mafieux local.

Tommy Wieringa décrit notre vieille Europe et ses dysfonctionnements, avec, au coeur du récit, ceux qui n'ont rien vu venir, ou n'ont pas pu faire face et qui se retrouvent en perdition face à l'accélération sans borne du changement. Comment trouver une place ?

L'histoire de Paul, de Hedwiges, de Rita et des autres se laisse lire d'autant que l'auteur y développe un humour subtil, avec un sens de la formule et du raccourci qui font sourire. Une belle manière d'aborder cette tranche d'histoire relative au changement, au temps qui passe alors que nous restons… Mais, ce n'est pas le plus intéressant à mes yeux. En effet, comment ne pas être sensible à ce regard de l'auteur sur la solitude de nos vieux, le manque d'aide apportée aux aidants, les blessures que la vie impose à tous ceux qui n'ont pas réussi à vivre selon le modèle consensuel qu'ils n'arrivent ni à identifier, ni à comprendre, encore moins à endosser ?

Si le lecteur accepte de ne plus attendre d'un auteur qu'il lui coupe le souffle à chaque page, qu'il le précipite dans une tension extrême et qu'il l'amène, sous addiction, à une fin inédite, toujours angoissante, inventive, sordide, apocalyptique, bref, une fin digne d'un thriller, ce roman peut ouvrir un espace de réflexion sur les modes de vie qui structurent notre quotidien et qui interpellent Sainte Rita à propos de l'aide qu'elle pourrait apporter à la cause désespérée de notre petit monde d'aujourd'hui !


Lien : https://www.lecteurs.com/liv..
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La maison engloutie

Ludwig Unger est un homme sans aucune attache. Très tôt, il a appris à ne jamais exiger de se sentir chez lui quelque part. Lorsqu'il revient dans le village anglais où il a passé une partie de sa jeunesse, il rencontre une femme à qui il raconte " l'histoire atroce sa vie". Une vie d'errance, d'hôtels en hôtels, d'abord en compagnie de sa mère puis seul.

Ses souvenirs partent en éclats pour retracer à travers différents pays l'itinéraire d'un homme dont l'enfance a été marquée par l'absence du père, l'amour intense et singulier qui le lie à sa mère et dont la vie d'adulte subit les conséquences d'un d'Oedipe encombrant car non résolu. Une histoire placée sous le signe de la perte et de la démolition, à l'image de leur maison du Suffolk, engloutie par la mer un soir de tempête mais où le temps de la (re)construction va finir par arriver.



En orchestrant avec brio les souvenirs de Ludwig, Tommy Wieringa joue ici une musique intime, celle de la souffrance d'un enfant abandonné par son père, un artiste avant-gardiste, et trahi par sa mère, la Grace Kelly du porno. Quelle famille !

Je me suis laissée envoûter non seulement par la douce mélancolie de cette musique mais aussi, et surtout, par la façon dont sont merveilleusement bien décrites, de manière vivante, gourmande et poétique, les atmosphères des pays traversés par Ludwig. La flamboyance d'Alexandrie, l'humeur sombre et tempétueuse de la côte anglaise, l'éblouissement de la Californie, l'exotisme de la jungle panaméenne pour une odyssée où chaque lieu a sa propre beauté, décadence et valeur symbolique.

Je trouve dommage que ce roman, très différent de Sainte Rita qui vient de paraître, n'ait que si peu de lecteurs (seulement 18 à ce jour) car il mérite vraiment d'être découvert.
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Sainte Rita

Connaissez-vous Fagne-Sainte-Marie, petit village sis à l'est des Pays-Bas, proche de la frontière allemande. ? A priori, vous n'avez rien raté, l'endroit semble n'avoir pas bougé depuis des lustres et beaucoup de ses habitants le fuient dès que possible. C'est là que Paul, le héros du roman de Tommy Wieringa, Sainte Rita, habite depuis sa naissance, partageant son temps entre sa boutique de curiosités militaires, les soins à son père avec lequel il vit et quelques soirées arrosées avec son meilleur et seul ami, Hedwiges. C'est l'existence morne d'une âme grise qui a bien du mal avec la "modernité" et la mondialisation incarnée par les chinois du café local et le curé brésilien. C'est l'histoire d'un homme qui n'aime pas les russes (cela remonte à une histoire ancienne) et est attirée par les femmes asiatiques. Entre autres. De temps en temps, l'auteur remonte aux souvenirs d'enfance de Paul comme si celui-ci, à près de 50 ans, en était déjà au bilan d'une vie confite dans une certaine solitude et des habitudes de vieux garçon. Le ton est à la mélancolie et à l'angoisse d'une existence ratée dans les grandes largeurs, faute d'ambition ou de courage, notamment sur le plan sentimental. Le tableau est assez désolant mais Wieringa lui confère ce qu'il faut de lucidité pour faire de Paul un caractère auquel on peut s'attacher même s'il n'y a plus beaucoup d'espoir de le voir changer en profondeur et de trouver un sens à sa vie. Un peu trop long dans ses descriptions et dénué de personnages féminins notables mais enrichi par une plume affutée et claire, Sainte Rita n'est pas de ces romans pour lesquels on peut s'enflammer. Mais il y a là une épaisseur humaine et une profondeur psychologique qui rendent la lecture sinon agréable, du moins subtile et pénétrante comme un parfum un peu passé.



Merci aux Editions Stock et à NetGalley pour l'accès à ce livre.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Une femme jeune et belle

Edward et Ruth forment ce qu’on appelle un beau couple. C’est à une terrasse de café qu’Edward tombe immédiatement amoureux de sa futur femme. Elle est plus jeune que lui et cette différence d’âge, qui donne des ailes à Edward au début de leur histoire, va dévoiler une autre facette du miroir qui lui est tendu.

L’écriture froide de Tommy Wieringa a mis un certain temps à apprivoiser la lectrice que je suis, mais une fois ce cap franchi j’ai été totalement prise par ce roman.

Il me semble que dans ce roman le personnage qui vacille n’est pas celui qu’on attendait , et c’est là que l’auteur nous tient.

Une belle découverte, à poursuivre !

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Sainte Rita

L'enfance de Paul Krüzen a été marquée par l'abandon de sa mère partie avec le premier étranger à avoir débarqué dans leur village, un Russe échappé de l'Union soviétique à bord d'un avion pulvérisateur. Après ce Russe, d'autres nouveaux venus sont apparus dans le village, arrivés d'Asie puis d'Europe de l'Est perturbant la tranquillité de la communauté. Alors de que nombreux résidents d'origine sont partis, Paul, profondément enraciné dans sa région, n'a jamais eu envie d'en partir. A cinquante ans et toujours célibataire, il habite avec son père dans leur ancienne ferme et vivote entre son commerce d'objets militaires, son pub habituel, ses visites à Rita (sa prostituée préférée) et son ami Hedwiges qui tient l'épicerie délabrée de feu ses parents. Tout est à peu près paisible jusqu'à ce qu'un Russe (encore !) fasse des siennes et mette Paul très, très en colère..



Roman mélancolique et nostalgique, Sainte Rita raconte l'histoire de solitaires, de retardataires, de marginaux, dans un environnement indéniablement sujet au changement. C'est là l'esquisse amoureuse d'un monde qui disparaît, de l'inévitabilité du destin, du petit tournant qui aveugle une vie. L'humour adoucit le désespoir silencieux, la langue à la fois simple et savoureuse sait merveilleusement bien rendre l'atmosphère bucolique du village avec de beaux détails sur la nature pour faire de cette lecture un vrai moment de plaisir.

Tissant adroitement le passé et le présent avec un rythme assez lent, Sainte Rita n'est pas un roman d'action mais la tension qui augmente lentement au fil des pages, sous la surface des événements quotidiens, tient l'intérêt en éveil jusqu'à la dernière page !
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Sainte Rita

Le titre n'était pas attirant mais c'est la curiosité qui m'a permis de connaître ce roman et son auteur qui était, je l'avoue, un parfait inconnu pour moi. Ce doit d'ailleurs être le premier roman néerlandais que je lis.



L'histoire se passe dans un petit village proche de l'Allemagne, Fagnes sur Mer, un village où l'on trouve un russe, mais aussi des chinois, et des locaux comme Paul Krüzen, antiquaire, Hedwiges Geerdink, l'épicier du village, Stegging, patron du bordel, tous quinquagénaire, restée célibataires pour la plupart. Ils se sont connues sur les bancs de l'école et continuent de se voir au bar du coin ou dans le bordel que fréquentent ces hommes depuis de nombreuses années.

Paul donc, vit avec son père dont la femme est partie pour un autre homme, un russe tombé d'un avion des années plus tôt.

Paul ressent toujours de la rancoeur envers cet homme qui lui a enlevé sa mère. L'auteur a pris le parti pris de ne pas parler de cette femme après qu'elle ait abandonné son fils et son mari. On ignore si elle est toujours vivante ou si elle vit encore avec son russe.

J'ai été quelque peu perdue dans les premières pages de cette lecture car l'auteur passe du présent au passé assez régulièrement mais ce retour au passé est nécessaire pour la compréhension de l'histoire.

Ce qui ressort de cette lecture c'est bien la grande solitude que chacun de ces hommes ressent. Bien que leur amitié soit forte, rien ne peut les sortir d'un marasme profond qui perdure tout au long de leur vie. Il ne se passe pas grand chose dans ce village excepté l'avion russe qui est tombé sur le champ du père de Paul alors qu'il était enfant. En dehors de cet évènement, la vie est triste dans ce village et même l'amitié forte de ces hommes n'y change rien.

Merci aux éditions Stock ainsi qu'à NetGalley.

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Sainte Rita

La Hollande, l'autre pays des drames villageois.



J'ai le grand plaisir de participer à un comité de lecture en vue de la rentrée littéraire de septembre. Dans ce cadre, je suis amenée à lire des livres en avant-première. C'est ainsi que je viens de terminer Sainte Rita de Tommy Wieringa. Comme il ne s'agit pas du livre dans sa forme définitive, mais de ce qu'on appelle une épreuve, je suis partie à la découverte à l'aveugle, sans le support du quatrième de couverture pour m'indiquer de quoi il s'agissait. Expérience très intéressante.



Dans ce roman, l'auteur nous emmène rencontrer les habitants d'un village de Hollande, pas tout à fait arriéré, mais bien isolé, et notamment de Paul. Usant d'un faux rythme presque nonchalant, et d'un humour léger et bienveillant, Tommy Wieringa nous fait découvrir pourquoi Paul n'aime pas les russes, pourquoi il aime les femmes asiatiques, et la recette familiale d'une sauce improbable, entre autres.

Il est surtout question au-delà des épisodes doux-amers de la vie du héros, de solitude, d'habitudes, de rites familiaux et d'amitié.

Le style de Tommy Wieringa est fluide, si fluide, que son histoire se lit toute seule, et vous vous faites cueillir par l'émotion sans y prendre garde, jusqu'au drame final.

Un joli roman qui touche au coeur.



#TommyWieringa #SainteRita #ÉditionsStock
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Une femme jeune et belle

J’ai découvert Tommy Wieringa à l’occasion de la Comédie du Livre de Montpellier. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et j’ai eu envie de le découvrir : j’ai donc emprunté son dernier livre traduit en 2017.

Edward est virologue de profession : grand spécialiste des virus, comme celui du H1N1 par exemple, il enseigne et travaille en laboratoire avec des animaux en cage.

Il croise un jour Ruth, une jeune femme au physique incroyable, avec qui il s’installe rapidement. Bien que fasciné par la beauté plastique de sa femme, il n’en est pas moins attiré par une collègue de laboratoire, avec qui il vit une liaison torride.

Le couple croise aussi le père de Ruth, qui n’a que quelques années d’écart avec Edward, puis un peu après le frère de Ruth, doté d’un fils attardé, mais connaissant alors une grande déchéance sociale – ce qui va contraindre Edward à aider son beau-frère dans le besoin.

Rien ne manque au couple formé Edward et Ruth hormis … un enfant.

Ils vont donc s’employer à le fabriquer – avec difficulté pour cause d’infertilité masculine ? – mais lorsque celui-ci finira par arriver, le couple va se déchirer et Edward se voir écarté de la vie de famille comme de sa propre maison.

Derrière les apparences, les failles se multiplient donc.

Un signe avant-coureur leur avait pourtant été donné : Ruth et Edward ont un différend éthique sur la question de la souffrance animale : Edward pense que les animaux de laboratoire ne sentent rien, Ruth est persuadée de l’inverse en tant que militante de la cause animale. Comment vivre ce différend dans leur couple ?

D’un style très vivant et très contemporain, Tommy Wieringa n’insiste pas, ne tranche pas, ne philosophe pas. Il nous donne à voir des failles, il nous livre un récit sur la société d’aujourd’hui pétrie de contradictions, jusqu’à la descente finale. Une manière de nous rendre ses personnages profondément humains.

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Sainte Rita

Paul Krüzen est resté coincé dans le village de son enfance. Un village quelque part dans un coin reculé des Pays Bas.

A 50 ans, il vit avec son père dans la vieille ferme familiale. Autour de lui, les gens partent, les magasins disparaissent, l'église se vide, il y a plus de décès que de naissances. Les Chinois dirigent les commerces, les Russes font des affaires et ceux qui restent sont ceux qui n'ont pas réussi à faire leur vie comme son seul ami Hedwiges, l'épicier. Pas de femme à ses côtés, si ce n'est les prostitués du club Pacha. Pas d'enfants non plus.

L'équilibre de cette vie routinière va être rompu quand son père est hospitalisé et quand Edwiges est violemment agressé par des cambrioleurs.



C'est une histoire sur les relations entre hommes. Sur les pères et les fils, sur les hommes sans femmes, sur les hommes liés uniquement par le destin.

La solitude, la désolation, éclaboussent les pages de ce roman par la grâce de l'écriture de l'auteur qui a un sens aigu de l'atmosphère.

Wieringa dessine magnifiquement le paysage et les personnages.

J'ai été prise dans les filets de ce roman dès le départ mais la fin étrange et abrupte m'a profondément frustrée.



Si vous ne cherchez pas une lecture haletante, sensationnelle, mais un roman subtil, fait de petits riens, du temps qui passe loin de la marche du monde, je vous conseille de découvrir Sainte Rita. N'attendez pas de point culminant, de rebondissements, laissez-vous juste porter
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Sainte Rita

J'ai moyennement aimé ce livre .

J'ai trouvé que l'histoire traîne , il ne se passe pas grand chose.

C'est la chronique d'un village néerlandais au cours de ces dernières années.

Le passé resurgit avec tous ses secrets.

L'auteur fait de nombreux retours en arrière qui m'ont peut-être gênée pend
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Sainte Rita

Sainte Rita, priez pour Paul. Le gérant de "Krüzen Curieusités & militaria", entrepôt de fournitures militaires de la seconde guerre mondiale. Le fils d'Aloïs, instituteur morne de la campagne néerlandaise qui n'aurait sans doute jamais du sauvé le soviétique tombé dans son champ. L'ami d'Hedwiges, l'épicier triste et agaçant. Le client du Pacha et du Shu Dinasty où l'on trompe sont ennui en compagnie de Chinois ou de femmes. Oui,Sainte Rita, priez pour Paul, il en aura bien besoin, je vous le jure je viens de terminer le livre Tommy Wieringa.

L'auteur néerlandais décrit avec brio la platitude des petits hommes sans envergue, le malaise du quotidien et l'absence d'horizon. L'écriture ciselée rend tangible ce microcosme de médiocrité. Une ambiance pesante (sur le moral du lecteur aussi) s'installe lentement (trop?) mais surement et nous fait voyager dans un paysage d' humus. Je regrette quelques coquilles qui brisent la fluidité du récit mais je l'ai savouré et le recommande au coeur vaillant. Et, qui sait, j'irai peut-être mettre une bougie à Sainte Rita pour tous les Paul Krützen du monde.

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