Pris dans un violent orgasme, il ne put retenir ses cris qui résonnèrent dans la nuit. Ses testicules se soulevèrent dans leur poche et il s’effondra sur l’épaule de la jeune femme, tout en se libérant entre ses doigts, sur la paume de sa main, sur un pan de sa robe, sur un genou. Cerise ferma les yeux pour mieux profiter de la chaleur du sperme et des cris de bonheur dont elle était responsable, des gémissements qui se marièrent si bien avec les chants nocturnes des grillons.
Le site qui se trouvait devant ses yeux était réellement magnifique. Il avait quelque chose de magique, comme s’il s’en dégageait une force invisible, mystérieuse, fascinante, envoûtante et si apaisante. Et puis, il y avait cet homme que le destin lui avait fait rencontrer. De lui aussi il émanait une sorte de force tranquille, un quelque chose qui ne la laissait pas du tout indifférente, un charme en accord parfait avec les lieux.
Je respecte la terre, qu’elle soit occitane ou autre, du reste. C’est une entité vivante, comme le sont les mers ou les océans, qui nous porte depuis si longtemps que l’on a oublié qu’elle pouvait souffrir elle aussi, tomber gravement malade… L’écologie ne devrait pas exister : l’être humain devrait être assez intelligent pour avoir conscience de son environnement sans qu’il soit besoin de créer une ou des catégories écologistes !
Je suis né sur cette terre ; je lui appartiens. D’elle, je puise ma force, ma sérénité. A elle, je puis confier mes doutes, mes peurs, mes joies et mes peines… Elle m’a souvent consolé, aidé dans mon enfance, lorsqu’il me semblait que mes problèmes étaient insurmontables, insupportables. Aujourd’hui encore, quand je me sens fatigué, vidé, il me suffit d’y revenir pour retrouver un nouveau souffle.
A vingt-six ans tout juste, Cerise possédait un corps magnifique, parfaitement proportionné et superbement moulé dans la tenue cycliste. Ses jambes bronzées étaient longues et fines, avec une musculature qui laissait deviner qu’elle ne pratiquait pas le cyclotourisme depuis très longtemps, ou bien qu’elle ne faisait jamais de vélo en dehors des vacances.
Des picotements firent vibrer son intimité, tandis qu’elle tendait une main vers l’objet de sa convoitise. Du bout des doigts, elle soupesa les testicules, l’un après l’autre, avant de les refermer brutalement, juste au-dessus d’eux, près de la hampe, pour mieux les faires saillir.
L’esprit complètement égaré dans les méandres du plaisir, Cerise ne se rendait plus compte de ce qu’elle disait. Les mots, tout comme les gémissements de plus en plus longs, de plus en plus forts, sortaient de sa gorge sans qu’elle en ait le moindre contrôle, ni la moindre honte.
Des ondées de chaleur remontaient par vagues successives du creux de ses cuisses, pour venir exploser dans son ventre en lui tirant de longs gémissements. La langue s’avérait redoutable dans son jeu, totalement maîtresse de la montée de son plaisir.
C’est curieux. Quand tu parles de ta terre, il me semble que tu me parles d’une femme, d’une belle et grande histoire d’amour, fit remarquer Cerise, mais une histoire un peu triste car vous passez votre temps à vous quitter et à vous retrouver.
Je pense qu’il n’est pas possible de faire des comparaisons entre la mer et la terre ; ce sont nos propres sensibilités qui vont, ou non, déclencher quelques choses en nous.