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Critiques de Sofia Aouine (168)
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Rhapsodie des oubliés

Ce roman commence avec une citation de la vie devant soi de Romain Gary et finit par une playlist autour des «oubliés » (comprendre les laissés pour compte, les déracinés, les ghettoïsés)

Abad a 13 ans. Il habite dans le quartier de la Goutte d’or à Paris (quelques années avant il habitait le Liban en guerre)

Il raconte donc sa vie entre ses parents, l’école, la rue et sa psychologue.

Abad voit une psychologue suite à un épisode (raconté au début du roman) qui ont fait qualifier Abad d’obsédé sexuel.



Raconté à hauteur d’adolescent, ce roman est très émouvant : le ton est direct, très cru. Traumatisé par ce qu’il a vécu au Liban, Abad cherche sa place, rencontre Odette (bientôt atteinte d’alzheimer), tombe amoureux de sa voisine d’en face (cloitrée chez elle en niqab), discute avec Gervaise la prostituée venant d’Afrique, fume et se branle avec ses copains… bref il essaie de survivre…
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Rhapsodie des oubliés

Dans ce 1er roman, Sofia Aouine enfonce sa plume parfois très fort dans le papier pour décrire l'âpreté de l'univers du jeune Abad. D'un portrait à l'autre on découvre le périmètre dans lequel s'est inscrit l'enfance ballotée du héros. Tous ces personnages qu'il y côtoie ou qu'il croise constituent une grande famille, avec ceux aimés, et tous les autres, les détestés. Le propos est abrasif, cru, mais terriblement percutant. Les vicissitudes de la vie ont allongé les distances entre les êtres et, dans cette ode à la nostalgie qui ne dit pas son nom, l'auteure conclut superbement dans son épilogue :"Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été".
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Rhapsodie des oubliés

Belle galerie de personnages oubliés par la société dans ce petit roman de Sofia Aouine. Entre Abad, l’exilé libanais de 13 ans, la psychologue Ethel Futterman et son passé douloureux lié à l’holocauste, la voisine isolée Odette passionnée de musique, la prostituée africaine Gervaise ou encore la jeune voisine d’Abad prise dans les griffes de l’Islam extrémiste, nous suivons des destins tragiques. Des personnages humains et décrits avec finesse, une belle découverte.
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Rhapsodie des oubliés

Les "oubliés" habitent dans le quartier Barbès, la Goutte d'or

; parmi eux Abad et ses parents qui ont fui le Liban. Le jeune garçon, comme dans le film de Truffaut dont le livre s'inspire fait les 400 coups avec ses copains. Il est le fil conducteur de toutes les histoires du quartier avec différents personnages au destin dramatique : la jeune juive Ida devenue psychologue, la vieille dame Odette, la prostituée Gervaise. La rue est source d'observation et d'exitations (surtout sexuelles) chez ce pré-ado.

L'ensemble manque de cohérence narrative et le langage adopté ne m'a pas convaincue même si certaines séquences sont émouvantes.

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Rhapsodie des oubliés

Rue Léon .

Une ville dans la ville .

[ ma rue a la gueule d’une ville bombardée, une gueule de décharge à cul ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent ...]



Un arabe .

Deux grand yeux noirs .

Qui bouffent l’esprit .

[ les adultes oublient toujours leur enfance, c’est pour ça qu’ils deviennent des vieux cons ]



Un monde qui dégoûte .

Une putain de vie .

Et parfois des sourires, pour changer .



Les souvenirs qui remontent .

Le cœur au bord des lèvres , en miettes .

Les longs silences des rêves brisés .



[ on avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulait grandir sans entraves, sans dieu, sans maître, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés ]



Un récit bouleversant .

Une lecture moderne, actuelle .

Avec un style particulier .

C’est brut et brute .

C’est pas gai, c’est triste, c’est vrai .

C’est pas poli et toujours pas poli .



[ une course contre le temps, contre la société, une course pour la vie ]

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Rhapsodie des oubliés

J'ai pris ce livre parce que François Busnel nous en a dit que du bien. Raté pour moi, je n'ai même pas été à la fin. Pourquoi ? parce que si vous voulez un roman qui vous raconte la difficulté de vivre à Paris quand vous êtes émigré et pauvre, lisez un seul livre "la vie devant soi d'Emile Ajar. Là, c'est confus, nous passons d'un personnage à l'autre et il est difficile de s'y retrouver. La focalisation de l'adolescent sur la bagnette, est limite insupportable. Rien de développer de nouveau sur la vie des cités, sur la prostitution quasi obligatoire des filles etc...il n'y a pas de stye non plus, rien de la fraîcheur incroyable de Momo. Bref. J'ai déjà oublié.
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Rhapsodie des oubliés

Barbès, quartier de la Goutte d'Or à Paris. C'est là que vit Abad, treize ans, un immigré d'origine libanaise. Dans ce récit, l’adolescent nous conte la laideur du béton, l'odeur de poubelles, la diversité ethnique qui pullule dans sa rue, nuit et jour. Il y a également l'usine qui avale les hommes pour un salaire de misère.



Dans son quartier, s'endurcir est une nécessité pour survivre face à la drogue, la violence, la prostitution qui s'infiltrent dans tous les atomes de sa rue. Abad, lui, connait ses premiers émois amoureux, enchaîne les bévues et se retrouve condamné par les services sociaux à consulter une psy chaque mardi. 



Ce roman, c'est l'histoire d'un quartier, d'une population en souffrance, l'histoire de laissés-pour-compte que Sofia Aouine nous dépeint à travers la voix du jeune Abad. Avec son franc-parler et sa lucidité, le garçon nous immisce dans le quartier où il est englué, dans lequel les désillusions fracassent les rêves.



Heureusement, Abad peut compter sur quelques personnes. Des êtres cabossés par la vie qui gravitent autour de lui et que nous découvrons tour à tour.



La plume de Sofia Aouine se démarque ici par son originalité, par ses magnifiques envolées. Elle virevolte, harponne le lecteur, bouscule. Des phrases rythmées, intenses et un souffle poétique qui m'a séduite. Les mots sont crus, vivants, percutants et drôles pour raconter le triste quotidien, la pauvreté et le manque d'amour.



Un très beau premier roman, à la fois dramatique et lumineux.   
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Rhapsodie des oubliés

Paris, XVIIIe arrondissement, Abad, jeune adolescent, regarde son quartier, celui de la Goutte d'Or. Un quartier où se côtoie prostitution, pauvreté, précarité, fanatique, violence, paumé... À treize ans, le sexe, l'amour, les nichons sont les principaux sujets d divertissements.



Abad partage son Paris, celui de son quartier à travers de splendides descriptions comme d'histoires glauques. Au fil des pages, succession de péripéties, on traverse une tranche de vie, avec des personnages hauts en couleurs tous reliés par la pauvreté et le malheur de la vie, la face cachée d'un Paris rêvé.



"Rhapsodie des oubliés" est une réussite, c'est clair. Une plume à la fois tendre, remplie de poésie mais aussi acide, hilarant, sans pathos. Le style de Sofia Aouine est percutant avec une liste de personnages tout aussi attachant les uns des autres. Aucun des personnages de ce premier roman est épargné, et c'est là le grand succès de ce roman qui malgré un style littéraire, montre, démontre, décrit, peint, un monde bien réel, juste a porté de main.



Un roman d'apprentissage avec une vue kaléidoscopique de la société française à travers une jeunesse laissée a l'abandon. Un roman qui sent le vécu et la réalité de ce véritable quartier de Paris que l'auteure a connue. À travers les yeux d’Abad, Sofia dépeint une réalité sociale faite de misère avec beaucoup de sincérité et sans misérabilisme.



Bref, un premier roman qui vous happe par son intensité, par ce Paris des oubliés, et qui démontre que le langage familier, celui de la rue, peut aussi être littéraire et poétique. Bravo ma chère Sofia pour cet envoutement !
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Rhapsodie des oubliés

C'est un livre écrit en noir et blanc, une rhapsodie littéraire naturaliste où se mêlent plusieurs écritures. Un mélange de slam, de hip hop, de langage cru, langage de rue, et puis parfois des parties plus littéraires.

On connait ce quartier parce qu'on nous conseille de ne pas y traîner...

Mais Abad, nous prend par la main, et nous fait ressentir, rencontrer, cette rue où il vit, ces personnes qu'il côtoie, qu'il craint, qu'il aime.

Il y a plein de misère, de drogues, d'odeurs, de peurs, mais il y a surtout des gens, l'enfance, l'amour, la souffrance et l'envie d'un ailleurs.

Évidemment j'ai pensé à Zola en le lisant, à sa Gervaise...

Évidemment j'ai pensé à Dolto, à son écoute des enfants, à son désir de leur donner des outils.

Et bien sur, j'ai pensé à Truffaut et ses 400 coups.

Un livre qui ne passera, selon moi, pas inaperçu dans cette rentrée littéraire.
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Rhapsodie des oubliés

MA RUE, À LA GOUTTE D’OR.

Un quartier de martiens, en plein Paris : la Goutte d’Or. Abad, jeune libanais de 13 ans découvre « l’histoire du monde avec une odeur de poubelle ». Il s’agit d’un roman d’apprentissage où Abad observe la ville avec naïveté mais aussi avec un humour grivois et sensuel. La grande force du roman est qu’il confronte un monde de misère, de dealers, de radicalisés et de prostituées avec une pureté et un amour enfantins. Tout est vu d’un autre œil et avec dérision : ainsi les femmes voilées deviennent des Batman et les imams des Barbapapa. Éveil (pudique) de la sexualité dans lequel Abad organise avec ses copains des « peep show » pour mater les seins de la voisine d’en face, érotisme permettant d’enchaîner des « bagnettes » (masturbations) compulsives. Les allusions cinématographiques et littéraires sont nombreuses : Truffaud (les 400 coups), Raymond Queneau (Zazie), Zola (l’assommoir) ... Au total un premier roman original et réussi.
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Rhapsodie des oubliés

Je viens de terminer ce premier roman haut en couleur de Sofia Aouine.



Abad, treize ans, vit à Barbès à Paris, d’origine Libanaise.

Ce roman c’est le quotidien d’Abad, la rue, la misère, entre les barbus, les prostituées, la drogue, le quartier, les trafics et la famille vous allez être servis ! Cet ado nous parle de tout et de rien, de son intimité, son quotidien...



C’est une lecture entraînante, moderne, tendre, réaliste ! Une lecture un peu brutale mais lumineuse.



Le langage de cette auteure est argotique, soutenu, cru, elle s’est mise à la place de ce gamin ce qui apporte une touche réaliste du quotidien de ces quartiers. Sa plume est magnifiquement bluffante ! L’auteure entre dans la peau de cet ado avec brio (l’attitude, les réactions d’Abad tout y est...)



On passe par une multitude d’émotions, on rit, on pleure,on vit voire on survit avec Abad et on ne peut pas les oubliés.



C’est une claque ! une explosion littéraire. C’est un récit authentique, décapant, puissant et percutant ! C’est une explosion littéraire ! Un premier roman réussi bravo à Sofia Aouine.
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Rhapsodie des oubliés

L'autrice réussie le difficile exercice de nous propulser dans la tête de ce gamin révolté et blessé par une vie d'exil et de souffrance.

Avec des phrases courtes et percutantes une année dans la vie de ce presque grand gamin de 13 ans obsédé par les nichons et toujours prompt à tomber amoureux.

C'est un Paris qui n'a rien pour attirer les touristes mais qui concentre toute la misère venue d'ailleurs, échouée là sans grand espoir de jour meilleur.

Mais dans cette immense détresse il y a quelques âmes lumineuses qui tendent la main a ce gosse en colère.

L'originalité n'est pas tant dans l'histoire mais bien dans une écriture qui claque comme les gifles des pères à ces fils perdus qu'ils ont livrés à la rue.
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Rhapsodie des oubliés

Ça avait plutôt bien commencé, avec cette prise de parole très directe et très spontanée d’un jeune adolescent d’origine libanaise vivant dans une rue populaire du XVIIIe arrondissement de Paris. J’ai apprécié cette langue pleine de sève, ce personnage à la fois sensible et malicieux évoquant son éveil à la sexualité, la relation à ses parents et à son voisinage. J’ai aimé le regard personnel et déjà désenchanté qu’il jette sur le monde, ce mélange d’une expérience à la fois universelle de l’enfant en train d’entrer dans le monde des adultes et étroitement associée à une époque et à un environnement social. Et puis, comment ne pas sourire à la lecture du récit de ses visites chez la psy, qui lui ont été imposées parce qu’il reluquait les nichons de la magnifique Ukrainienne vivant en face de chez lui...

Il y a chez le personnage de Sofia Aouine quelque chose d’Antoine Doinel, du petit Jacques Vingtras, aussi, auquel j’ai pu songer, ou encore de Momo, le héros de La vie devant soi. Et puis, comment ne pas penser à Zola, avec cette peinture sociale et cette jeune femme prénommée Gervaise, qui croise la route d'Abad ?



Pourtant, passé quelques chapitres, j’ai un peu perdu le fil. On part dans plusieurs directions quand j’aurais aimé, personnellement, voir approfondis les personnages de la psychanalyste ou de la vieille voisine prenant Abad sous son aile. Ce texte non dénué de charme et de qualités m’a semblé manquer d’une véritable colonne vertébrale. Mais il dénote néanmoins chez cette jeune auteure un véritable talent, que j’aurai plaisir à retrouver dans un prochain roman.
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Rhapsodie des oubliés

" La rhapsodie des oubliés " de Sofia Aouine (208P)

Ed. La Martinière

Bonjour les fous de lectures…..

Quand la gouaille du titi parisien se retrouve dans les paroles d'un petit libanais qui traine son désoeuvrement dans le quartier chaud de la "Goutte d'or " de Paris, cela nous donne un récit jubilatoire.

Abad, 13 ans, vit, avec ses compagnons de misère, dans le 18° parisien.

Loin des quartiers huppés de la butte Montmartre mais à la " Goutte d'or' , repère des toxicos, caïds, "barbapapa", prostituées et tous les paumés de la terre.

Il nous raconte, sans concession, la vie de ce quartier, où se croisent les marginaux qui ont cessé d'y croire.

Pas facile de vivre son enfance quand cette misère vous colle à la peau.

On a envie de grandir vite, trop vite … on goûte au sexe bien trop tôt, la drogue et à l'alcool font partie du quotidien.

Abad, Antoine Doinel des temps modernes ( "Les 400 coups"), nous raconte sa vie, ses désillusions, ses faibles espoirs.

Le langage argotique de la rue nous emporte dans la spirale qu'est la vie d'Abad.

C'est virulent, cru, gueulard et tendre.

Un joli mélange qui fait que la mayonnaise prend surtout pour les lecteurs qui connaissent un peu le quartier.

Un petit bémol au sujet de la fin quasi inexistante.

Laissez-vous entrainer dans le récit poignant de la vie d'Abad; et de tant d'autres
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Rhapsodie des oubliés

Ce livre c'est avant tout une rencontre. Peu probable au départ puisque, tu le sais, ce n'est pas vraiment mon genre littéraire de base. J'y suis allée comme ça pour le fun, pour avoir mon nez dans des livres, pour m'asseoir quelques instants dans ce lieu de perdition qu'est une librairie.

Elle était là avec son éditrice, on s'est dit bonjour puis elle a commencé à parler de son livre et là, y a un truc qui s'est passé. Un de ces trucs que tu ne peux pas expliquer sous peine de tomber dans l'ésotérisme ou la sorcellerie. Va savoir ce qui s'y prête le mieux.

La passion, l'authenticité, l'émotion, la force, la puissance, la douleur, la tristesse, l'espoir, l'empathie, l'amour, l'aura ...tout ...comme je l'ai rarement ressenti.

J'ai gobé ses paroles, j'ai absorbé cette histoire, son histoire et en suis restée bouche bée.

Une fois rentrée, j'ai éprouvé le besoin de m'engloutir dans cette lecture. Une envie irrésistible de plonger dans cette rhapsodie pour ne pas l'oublier...



Et ce fut drôlement bon. Clairement à la hauteur de ce que j'en avais entendu.



"Rhapsodie des oubliés" c'est le récit d'Abad, un gosse de treize qui tente tant bien que mal...plutôt mal...de grandir, de se forger dans un quartier difficile. Ce quartier de la Goutte d'or, je ne le connais pas mais, au travers des mots de Sofia, je l'ai découvert comme si j'y étais. Je peux pas dire que j'ai envie d'y passer des vacances, mais quoi qu'il en soit, les rencontres que j'ai faites dans ce drôle de quartier sont inoubliables. Des vieilles dames, des putes, des djihadistes en devenir, des dealers, des clodos, des immigrés, des cassos en tout genre...bref tu l'as compris, le panel complet de toute une ville, de toute une vie. Beaucoup de douleurs dans ces destins mais aussi beaucoup d'amour et d'espoir.



Tu ressentiras les odeurs, la chaleur. Tu ressentiras chaque émotion et tu verras chaque coin de rue comme si tu y étais, caché à observer cette "faune" en pleine action. Action de vie à l'état pur.



Elle te raconte tout ça avec des mots qui te transpercent. Des mots qui filent droit à ton âme et à ton cœur avec spontanéité, authenticité. Des mots qui te filent, par moment, des ruisseaux dans les yeux...comme les mots de Colette, ceux de la fin qui m'ont littéralement foutu la boule à la gorge...



C'est beau. C'est fort. C'est puissant et c'est à lire absolument !
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Rhapsodie des oubliés

Ce roman, depuis sa sortie, fait beaucoup parler de lui...et on comprend pourquoi, car, pour un premier roman, c'est une franche réussite !



À travers, l'histoire d'Abad, c'est tout le mal-être de la jeunesse, tout le mal-être des habitants de la banlieue qui nous est présenté, grâce notamment à cette écriture particulière, qui flirte avec le comique (bien que ce langage soit réel) et qui, certes, respire la violence contenue, mais également toute la compassion de l'auteur pour ces fameux oubliés dont elle a fait des héros : les immigrés, les prostituées, les jeunes de la banlieue, la fille de déportés...



Un roman au style, certes, particulier, mais qui est une véritable réussite sur toute la ligne.
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Rhapsodie des oubliés

Après des études de lettres modernes, Sofia Aouine est devenue reporter et documentariste. Quand elle était enfant, son père, travailleur de nuit, s’estimant incapable d’élever seul sa fille, la confiait à l’Assistance publique en 1980. C’était une procédure de placement volontaire dont elle est sortie en 1998. Rhapsodie des oubliés est son premier roman.



Abad a treize ans, il vit rue Léon, dans le quartier de Barbès, la Goutte d'Or, Paris XVIIIe. Il est malicieux et turbulent et rêve d’un avenir meilleur. La sève coule, le cœur est plein de ronces, l'amour et le sexe torturent la tête. Mais dans cette jungle urbaine où une population démunie et bigarrée tente tant bien que mal de cohabiter, ses aspirations sont vite reclassées au rang des illusions perdues. Pourtant, des échappées pour s’extirper de ce monde étouffant se dessinent et parmi elles, la découverte du désir et de la sexualité. Abad va donc devoir outrepasser les règles et en imposer d’autres pour réussir son apprentissage de la vie.



Rhapsodie des oubliés est un roman polyphonique à la croisée des tourments de la puberté et de la diversité d'un quartier populaire de Paris, celui de la Goutte d'Or. Un jeune garçon de treize ans témoigne de la vie vue de sa rue avec une odeur de poubelles. Il dépeint à la fois avec sarcasme et ce qui lui reste d'innocence, la dure réalité de ce monde cosmopolite qui l'entoure. Il ne devra sa résurrection qu'à la découverte du désir, du sexe et de la masturbation (la bagnette). Pour sauver ce qui peut encore l'être, ce jeune garçon ira tâter l'aide sociale à l'enfance et sera sommé tous les mardis de rendre visite à la dame chargée d'ouvrir dedans, la psy.



Rhapsodie des oubliés c'est le récit de tranches de vie des habitants d'un quartier que l'on voudrait ne pas voir, de ceux qui utilisent leur corps pour survivre, de ceux qui se droguent pour rendre leur misère un peu plus supportable, de ceux qui hurlent parce qu'ils ne savent plus faire autrement, de ceux qui frappent pour décharger leur haine, de ces mômes qui préfèrent mater les seins des filles et jouer de la bagnette parce qu'ils n'ont plus que ça à faire pour tuer le temps. C'est dur, c'est cru, c'est abrupt, mais c'est la réalité de ce quartier.



Certainement parce qu'elle adoucit les mœurs, mais surtout parce qu'elle colle à cette jeunesse là, la musique telle que le rap, le hip-hop ou la soul, rythme les pages et l'écriture de Sofia Aouine. Dès lors, ce n'est qu'à voix haute que j'ai pu lire la première partie du roman. Loin d'être aisé, ce mode lecture combiné au langage familier voire cru, aux situations décrites, m'a quelque peu gênée. Rhapsodie des oubliés était pour moi la promesse non pas l'aube, (même si la référence à Romain Gary ou plus exactement à Émile Ajar soit présente tout au long du roman, tout comme celle à un autre Émile, Émile Zola), mais la promesse d'un moment inoubliable, la découverte d'une plume et d'une auteure singulière. Bien que la lecture de la seconde partie soit plus agréable notamment parce que la tendresse et l'humour du jeune Abad sont mis en avant, Sofia Aouine et moi, nous sommes ratées. Dommage j'aurais vraiment préféré que Rhapsodie des oubliés soit pour moi inoubliable.
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Rhapsodie des oubliés

J'ai aimé partir à la découverte de ce quartier populaire de Paris au travers du regard d'un pré-adolescent.

Sa vie, l'a fait vieillir plus vite qu'il n'aurait dû, mais en même temps il garde une certaine candeur quant à ce qui l'entoure.

Une candeur telle qu'il fait les "400 coups" avec ses copains, des coups qui a hauteur d'enfant ne sont pas si grave, mais des coups que les adultes ne jugent pas comme tels.

Et avec ce petit roman, j'ai l'impression qu'on fait le tour de toutes les misères possibles que ces gens de ce quartier peuvent rencontrer.
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Rhapsodie des oubliés

Avec mes remerciements à Babelio.com et Audiolib



« Ma rue raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s’appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans.



Alerte coup de cœur



Et d'entrée de jeu ma note de 10/10 pour ce premier roman qui m'a laissée sur le cul, comme dirait le héros du livre !



En regardant vivre Abad, 13 ans, dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, on se remémore inévitablement Le Momo de La vie devant soi d'Emile Ajar, celui de Philippe Hayat (Momo des Halles), celui de La vie est un long fleuve tranquille ou bien encore le Antoine Doinel des 400 coups. Mais Abad, adolescent en pleine puberté, est profondément ancré dans notre époque. Il s'exprime avec un langage cru, très cru même parfois (âmes coincées s'abstenir). Il raconte son quartier, les putes qui marchent, les Femen à poil, les Barbapapas (barbus islamistes), les Batman (filles voilées), il raconte les branlettes avec les potes, le crack, les trafics de came, la violence, la case psy (la dame à «ouvrir dedans» qui lui offre un cahier pour raconter), l'aide sociale à l'enfance, Netflix, Facebook et Twitter... et puis il y a aussi la fille d'en face et les premiers émois amoureux, Gervaise, les livres un peu ... la vie quoi ... sa vie !



Et tout ce joli univers porté par une verve acérée, une gouaille authentique (parfaitement restituée par la voix de l'actrice Ariane Ascaride) et un rythme effréné (je l'ai «lu» en deux fois), mais aussi par des pages pleines de tendresse et de douceur qui rendent hommage aux mères, aux vieux, à l'amour, à l'amitié.



A la première occasion, je cours acheter le livre pour le feuilletter, l'annoter, pour rire encore, finir mon paquet de mouchoirs et m' imprégner davantage de ces images et de ces odeurs pour ne pas oublier ces oubliés et je vous invite à en faire de même.

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Rhapsodie des oubliés

Les oubliés, c'est tous les petits gamins qui viennent des quatres coins du monde et qui se retrouve à vivre dans Belleville, à la Goutte d'Or, Barbès sans repère, sans passé, sans avenir.

La rue Léon est le théatre de cette tranche de vie d'un gamin, Abad, arrivé du Liban par hazard.

Une succession de tranches de vie : le crack, les putes, les trafics, les familles, qui montrent de l'intérieur comment l'avenir est bien traçé qui on arrive dans ces conditions.

Un gamin narrateur, philosophe peint dans le premier roman de Sofia AOUINE.

Un très bon moment !





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