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Citations de Tom Keve (17)


Il est plus facile pour un génie de découvrir quelque chose de radicalement nouveau que de comprendre pourquoi les gens ne le comprennent pas.
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De tous temps, les hommes sont partis dans des voyages à l’intérieur d’eux-mêmes. Dans le passé, cela prenait la forme d’une quête religieuse. Regarde nos ancêtres kabbalistes. Ils ont pris conscience de ce que la réalité ne pouvait être exhumée que dans leur propre âme, mais qu’ils pouvaient en transmettre la révélation à un petit nombre d’élus afin de les encourager à tenter le même voyage.
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Les peuples germaniques sont toujours dans leur enfance, dit-il [C. G. Jung], donc leur inconscient contient des forces jeunes, explosives, ténébreuses. D’où leur capacité, leur vocation peut-être, à créer une culture distincte, de part en part nouvelle ; sans doute cette culture inédite est-elle à manier avec précaution, mais elle a une beauté inhérente, et une valeur propre qui ne peut pas être appréciée de vieilles cultures fatiguées – disons les Juifs ou, pour que ce soit plus facile à avaler, les Chinois. Résultat des courses, il croit possible que notre « psychologie juive » ne s’applique pas pleinement aux aryens.
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Comment se fait-il, lui demandai-je, qu’une mesure obtenue avec un instrument indique la vérité, même si elle est complètement contre-intuitive, alors qu’une conviction intérieure absolue d’une vérité, que bien des gens ont sur bien des choses, peut être si facilement réfutée ?
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Tous disaient qu'il avait changé, mais il ne s'en rendait pas compte. Ce n'est pas lui qui avait changé, il lui était arrivé quelque chose. Il comprit soudain que son existence était fondée sur le malentendu et l'autotromperie. Cela au moins était clair. Ce qui rendait la situation insupportable était moins cette découverte que le fait qu'il n'y avait rien qui prît la place des idées fausses et des valeurs précédentes dont il s'était défait. Il y avait un vide là où auparavant il paraissait y avoir de la substance. Que cette substance n'ait jamais été qu'une illusion, il le savait, mais le savoir ne faisait qu'exaspérer davantage son angoisse quotidienne, et sa douleur n'en était que plus intense. Son intellect puissant, qui lui avait jusque-là continument servi dans son existence de guide et de fanal, avait montré ses limites : il était en la circonstance présente, inapproprié, insuffisant, incomplet. Et pourtant il n'y avait rien d'autre.
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La théorie de Ferenczi est que, chez l’homme moderne, le conscient s’est hypertrophié aux dépens des instincts, tandis que les animaux et les humains primitifs n’ont pas fait ce pas – négatif dans un certain sens. Donc ils sont mieux informés que nous du monde environnant, y compris des processus mentaux des autres créatures.
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Freud rejette l’idée que la conscience serait l’oracle de l’âme. Au contraire, pour reprendre ici ses formules, elle ne dit jamais ce qu’elle veut dire, si bien qu’il faut l’interpréter. Elle est essentiellement superficielle et trompeuse. Elle est un compromis entre la vraie nature de l’âme et son environnement, qui est à bien des égards répressif. Les rêves, par exemple, sont le surgissement à la conscience de différents débris de l’activité quotidienne qui n’ont pu se développer ou qui ont été réprimés ; quant aux liens manquants, lorsqu’on parvient à les reconstituer, ils sont à la fois rationnels et de la plus haute valeur interprétative. L’esprit est une autre activité cruciale du moi enfoui.
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Vous, les Juifs. Vous êtes vraiment trop sensibles à la prétendue condition de votre peuple. Vous voyez de l’antisémitisme partout, jusqu’à dénier la réalité des situations. Et vous, Ferenczi, vous êtes le pire.
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- Gizella ? … J’ai dit à Elma que je ne pouvais vivre sans sa mère. Elle a tout ce dont j’ai besoin, et je suis comblé. Sauf la jeunesse, c’est Elma qui l’a. Gizella est formidable, je te le dis : aimante, tendre, distinguée, compréhensive, loyale. C’est elle qui dit – et elle a raison – que je ne puis me passer de la seule chose dont elle manque, la jeunesse. […]
-Si tu as des sentiments si forts pour Gizella, le problème n’est-il pas résolu ? »
Quelle naïveté ! Mais qui pourrait bien le savoir ? Même Freud était incapable de comprendre. « Je suis leur esclave. Quand ce n’est pas l’une, c’est l’autre. Gizella est la mère de mon âme, la compagne de mon esprit, ma muse. Elma est ma sœur, ma camarade de jeu, le contact physique dont j’ai un besoin maladif, la seule réalité que je connaisse. Le haut ou le bas. L’esprit ou le corps. J’arrête mon choix mais, avant que je n’aie pris acte de ma décision, j’ai déjà changé d’avis.
-Ton yin et ton yang, suggéra-t-il.

[Ferenczi à Lajos Lévy]
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En un mot comme en cent, quelle est la relation entre les Juifs et l’analyse ? Et, voyez-vous, tant que je n’aurai pas la réponse, je resterai là comme je suis, incapable de définir ma propre place. La relation n’est peut-être que superficielle du reste, mais si je devais découvrir qu’il n’y a pas de lien profond, le problème n’en serait pas résolu pour autant. Cela ne ferait que transformer la question. Les faits sont là : les idées révolutionnaires de Freud n’ont à peu près aucun écho chez la plupart des praticiens du domaine, alors qu’elles sont immédiatement acceptées et absorbées par ses coreligionnaires, ou du moins une fraction significative d’entre eux. Qu’y a-t-il donc en moi qui communie si pleinement à ces idées ? Pourquoi faut-il que son message résonne si profondément en moi ? … […] Freud me laisse seul avec ça. Je ne reçois de lui ni aide ni compréhension. Il se présente partout comme un homme de science, mais il refuse d’aborder ma question dans le cadre d’une discussion rationnelle, scientifique. Du reste, il refuse tout autant de révéler quoi que ce soit de personnel au-delà des limites ô combien strictes qu’il a lui-même fixées. Tout se passe comme si la psychanalyse devait être une science, mais une science qui ne laisserait aucune place aux facteurs culturels.
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Méditer sur l’arbre de vie, la Tiferet, c’est trouver l’unité, la complétude, communier dans l’harmonie. Toucher la Tiferet, c’est faire l’expérience de l’unité transcendante du divin. Contempler l’autre, la Malkhut, c’est être déchiré et morcelé par le conflit, les tempêtes de l’esprit et de l’âme. C’est la désunion, la dysharmonie. Nous y voyons une image de l’univers, la surface de contact entre le divin et le non-divin ; mais ce n’est ni l’un ni l’autre.
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Un prophète de l’Ancien Testament, un messie du XXe siècle, qui a le tort de se prendre pour Isaac Newton. Car la psychanalyse, notre science, est bien plus que cela : voilà que par elle remontent soudain à la surface des vérités anciennes, jusque-là perdues dans les recoins les plus obscurs de notre culture ; et ce qui sourd ainsi des profondeurs de notre âme collective, c’est la connaissance secrète, qui n’est pas secrète, puisque chaque homme la porte en soi.
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Chaque individu a ses bizarreries, ses problèmes spécifiques, ses névroses.
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Les hommes sont des hommes. Il n’y a qu’une manière rigoureuse d’aborder le sujet, et une seule : la biologie. Le reste est superstition. Je le lui ai dit en substance, mais, pour la première fois, même s’il a cessé d’insister, j’ai eu le sentiment de ne pas l’avoir convaincu…
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« Bien sûr, je ne suis pas nécessairement d’accord avec lui. L’aristocratie a produit plus que sa part de savants. Mais qu’importe : ce qui compte, c’est que les vrais savants soient l’aristocratie de l’humanité. Il n’est pas besoin de chercher très loin : regardez Son Excellence von Helmholtz. Un géant. »
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Je préfère pécher par excès de générosité que passer pour parcimonieux. Mais je puis vous dire la chose suivante : Josef Breuer n’a pas eu le courage que notre métier exige. Ce n’est facile pour aucun d’entre nous ; c’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de nous soutenir les uns les autres. » Autant dire qu’il incluait les constantes chamailleries entre ses disciples dans la liste des fléaux qui pleuvaient sur lui.
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On ne plaisantait pas avec la psychanalyse.
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