Salvador Dali : les hologrammes
Entretien entre
DALI et le professeur
Stéphane LUPASCO, CNRS.
Dali évoque sa rencontre avec le prix Nobel de physique.
Dali envisage de faire un hologramme de GALA, d'en faire une poudre et de l'avaler.Photos GALA et
DALI.Entretien enregistré le 9 novembre 1976.
Les deux matières, vitale et physique, sont à l'agonie jusqu'à la fin impossible du monde.
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L'esprit humain fuit ce qui lui est révélé le plus infailliblement.
Arrivé au cerveau, on ne peut plus reculer, on est le dos au mur.
On peut dire que toute âme est singulière ou elle n’est pas, et aussi que l’art se déroule et doit se dérouler dans l’âme ou il n’est pas. L’artiste est un explorateur de l’âme, un magicien du psychisme (…)
(…) L’artiste connaît les lignes, les couleurs, les formes, le musicien connaît les notes, la composition, mais lorsque l’un ou l’autre créent, c’est leur âme, leur psychisme qui jaillissent d’eux-mêmes sur la toile ou sur la partition musicale.
La méthode nouvelle consistera donc à rechercher, en présence d’un phénomène quelconque, premièrement, quel est son phénomène contradictoire, et, deuxièmement, dans quelle mesure il le virtualise ou il est virtualisé par lui.
D’une façon générale, on doit lier le rationnel et l’irrationnel, l’identité et la non-identité, l’invariant le variant, l’extensité et l’intensité, etc, par ce rapport constitutif de complémentarité contradictoire, à dualité de termes dynamiques, à double aspect principiel, comportant, pour chaque terme respectivement, le passage du potentiel à l’actuel et le passage de l’actuel au potentiel, l’un des termes agissant sur l’autre.
Il faut donc éviter la stérile conception paralléliste des ordres contradictoires, de même qu’il faut cesser de vouloir un monisme au bénéfice de l’un d’eux seulement, par la notion d’apparence ou d’erreur appliquée à l’autre.
Il faut, courageusement, étreindre les univers contradictoires et en faire le fondement même de la réalité. La loi logique la plus profonde est la loi de contradiction dynamique (et non pas de non-contradiction). (p. 235)
Mais, l’accord le plus spectaculaire entre les conclusions de Lupasco concernant la nature de l’espace-temps et celles des théories physiques contemporaines réside dans la reconnaissance de la nécessité d’un espace dont le nombre de dimensions est plus grand que celui du monde dans lequel nous vivons (ou nous croyons vivre).
Toute l’éthique scientifique a été fondée, jusqu’à présent, sur la pensée du XIXème siècle qui exclut l’homme. L’homme est toujours exclu de la connaissance scientifique parce qu’il introduit l’élément subjectif, sa présence introduit l’aléatoire, l’irrationalité, or seul le principe d’objectivité intéresse cette connaissance. Mais dans cette logique de l’énergie, nous voyons apparaître une nouvelle objectivité.
Vous pouvez dire qu’il y a une évolution de l’homme vers un développement de la matière psychique qui aboutit à la conscience de la conscience et à la connaissance de la connaissance.
(…) Et on peut considérer que l’évolution est une évolution qui augmente de plus en plus la matière psychique de l’homme. »
Un événement ne se réalise jamais comme fait sans perturber tout ce qui l'entoure.
C'est la plus extravagante diversité que manifestent les êtres vivants.