Citations de Taïsen Deshimaru (218)
Pas de différence entre corps et esprit. C'est pareil à la feuille de papier, on ne peut acheter l'endroit sans l'envers !
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Le comportement influence la conscience. A comportement juste, conscience juste. Notre attitude ici, maintenant, influence tout l'environnement : nos paroles, nos gestes, nos façons de nous tenir, tout cela influence ce qui se passe autour de nous et en nous. Les actions de chaque instant, de chaque jour doivent être justes. Le comportement dans le dojo rejaillira sur notre vie quotidienne. Chaque geste est important. [...] Il ne faut pas rêver sa vie ! Mais être complètement dans tout ce que l'on fait. C'est cela l'entraînement aux "kata". L'esprit du Zen et du Budo tend à cela : ce sont de vraies sciences du comportement. Rien à voir avec l'imagination qui transforme le monde, comme dans beaucoup de religions. On doit vivre le monde avec son corps, ici et maintenant. Et complètement se concentrer sur chaque geste.
[...] il ne s'agit pas uniquement du comportement et de l'apparence extérieure, mais aussi et surtout de notre attitude intérieure.
(p.56-57)
Personne n'est normal aujourd'hui, tous les gens sont un peu fous, avec leur mental qui fonctionne tout le temps : ils voient le monde d'une façon étroite, étriquée. Ils sont dévorés parleur égo. Ils croient voir, mais se trompent : ils projettent leur folie, leur monde, sur le monde. Aucune lucidité, aucune sagesse là-dedans ! C'est pour cela que Socrate, comme le Bouddha, comme tous les sages, disent d'abord : "Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers." C'est l'esprit du Zen et du Bushido traditionnels !
(p.55-56)
Le sport n'est qu'un amusement et, en fin de compte, par l'esprit de compétition, il use le corps. C'est la raison pour laquelle les arts martiaux doivent retrouver leur dimension première. Dans l'esprit du Zen et du Budo, la vie quotidienne devient le lieu de combat. C'est à chaque instant qu'il faut être conscient, en se levant, en travaillant, en mangeant, en se couchant. La maîtrise de soi se trouve là.
(p.49)
Fort et sage : le Zen nous enseigne les deux voies en une seule.
(p.15)
Un "koan" dit : "Chaud, froid, c'est vous qui l'expérimentez." C'est vrai pour tout.
Ici, maintenant, pour chacun, est différent.
(p.57)
La façon de se comporter est "kata". Quand on salue, il ne faut pas faire cela n'importe comment : en Occident, on joint vaguement les mains et on incline un peu la tête ; on n'a rien compris à la beauté du geste ! Il faut saluer complètement : joindre ses deux mains lentement, bras droits, parallèles au sol, le bout des doigts arrivant à la hauteur du nez, puis courber ainsi son dos vers le sol, puissamment, se relever les mains jointes toujours et mettre naturellement les bras le long du corps. Corps droit, nuque droite, pieds au sol, esprit calme.
(p.55)
L'intuition et l'action doivent jaillir en même temps. Il ne peut y avoir de pensée dans la pratique du Budo. Il n'y a pas une seule seconde pour penser. Quand on agit, l'intention et l'action doivent être simultanées.
(p.27)
La vraie essence des "kata" se retrouve non dans les gestes eux-mêmes, mais dans la façon dont l'esprit les rend justes. [...] [il faut] exercer son esprit-corps à créer chaque fois un geste total, où tout le "ki" se retrouve, en un instant.
Vivre le véritable esprit du geste : le "kata", par l'entraînement, doit se confondre avec l'esprit.
(p.54)
Zazen, c’est observer la mort pendant la vie. Seuls ceux qui résolvent le problème de la mort, de leur mort, peuvent trouver dans la vie un véritable bonheur.
Le "Budo" inclut des arts comme le "Kendo", le "Judo",l' "Aikido", et le "Kyudo" (tir à l'arc). Pourtant, le "kanji Bu" signifie aussi stopper, arrêter la lutte. Car, dans le "Budo", il ne s'agit pas seulement de concourir, mais de trouver paix et maîtrise de soi.
(p.17)
Le Budo japonais s'est développé en relation directe avec l'éthique, la philosophie et la religion, et sans aucun rapport avec le sport. Aussi tous les vieux textes sur les anciens Budo qui nous ont été transmis se situent au niveau de la culture intellectuelle et mentale, et développent une réflexion sur l'égo. Ils expliquent et enseignent la technique profonde de la Voie.
(p.63)
Notre vie est reliée au pouvoir cosmique, elle est en interdépendance avec toutes les existences. Nous ne pouvons pas vivre seuls ; nous dépendons de l'air, de l'eau...
La littérature, la philosophie, la poésie, la culture en général, ont un côté féminin, et le Budo, l'art militaire, est masculin. Il doit toujours y avoir une harmonie entre les deux. Ils ne peuvent exister seuls, séparément. Cela ne fait pas seulement partie d'une connaissance, d'un savoir, mais c'est la voie même de la "sagesse".
(p.65)
L'esprit du Zen, amené d'Inde par Bodhidharma, a répandu le Bouddhisme Mahayana en Chine. Il s'est développé en fusionnant avec la pensée chinoise pour devenir la vraie Voie. Aujourd'hui, le Bouddhisme n'existe plus en Chine, mais "Do" est devenu une coutume. [...] "Do Kyo", c'est l'enseignement de la Voie qui continue jusqu'à nos jours.
(p.64)
Le Bouddhisme, "Butsudo" en japonais, signifie : la voie du Bouddha, ou comment découvrir réellement notre vraie nature, notre nature originelle. Cela signifie aussi qu'il faut s'harmoniser avec le ciel et la terre afin que l'esprit intérieur soit tout à fait libre. Abandonner son égoïsme.
(p.64)
Dans la pratique du Zen comme dans celle des arts martiaux, il est essentiel de se concentrer sur l'expiration. Cela entraîne l'énergie ers le bas du corps et de la colonne vertébrale, produit une détente en redonnant de la force.
(p.63)
La cérémonie du thé est appelée "chado". "L'ikebana", arrangement des fleurs, "kado". La calligraphie est "Shodo". Le parfum, le bois parfumé du santal qui se consume, est "kodo". [...] "Do", La Voie, signifie la méthode de Vie, l'enseignement pour l'ego, la voie pour comprendre en profondeur son propre esprit.
(p.63-64)
A chaque instant, il faut créer d’une manière fraîche la vraie sagesse.
Un célèbre professeur japonais, Yamada Soko (1622-1685) a médité sur la "Voie des samouraïs". [...] "Aussi, le samouraï ne doit-il pas seulement être un guerrier, mais il doit, en plus du Budo, acquérir une culture intellectuelle sur la littérature, le Bouddhisme, la philosophie chinoise et le Shinto, la Voie des dieux." Le "Bushido" était l'essence de l'éducation japonaise qui a pris fin après la guerre. J'ai reçu cette éducation car les professeurs du Bushido donnaient une éducation à la fois militaire et civile : "Bun Bu Ryodo", la double Voie.
(p.65)