Mada Trek : le témoignage de la famille Poussin au Figaro
On est forcément sobre quand on attend la mort.
Depuis le sommet du mont Moïse, on jouit d'une vue imprenable sur le Sinaï. Le soleil y embrase toujours, en mourant, des ciels miraculeux.
Un Massaï a besoin d'espace comme un oiseau dans le ciel.
Finistère. Le bout du "bout du monde". Ici se rencontrent l'océan Indien et l'océan Atlantique. Plein sud il n'y a que l'Antarctique. Des vents catabatiques et glacials en proviennent qui ont donné longtemps à cette péninsule le nom de cap des Tempêtes. Il est devenu le cap de Bonne-Espérance avec Vasco de Gama, car il ouvrait la route vers les richesses de l'Inde.
Nous apprenons à prendre le temps. Chaque jour passé en Afrique nous affranchit de sa dictature. Il court, nous marchons.
Consacrer trois ans de notre vie à marcher sans cesse au coeur de l'Afrique, sans assistance et sans sponsors, en traversant onze pays, sans jamais aller à l'hôtel, sans prendre de moyens de transport : c'est le pari que nous avions fait pour entrer dans le troisième millénaire d'un bon pied.
Sur le lac Makat, des ballets de flamants roses jouent les courtisans et font leurs repas de spiruline, tête baissée au ras des flots, une sublime chorégraphie de voltes et d'entrechats.
Il n'y a d'aventure qu'humaine.
L'Afrique a été bonne avec nous.