– Promets-moi une chose, petite.
– Oui.
– Tu es Fubuki, ne l'oublie jamais, compris ? Tu es une tempête…
(p. 11)
Écrire, c'est hurler sans bruit.
Fêter Noël avec mon père, c'est un peu comme vivre dans une publicité de McDonald's pour un soir.
…
C'est difficile à expliquer avec des mots mais tu verras bien.
(p. 291)
La vérité ne se cache jamais bien loin du mensonge.
Le silence confirme beaucoup de choses dans la vie.
La conductrice a fait preuve d’une surdose extrême d’enthousiasme pour décrire le paysage (sans grand intérêt) qui défilait à travers les vitres salles de l’autobus. J’enviais la vieille dame de deux cents ans à côté de moi qui avait subtilement retiré son appareil auditif pour ne plus avoir à supporté la voix nasillarde de notre chauffeuse/guide touristique improvisée.
Parce que tout se reconstruit dans la vie. Même les choses brisées en mille morceaux.
Si la solitude s'apprivoise, elle ne s'esquive pas.
Il faut quand même la porter partout jusqu'au bout de ses doigts tout le temps avec soi.
Poids plume.
L'amitié, c'est peut-être le plus sûr refuge du monde, au fond.
Je crois qu'on sait très souvent quel chemin prendre, mais que c'est le fait de ne pas connaître la suite des choses... qui nous paralyse.
Les adultes sont comme ça. Ils jouent avec la vérité comme avec de la pâte à modeler pour que les choses soient un minimum soutenables.
Ecrire c'est hurler sans bruit.
J'imagine que deux tasses de thé, ça suffit pas pour rattraper dix ans de silence.
(p. 291)
Mon père est un être complexe, habité par une peur constante de perdre le contrôle qu'il a sur les choses. Ça se manifeste à travers des détails absurdes de la vie.
1. Comme le fait qu'il possède une tasse à café et une cravate pour chaque jour de la semaine.
2. Comme le fait qu'il fait sonner son réveil à 6h 22 tous les matins (même le dimanche) juste parce que son chiffre porte-bonheur et le 10 et qu'en additionnant 6+2+2 on obtient 10.
RI-DI-CU-LE
3. Comme le fait qu'il a inventé un système hyper-louche qui permet de garder en vie (sans qu'elles poussent) différentes graines de légumes et de fruits. Un genre de jardin intérieur irrigué en permanence dans notre salle de bain, mais où AUCUN légume n'a jamais vu le jour ! L'argument de mon père : s'il y avait une catastrophe, Fanny on serait préparés, on mangerait à notre faim ! Et tu me remercierais !
(p. 17-18)
« Écrire, c’est hurler sans bruit. »
(Marguerite Duras)
[p. 8]
Quand on écrit les choses sur du papier, elles sonnent encore plus tristes.
La vie est loin d'être parfaite ces temps-ci. Mais elle a pas tout le temps besoin de l'être, pour être belle.
Ça fait des jours et des jours que j’essaie d’être forte. Mais honnêtement, journal, qui arriverait à traverser une épreuve pareille ?
Françoise pense qu'il y a quelque chose d'unique dans mes dessins, et que je devrais croire en moi. Ça m'a gênée qu'elle dise ça. Je veux dire, je ne dessine pas pour les autres – encore moins pour devenir bonne -, je le fais parce que je trouve qu'il y a des choses qui se disent juste mal avec des mots.
Quand ça ne va pas, je me réfugie dans le premier placard que je vois. C’est le moyen le plus efficace que j’ai trouvé pour disparaître, pour me fabriquer un abri nucléaire à la hauteur de mes émotions.