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Critiques de Stefan Hertmans (173)
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Une ascension

Très intéressant! Un roman historique comme l'auteur sait bien en écrire. On suit avec le narrateur ses découvertes sur les anciens habitants de sa maison, une mère de famille ordinaire, mariée à celui qui devient peu à peu l'un des plus grands SS de sa région. Un roman écrit avec une véritable sensibilité.
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Une ascension

Stefan Hertmans a vécu pendant vingt ans dans une grande demeure du quartier populaire de Patershol à Gand. Ce n'est qu'après avoir quitté cette maison qu'il a pris conscience qu'elle avait aussi été celle d'un collaborateur et SS flamand, Willem Verhulst. Autre coïncidence, Adriaan Verhulst, le fils de Wilem, a été le professeur d'histoire à l'université de Stefan Hertmans qui décide de mener l'enquête sur cette famille. Nous faisons ainsi la connaissance de Willem Verhulst, devenu nazi par nationalisme flamand. Collaborateur zélé il dirige un service d'espions qui lui permettent de dresser des listes de personnes à arrêter, interner, torturer ou déporter: francophones, anglophiles, francs-maçons, Juifs... D'après ce que dit l'auteur je comprends que la collaboration en Belgique a plutôt été le fait de flamingants, par nationalisme et pangermanisme. Ce cadre historique de l'occupation de la Belgique par les Allemands est peu détaillé et j'aimerais maintenant en savoir plus sur ce sujet.



Mientje, la femme de Willem, est une Néerlandaise, chrétienne protestante et pacifiste convaincue. Son mari lui cache beaucoup de ses activités, refuse de lui répondre quand elle l'interroge à ce sujet cependant elle ne peut pas tout ignorer et, à la maison, elle résiste à sa mesure. Elle interdit à son mari de porter son uniforme de SS au domicile familial. Il a un costume civil dans une pièce où les enfants n'ont pas le droit d'entrer et doit se changer en arrivant. Elle jette dans le canal un poignard des jeunesses hitlériennes que le père a apporté pour son fils. En ces périodes de restriction les enfants ne mangent pas à leur faim car, si Willem s'est enrichi avec son activité, il en fait peu profiter sa famille mais plutôt ses nombreuses maîtresses. La dernière en date, Griet Latomme, est une nazie convaincue qui garde une photo d'Hitler dans son séjour jusqu'à la fin de sa vie.



Une ascension repose sur des faits historiques et une ample documentation. L'auteur a eu accès aux mémoires rédigés par certains protagonistes et s'est entretenu avec une des filles de Willem et Mientje ainsi que d'autres témoins. La forme est cependant celle du roman, les propos et les pensées des personnages sont imaginés. Par petites touches, de façon impressionniste, Stefan Hertmans dépeint aussi les conditions de vie matérielles dans les années 1940 et 1950, en présentant notamment des objets que l'on n'utilise plus comme le Symphonion, ancêtre du tourne-disques ou du juke box. L'ouvrage est illustré d'un certain nombre de photos des objets, lieux et personnes cités. C'est une lecture que j'ai trouvée passionnante.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Une ascension

Voici un auteur déroutant, car il semble chercher à dérouter ses lecteurs pour mieux les conquérir. J'ai lu ses trois derniers et chaque fois, il surprend avec des sujets décalés mené avec tant d'allégresse qu'il nous emporte. Là, il s'agit d'une maison brinquebalante qu'il a habité après un sombre personnage. Il nous intrigue d'abord, puis à force de nous titiller avec ses découvertes parfaitement amenées, on ne lâche pas ce qui n'est pas un roman, mais une enquête écrite avec tant de dextérité que bien des romanciers peuvent en être jaloux. Alors, pourquoi je ne met pas 5 étoiles, car il y a ici et là quelques passages où il s'embrouille à force de passion ou de souci du détail. Rien de grave, mais juste cette limite avant la perfection. Il est très fort aussi pour distiller la pression, l'intrigue.
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Une ascension

Le romancier belge Stefan Hertmans m'avait enchanté avec Le coeur converti. Il nous revient avec un bouquin très original dont le personnage central est une maison, une grande bâtisse au coeur de Gand, que l'auteur a vraiment achetée en 1979. A l'abandon, elle a visiblement connu des jours meilleurs derrière sa grille ornée de glycines. Il y vivra vingt ans et ne découvrira qu'assez tard qu'elle fut la propriété d'un SS flamand, très zélé collaborateur du Reich avant et pendant la guerre. Très original, Une ascension parsème le récit de quelques photos de cette fameuse maison et de la ville de Gand lors de ces années de plomb, certains dont Willem Verhulst étant particulièrement engagé puis compromis dans la sympathie avec Berlin.



Stefan Hertmans nous immerge ainsi dans la vie quotidienne de cette famille, le père, plus que dévoué collaborateur de l'occupant (nazi pendant les guerres, et catholique entre elles, dixit Jacques Brel), la mère, Mientje, pas du tout du même bord, et leurs trois enfants. Et c'est toute la logique de collaboration que l'on comprend, à observer Wilhelm, entraîné dans le toujours plus de compromission. Malgré tout il restera un semblant de lien familial au travers de ces conflits culturels, linguistiques, etc.



Et après avoir lu Une ascension, avec sa chute bien entendu, il me vient à l'esprit quelque chose de curieux. J'habite non loin de la Belgique. Et pourtant je n'y suis que très peu allé. Comme si c'était un pays exotique, très différent du nôtre. Je crois que c'est le cas. Le magnifique roman de Stefan Hertmans et cette grande maison gantoise, sombre et peuplée de fantômes, en est le personnage central. On y entre par effraction, et l'on est fasciné. L'âme humaine n'y est pas grandie, elle est ainsi. Et comme je l'ai écrit souvent, les guerres sont des périodes difficiles, les avant-guerres ne sont pas commodes et les après-guerres déchantent méchamment. Le reste du temps ça va.



Une trentaine de petites photos, très judicieuses, s'avère une excellente idée qui convient particulièrement au sujet. Des photos de famille, des lieux emblématiques, quelques objets aussi, certains très marqués du sceau de la solide incursion nazie au pays de Belgique.
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Une ascension

Plongée dans la Flandre profonde des années noires . Stefan Hertmans découvre un jour que les occupants précédents de sa maison étaient la famille Verhulst dont le père fut un collaborateur actif lors de la Deuxième guerre.

Il nous fait ainsi découvrir la vie intime et publique de Willem Verhulst qui rêvait de l'indépendance de la Flandre et qui pensant que les nazis la permettraient se mit à leur service .

On suit donc ce sinistre personnage depuis sa petite enfance jusqu'à sa mort sans que jamais il ne renie des années noires.

Les conditions de vie puis de survie après la guerre de sa famille sont également au coeur du récit et bien sûr la maison sise à Gand occupe une place importante dans l'histoire .

Un livre bouleversant à plus d'un titre et qui interpelle notre époque qui voit revenir en force les idées de Willem Verhulst.

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Une ascension

Stefan Hertmans s’intéresse aux lieux et à l'histoire de son pays.

C’est à partir de la maison qu’il a occupée pendant 20 ans à Gand qu’il va nous parler du destin d’un SS flamand, Willem Verhulst, qui en fut le précédent propriétaire avec son épouse Mientje qui, elle, était une ardente pacifiste originaire des Pays Bas.

Ce récit croisé d’une maison et de ceux qui l’habitèrent est l’occasion d’évoquer la Flandre belge avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale et surtout les mouvements d’extrême droite qui collaborèrent étroitement avec l’armée d’occupation allemande et les nazis. Aucun des protagonistes n’est particulièrement sympathique mais rapidement, le talent de Hertmans nous les rend très vivants.

Un travail solide de documentation et de recherche de témoignages donne une assise historique passionnante à ce roman et les relations conflictuelles entre flamands et wallons qui perdurent encore aujourd’hui deviennent plus compréhensibles. Un livre passionnant au style remarquable.
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Une ascension

Hertmans suscite en moi des sentiments très mitigés. J’hésitais avec ‘Guerre et Térébenthine‘, il me convainquait avec ‘Le cœur converti’, mais celui-ci est un pas en arrière. Comme dans les deux autres cas, Hertmans présente à nouveau une histoire romancée avec une touche personnelle. Il reconstitue cette fois la vie de Willem Verhulst, un nationaliste flamand radical qui a collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, est devenu fonctionnaire du SS et a dénoncé de nombreuses personnes dans la ville flamande de Gand et ses environs. Et le lien personnel est que l'auteur, quand il était jeune – sans s'en rendre compte – a acheté une maison à Gand où Verhulst avait vécu avec sa famille. Le fil rouge de ce roman est la tournée que le jeune Hertmans en 1979 fait avec le notaire dans la maison alors très délabrée (d'étage en étage de plus en plus haut, d'où le titre 'L’ascension’). Fidèle à ses convictions postmodernistes, Hertmans porte également une grande attention à la manière dont il a reconstitué la vie de Willem et de sa famille : la consultation de documents d'archives, d'écrits publiés et inédits de Verhulst et de son entourage, les conversations avec des proches et des témoins, des visites de lieux où Verhulst a été, etc.



Ma maigre note trahit qu'une fois de plus je n'étais pas complètement sous le charme de ce Hertmans. Pour commencer, il y a la figure de Willem Verhulst lui-même. Hertmans admet qu'il ne parvient pas à le saisir, ne peut pas vraiment reconstituer ce qui a poussé Verhulst à conspirer avec les nazis, l'homme soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Bien sûr, ce n'est pas nécessaire, tant dans des études historiques que dans des œuvres de fiction, un personnage principal peut rester éphémère ou ambigu (après tout, la Vigdis du XIe siècle dans "le cœur converti" était beaucoup plus éphémère). Mais la grande importance qu'Hertmans accorde à Verhulst en tant que personnage moteur du roman signifie que vos attentes restent insatisfaites. En y regardant de plus près, Verhulst s'est avéré être un petit poisson, un nazi de bureau, même s'il a causé beaucoup de misère et n'a ensuite dû payer que très peu pour cela.



Comme de nombreux autres critiques l'ont souligné, le véritable protagoniste de ce roman semble être l'épouse hollandaise de Verhulst, la dévote protestante Mien/Mientje. Et sur ce point j'ai un sentiment très ambivalent. Hertmans la décrit comme une véritable héroïne, qui a résisté modestement mais fermement au radicalisme de son mari, et qui a aidé très volontiers ses enfants et bien d'autres. A en juger par ce qu'écrit Hertmans, il semble que Mien était en effet une femme très serviable et juste. Mais à plusieurs reprises, j'ai l'impression que l'auteur dresse le portrait de Mien de manière un peu trop hagiographique et traite les informations disponibles de manière manipulatrice. Il donne l'impression que ce n'est qu'après l'occupation de la Belgique par l'Allemagne nazie, au milieu de 1940, que Mien s'est rendu compte que son mari s’était avéré dans la collaboration. Cela contredit les visites que toute la famille a faites en Allemagne dans les années 1930, où le milieu nazi était très ouvertement fréquenté. À mon avis, Hertmans la dépeint un peu trop naïve, bien que je puisse bien sûr comprendre parfaitement le dilemme de loyauté avec lequel elle a dû se débattre.



Ce sentiment de manipulation de la part de l'auteur s'est emparé de moi encore plus vers la fin du roman. Hertmans adopte ici une approche moraliste, avec des avertissements explicites contre l'extrême droite en politique aujourd'hui. Sa grande attention à l'hommage que Bart De Wever (l'un des principaux hommes politiques de Belgique aujourd'hui) a rendu à la maîtresse de Willem Verhulst et à quelques autres personnalités en 1997 (alors que De Wever était encore une figure obscure) m'a donné un sentiment de malaise. Je partage le point de vue de l'auteur sur la question, mais on n’a vraiment pas besoin de prendre le lecteur par la main de manière aussi pédante, à mon avis, le lecteur peut vraiment tirer ses propres conclusions.



Sentiments mitigés, donc ce roman ne m'a pas complètement convaincu. Sur le plan de la composition, cette histoire boite également sur des jambes un peu trop différentes : reconstruction historique de la vie de Verhulst et de sa famille, retour en arrière sur la visite de l'auteur en 1979 dans la maison de Gand, et l'effort de l'auteur maintenant pour reconstruire le passé. Plusieurs passages de celui-ci sont absolument à un niveau littéraire de haut niveau, mais il ne contient pas de véritables feux d'artifice.
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Une ascension

L'auteur, belge d'expression néerlandaise, achète à la fin des années 70 une maison dans sa ville de Gand et y demeurera de nombreuses années. C'est bien plus tard qu'il s'apercevra que cette maison fut celle d'un nationaliste flamand, Willem Verhulst, qui collabora avec le régime nazi pendant la dernière guerre. Ce personnage par ailleurs fut marié avec Mientje, âme pure, qui n'accepta jamais les positions de son mari.

On suivra donc l’évolution du couple et en particulier l’ascension de Willem, rentré au service des nazis, collaborateur actif, travaillant dans les services de sécurité, participant à la répression contre les mouvements de résistance et les Juifs.

Il sera emprisonné à la Libération.

L'auteur se fonde sur les archives, les documents familiaux et ses entretiens avec les enfants survivants.

Un beau livre, empreint de sensibilité, un regard sur une Belgique écartelée, division exacerbée par les années de guerre. Une blessure sans doute sensible aujourd'hui encore.
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Une ascension

Dans un roman fascinant, Stefan Hertmans raconte la vie d’un collaborateur flamand qui devint SS et dressa des listes pour les nazis.Une plongée dans l’Histoire et ses fantômes actuels, comme dans les ressorts complexes de l’âme humaine. I
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Une ascension

Un angle de la seconde guerre mondiale et de la collaboration que je ne connaissais pas : la conjonction du nationalisme flamand avec le nazisme. Cet aspect est raconté en mettant au centre de l'histoire et l'Histoire une maison, celle du narrateur et qui fut avant celle d'un zélé collabo dont toute la famille ne partage pas les opinions... Intéressant et même si l'écriture est parfois un peu pesante, on se laisse embarquer dans le tumulte de cette période assez facilement.
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Une ascension

Portrait d’une famille dominée par un SS flamand marié à une femme pieuse et pacifiste. Fascinant.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Une ascension

Ce domaine n’est pas dans mon champ de prédilection, mais la plume de Hertmans fait mouche. Au départ d’une maison gantoise, on découvre l’histoire d’une famille, d’un père collaborateur trompant allègrement sa femme, femme qui récuse les idées de son mari, les enfants également. On se promène dans Gand, dans l’atmosphère collabo, résistante aussi. Et j’ai appris beaucoup de choses.
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Une ascension

J’ai trouvé ce roman traduit du flamand dans une boîte à livres. C’était l’occasion de lire enfin cet auteur très réputé en Belgique et la lecture du sujet m’a intriguée.

L’auteur raconte dans ce roman comment il a découvert, au moment de la vendre, que la maison où il avait vécu vingt ans à Gand était celle d’un SS flamand, qui plus est père d’un de ses professeurs d’université. Cette maison abandonnée qui l’a séduit en 1979 malgré son piètre état, a abrité auparavant Willem Verhulst, son épouse néerlandaise Mientje et leurs trois enfants. À l’aide des entretiens qu’il a menés avec Aletta et Suzy, les deux filles de la famille, devenues octogénaires, et de nombreux textes, dont des journaux intimes et des documents d’archives, il a reconstitué le parcours autant personnel que politique de cet activiste flamand devenu soutien des plus fidèles de l’occupant nazi. Il s’est également penché sur le pacifisme de son épouse et a tenté de comprendre et parfois d’imaginer, avec l’aide des témoignages, comment ils avaient pu vivre cet antagonisme.



Quatre cent soixante-dix pages sur un personnage finalement peu intéressant, un pauvre type, lâche et sans qualités, permet de montrer combien le mal est une chose facile à embrasser pour certains esprits faibles, et de ce point de vue, l’exercice est réussi.

Mais, car il y a un « mais », si la construction rend bien compte de l’approche de l’auteur, j’ai trouvé le style un peu inégal, à moins qu’il ne s’agisse de la traduction, je n’ai pas réussi à trancher. De même, la position de Stefan Hertmans m’a parfois déconcertée, faisant dans une même page le grand écart entre des faits avérés directement tirés de documents et des pensées ou réactions des personnages qui ne peuvent être que dictées par son imagination, auxquelles s’ajoutent des remarques à la limite du jugement. Où est-on alors, dans un roman, un essai, un document ?

De plus, tout cela est un peu long. J’ai envie de dire : « N’est pas Daniel Mendelsohn qui veut… », mais si vous êtes tentés, ne vous arrêtez pas à mon avis, d’autres lecteurs sont bien plus enthousiastes,
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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