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Citations de Títos Patríkios (38)


Títos Patríkios
Les rêves les plus dangereux sont ceux qui sont programmés. Les moins convaincants sont ceux qui ont été fabriqués. Les pires cauchemars sont ceux dont tu ne peux pas te réveiller, tout simplement parce que tu ne dors pas.
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Là où on vit on aime
quoi qu'on vive à la fin on l'aime
ensuite les visages se perdent
les signes distinctifs s'estompent un par un
ne reste, seule à ne pas vieillir
que la langue qui les a exprimés.

(Ce qui reste, Nicosie, 2 décembre 1982)
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A l'âge que j'ai atteint désormais quel pouvoir ai-je acquis
sur les autres, sur moi ?
Quelle vérité ai-je réussi à dire ?
J'essayai de répondre
quand le rêve suivant a surgi.
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Il a voulu résoudre les énigmes
éclairer l'obscurité
dont tous s’accommodent
même si elle les oppresse.

Il n'a pas eu peur des choses qu'il a vues
mais du refus des autres de les reconnaître.
Resterait-il toujours l'exception ?

Il ne supportait plus la solitude.
Et pour retrouver ses prochains
il a plongé dans ses yeux profondément
les deux agrafes.

A nouveau il distinguait au toucher les choses
que personne ne voulait voir.

(Histoire d'Oedipe, janvier 1971)
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Le bonheur ici et maintenant
le bonheur où que ce soit, toujours
bonheur dans le combat
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Cette fameuse question indiscrète "à quoi penses-tu ?"
quand on a un air un peu pensif
ne me dérange plus comme autrefois
au contraire elle me satisfait
grâce aux possibilités qu'elle offre.

Je peux inventer différentes histoires
racontées avec conviction comme véridiques
je peux présenter la vérité comme douteuse
afin qu'elle ressemble à un mensonge
ou encore je peux découvrir
que je ne pensais absolument à rien.

Très rares, les heures de notre vie
où nous circulons avec la transparence du verre.

(Le Trois de carreau)
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Je t'ai connue en naufragé dans une grande ville
où les gens passent et se perdent
en une rumeur d'océan.

Et c'était un miracle la façon dont sont sorties
de nouvelles paroles de ma bouche sèche.

Je les ai déposées sans aucune garantie,
déraisonnablement
dans une bouteille et je l'ai jetée à l'asphalte
Je savais bien que je n'avais rien à attendre
mais je ne me trouvais plus dans ma première jeunesse
et la prudence devenait un luxe insoutenable.

(Le Message, Paris, novembre 1962)
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Chaque être humain a son propre temps
il a son pas, il a sa propre position
chacun garde dans un tiroir de silence
un petit fossile de son temps
les uns en emplissent des vitrines entières
en vue d'une fête qui tarde à venir
d'autres fabriquent leur buste
en pensant qu'il durera.

Chacun de nous tient une motte de temps
qui s'effrite sans cesse, se disperse comme du grès.

Je pose ma main sur la terre
et je sens dans le tréfonds
les gisements inépuisables du temps.

(Les gisements du temps)
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Dans la cellule obscure
j'avais rageusement envie d'un arbre, d'une chose vivante.

Sur les murs moisis mon regard s'engloutissait
dans des adieux désespérés, dans des noms d'exécutés
qui s'écroulaient en même temps que le plâtre
comme s'il les tuait à nouveau dans les rires et les sons d'harmonica,
des masques ignares qui passaient dans la rue.

Je n'avais pas encore compris que la nature commençait par moi
et que les gardiens ne pouvaient rien me prendre.

(Soirée de carnaval)
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Quand je suis revenu en ville
après des années dans des îles désertes
j'ai trouvé l'amour plus facile,
la bonne entente plus difficile,
les mains qui me saluaient, affamées.

Beaucoup vivaient de naufrages.
Ils allumaient dans les coins des feux trompeurs
en guettant celui qui coulerait dans l'asphalte.

Et il fallait que je résiste à mes propres jambes
pour ne pas qu'elles prennent un pas de fauve
___ pourchassé.

(Bruit de pas sur l'asphalte, 1961)
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Femme


I

Tu as ramené ma terre.
Rouge, légère,
piétinée par tyrans et ennemis.
Tu as ramené les pluies
de l’automne marin qui lavaient
de sa poussière mon visage
et je sentais sous la chair
les mêmes vertèbres de montagnes
qui à travers les siècles
ont fait tenir la patrie debout.


/Traduit du grec par Michel Volkovitch
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AMOUR ET POLITIQUE, I

L'instant le plus démocratique
est celui de l'orgasme partagé.

AMOUR ET POLITIQUE, II

L'instant le plus démocratique
est celui de l'orgasme partagé
avec un infime décalage.
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(...)
Chaque journée ici, au moment de sa fin,
ne s'assemble pas avec l'autre.
Quand tombe l'obscurité
je place des haillons dans les fentes
des fois que la mort y pénètre,
quand le temps tourne
je change d'habits et de démarche
des fois qu'elle me reconnaisse.

Encore une maison amie, encore une maison étrangère,
encore une journée aux joints béants.

(Résidence provisoire, Genève, juin 1971)
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La mort demande son obole
quelque porte que tu franchisses
quelque voyage que tu fasses.

Tous n'ont pas de quoi payer
tous ne voyagent pas en première classe.

(Le Voyage, II, janvier 1971)
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V

Tu as ramené le rêve.
Une mer inconnue, inexplorée
une mer à moi
île volcanique
pari avec la mort.
Ne sachant pas si nous allons couler à nouveau
ou si nous allons émerger plus haut.

(Femme, octobre 1970)
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III

Tu as ramené le cours du temps
tantôt en accélérant, tantôt
en ralentissant les heures
qui irriguent maintenant mes champs en friche
sans recouvrir aucune
de mes statues.

(Femme)
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II

Tu as ramené ma langue.
Des mots anciens, enfouis
dans les ruines et les cendres
ressortent désormais à la lumière
et la journée brille
comme quand le cosmos a été créé.
Métal primaire de mots
soif et suffisance
de communication.

(Femme)
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Au commencement il y avait la mer.
Je suis né entre des îles
île moi-même provisoirement émergée
jusqu'à voir une lumière telle une pierre elle aussi
et m'enfoncer à nouveau.

Les montagnes sont venues plus tard.
Je les ai choisies.
Il fallait d'une manière ou d'une autre partager le poids
qui depuis des siècles écrasait cet endroit.

(Les Montagnes, Mai 1968)
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(...)
Ville ancienne, glorieuse, misérable
points de départ, terminus,
et toute une vie en arrêts intermédiaires.

(Arrêts intermédiaires, Mai 1968)
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(...)
d'ailleurs le métal le plus inaltérable on le fabrique seul
sans une idée pareille je ne saurais survivre
elle me donne la cohérence que je recherche dans la sphère parfaite
sinon je me dissous en poussière instantanément consumée
je me disperse en passions que je ne soupçonne pas à temps
(...)

(Persévérance d'une ville)
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