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Critiques de Sofia Aouine (168)
Rhapsodie des oubliés

De prime abord, j’ai été happée par ce roman et surtout, par l’écriture de Sofia Aouine mêlant le langage cru de l’adolescence révoltée à une mélancolie presque poétique. C’est percutant et souvent poignant.



En amoureuse de la littérature, j’ai aimé ses clins d’œil à Zola ou Romain Gary. A Bashung, aussi.



Le personnage d’Abad est intéressant : un adolescent sensible, plus intelligent qu’il ne s’en donne l’air, quelque peu obnubilé par le sexe [messieurs, rassurez-moi sur le fait que l’autrice a largement exagéré cet aspect des choses !] et qui ne sait comment faire sortir la colère qui semble le dévorer. Peinant à trouver sa place, il participe aux bêtises adolescentes basées sur l’ignorance et la quête d’une certaine mise en valeur, tout en suivant ses impulsions qui l’incitent à aller vers les opprimé·es.



Mais, en refermant le roman, j’ai soudain été fâchée. J’avais cette impression de m’être laissée entrainer dans une histoire magnifiquement bien écrite mais qui multiplie les clichés. Tout ce que Paris compte de plus sordide semble évoluer dans l’entourage d’Abad : les apprentis djihadistes et leurs petites sœurs transformées en Batman [sic], les mères de famille dévalisant quotidiennement les rayonnages de chez Tati pour oublier l’étroitesse de leur vie, les prostituées venant de tout le continent africain et exploitées par des proxénètes sans scrupules… jusqu’à la psy juive installée sur les hauteurs de Montmartre et dont les parents se sont faits déporter en 42. Et si, sur le moment, j’ai su apprécier cette lecture et les personnages qu’elle nous présente, je n’ai pas pu m’empêcher, finalement de trouver que c’était trop. De me dire que ce n’était pas crédible que ce gamin de 13 ans, en l’espace de quelques mois, soit confronté à toutes ces horreurs [et encore, je ne vous ai pas tout dit]. Je crois que c’est le dernier chapitre qui a fait déborder le vase et a ôté toute crédibilité à cette histoire. Du moins, à mes yeux. Cela m’attriste d’autant plus que, prises indépendamment les unes des autres, ces histoires sont criantes de justesse dans la manière dont elles sont décrites par l’autrice. La détresse ressentie par ces oublié·es ne peut que vous prendre aux tripes.



Je suis donc déçue car je pense que j’aurais réellement pu adorer ce roman avec quelques drames en moins. Ou alors, si ces différentes histoires avaient été écrites sous la forme de nouvelles, prenant place dans le quartier mais sans, nécessairement, que les personnages soient en contact direct avec Abad. Je ne sais pas.



Néanmoins, je suivrai ce que proposera encore Sofia Aouine car j’ai beaucoup aimé sa plume.
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Rhapsodie des oubliés

Les "oubliés" habitent dans le quartier Barbès, la Goutte d'or

; parmi eux Abad et ses parents qui ont fui le Liban. Le jeune garçon, comme dans le film de Truffaut dont le livre s'inspire fait les 400 coups avec ses copains. Il est le fil conducteur de toutes les histoires du quartier avec différents personnages au destin dramatique : la jeune juive Ida devenue psychologue, la vieille dame Odette, la prostituée Gervaise. La rue est source d'observation et d'exitations (surtout sexuelles) chez ce pré-ado.

L'ensemble manque de cohérence narrative et le langage adopté ne m'a pas convaincue même si certaines séquences sont émouvantes.

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Rhapsodie des oubliés

Une écriture forte, des mots et des phrases qui claquent, pour décrire la « poésie païenne qui habite le XVIIIe », son quartier, c’est le point fort du premier roman coup de poing de Sofia Aouine. On y trouve toute la vie du quartier, en très condensé et intense. Surtout le pire. La montée du radicalisme musulman, les parents immigrés humiliés, les putes qui sont aussi mères et qui ont été vendues par leurs propres parents. Mais on y trouve aussi de l’amour, de l’entraide. Du point de vue d’Abad, 13 ans, obsédé par sa libido, Sofia Aouine nous offre des instantanés très incarnés de la vie de quelques habitants de cette jungle.

Mais la narration est très décousue, passant sans transition et avec peu de liens et de repères temporels d’une situation à une autre, d’un personnage à un autre, et cela m’a laissé un gout d’inachevé.

Un livre assez court à lire d’une traite pour en conserver la force, ce que je n’ai hélas pas pu faire.
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Rhapsodie des oubliés

Rue Léon .

Une ville dans la ville .

[ ma rue a la gueule d’une ville bombardée, une gueule de décharge à cul ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent ...]



Un arabe .

Deux grand yeux noirs .

Qui bouffent l’esprit .

[ les adultes oublient toujours leur enfance, c’est pour ça qu’ils deviennent des vieux cons ]



Un monde qui dégoûte .

Une putain de vie .

Et parfois des sourires, pour changer .



Les souvenirs qui remontent .

Le cœur au bord des lèvres , en miettes .

Les longs silences des rêves brisés .



[ on avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulait grandir sans entraves, sans dieu, sans maître, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés ]



Un récit bouleversant .

Une lecture moderne, actuelle .

Avec un style particulier .

C’est brut et brute .

C’est pas gai, c’est triste, c’est vrai .

C’est pas poli et toujours pas poli .



[ une course contre le temps, contre la société, une course pour la vie ]

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Rhapsodie des oubliés

C’est en regardant la grande librairie que François Brunel m’a donné envie de lire cet ouvrage ... je dirais qu´il est bon vendeur ... ce livre n’a pas été à la hauteur de mes attentes . Dommage
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Rhapsodie des oubliés

Ce qui frappe dès les premières pages, c’est la langue employée, à la fois crue et vraiment poétique, qui se forme par la rudesse et la franchise des sentiments d’un enfant mélangées au regard distancié d’un adulte. Avec cette langue, l’auteur happe totalement son lecteur. Car rien n’échappe à Abad, un peu tête à claques mais bigrement attachant. Il nous conte son quartier de Barbès, sa rue qui « raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles ». Rien ne lui échappe. Il éprouve pour son monde un réel attachement qui ne s’exempt pas d’une forme de dégoût. Avec vivacité, humour et une envie de vivre chevillée au corps, sans pathos, il raconte son quotidien avec ses copains, à l’école, à la maison ou chez les différents adultes qu’il rencontre : Odette, Gervaise, Ethel…



Ce qu’il raconte, c’est aussi le destin d’immigrés, massivement appelés en France pour remplir les boulots dont les Français ne veulent pas, et pourtant méprisés et déconsidérés, laissés à l’abandon et à la pauvreté par la République. Un terreau fertile pour les islamistes ou les trafiquants en tout genre. Où demeurent quelques personnes âgées montées de leur province à la capitale il y a plusieurs décennies. Tout ce monde forme un melting-pot haut en couleurs qui rappelle que dans ces quartiers qu’on a trop souvent tendance à oublier se trouvent des êtres humains qui ont des blessures et des rêves au même titre que tout un chacun.



Un beau premier roman, fort, à ne pas manquer.
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Rhapsodie des oubliés

J’ai tout de suite accroché, le jeune Abad est très attachant, avec son regard sans illusion sur le monde qui l’entoure.

La langue très vivante traduit bien l’ambiance de Barbes vécue par un jeune « cassos ».

Bonne idée de faire parler d’autres personnages.

C’est dur, on ne voit pas bien le soleil à travers les galères... Pas de happy ending, on attend une suite.
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Rhapsodie des oubliés

Abad, exilé libanais de treize ans, nous raconte des bribes de son quotidien dans le quartier de la Goutte d’or à Paris.

Quartier dominé par la drogue, les prostituées, les imams autoproclamés…

Quartier de cassos et de fracassés de la vie qui vous suce jusqu’à la moelle et dont il est difficile de s’extraire.

Mais Abad n’est pas comme tout le monde, il ne veut pas de cette  « vie de merde » et va essayer d’éviter les embrouilles dans ce quartier oublié des dieux mais ce n’est pas simple.



Heureusement, dans cette noirceur, trois femmes, elles aussi oubliées de la vie, vont lui donner ces miettes d’amour dont il tant besoin. Car l’Amour est bien sa quête perpétuelle, existentielle.



« Brut de décoffrage », c’est la première chose qui me vient à l’esprit en refermant ce roman.

Un gamin de treize ans, obsédé par sa bistouquette, qui parle crûment et jure pire qu’un charretier, au début je me suis dit que ça n’allait pas le faire.

Mais j’ai continué et je me suis laissée embarquer. Abad m’a touchée et m’a fait rire aussi, car il est sans filtre et réagit d’instinct à tout ce qui le choque ou l’interpelle.

J’ai eu envie de le prendre par la main et de lui dire de ne plus s’inquiéter, que maintenant, tout allait bien se passer.



Pour ma part, ce n’est pas un coup de cœur mais c’est un roman à découvrir et assurément, une plume à suivre.

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Rhapsodie des oubliés

Abad, le narrateur, adolescent libanais exilé, vit dans le XVIIIème arrondissement parisien, à Barbès. Plutôt précoce, il observe avec acuité tous les habitants de ce quartier populaire, les laissés pour compte, les putes, les cassos, les clodos, il les connait tous, plus ou moins intimement.

Et puis il y a Odette une dame âgée qui le prend sous son aile...

Il livre au lecteur l'histoire de sa rue à l'odeur de poubelle, sans concession mais avec une certaine philosophie ainsi que sa propre histoire et ses péripéties et émotions d'adolescent.



Ce roman présente une série de portraits décrivant parfaitement ces personnes, venues en France à la recherche d'un Eldorado, qui survivent dans des conditions précaires, voire dramatiques, ignorées de la société, tant qu'elles ne posent aucun problème...

Un premier roman à la fois tendre et amer sur les illusions perdues au style fluide et vivant, aux propos lucides et crus, à l'image du quartier qu'il campe.

Pas mal.
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Rhapsodie des oubliés

"La vie est définitivement une sale pute"

Abad, 13 ans, a toutes les raisons dans sa vie de s'exprimer ainsi. Il crache les mots de la souffrance, de la misère, de la solitude. Parfois avec violence, mais souvent avec la tendresse et la poésie de l'enfant qu'il est encore.

Abad c'est la langue de Barbès, la langue de la rue, du quartier, la langue orale d'un enfant de l'immigration, la rue Léon- personnage à part entière du roman.

Abad est de ces enfants devenus trop vite des grands, à qui on ne tient pas la main, que personne ne soutient. L'absence d'une tendresse familiale qu'on va chercher chez les autres quand ils veulent bien en donner. car la rue est peuplée d'isolés- occasion d'une galerie de portraits d'hommes et de femmes rencontrés par Abad: Ethel la psy, Gervaise la prostituée, Djovan le moldave, Slobodan le djihadiste, Odette l'irremplaçable... des vies...toutes abîmées.

Sous l'écriture dynamique de Sofia Aouine c'est un monde à la Zola au XXIème siècle qui défile sous nos yeux: les laisser pour compte, les isolés, les oubliés.

"Cette ville nous entasse les uns sur les autres comme dans un grand bain d'amour mais personne ne se parle"- Abad rêve d'amour au cœur d'une vie étouffante. Mais il est aussi tout feu tout flamme, il est l'incarnation d'une pulsion de vie très forte, ne cesse de se battre, malgré tout. Il rend ce récit lumineux par ses mots vrais et par ses instants de liberté volés à son quotidien désespérant.

Ce texte a tout en effet d'une rhapsodie. Il y souffle un vent de liberté dans l'écriture vive et réaliste de Sofia Aouine en osmose avec le désir profond d'Abad d'échapper à son destin funeste.

Un hommage criant et répété à la littérature, une langue qui claque, qui bouscule (un peu)- une langue rythmée qui bouge et offre une voix à ceux qu'on n'écoute pas.

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Rhapsodie des oubliés

Entre 400 coups de Truffaut et La Vie devant soi de Gary. Belle écriture, truculente par moments d’un ado du XVIII éme arrondissement de Paris. Des personnages attachants
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Rhapsodie des oubliés

« Ce qui nous lie ce sont les enfants que nous avons été »

Lu dans le cadre des 68 premières fois.

C’est l’histoire d’une éducation sentimentale et sexuelle dans le quartier de la goutte d’or, cette République des sans sommeil, à Paris XVIIIème.

Abad, 13 ans, est un jeune d’origine libanaise qu’on n’écoute pas et qui rêve d’amour.

Rhapsodie des oubliés est un chant, une odyssée : celle d’un quartier, de la rue Léon, du boulevard des rêves brisés, des déracinés, des invisibles, des oubliés.

C’est l’histoire de ce basculement entre l’enfance et l’adolescence, cette minute entre l’enfance et la jeunesse que jean Cocteau définissait de « pire ».

Cette construction des rapports à l’amour, notre Abad va le faire avec humour et rage.

Ce roman est imprégné de références musicales, littéraires, cinématographiques.

On croise Bashung et Duras en passant pas Joyce, Truffaut, Cocteau.

On ne peut passer à côté de Momo et Mme Rosa dans la vie devant soit de Romain Gary, Gervaise dans l’Assomoir d’Emile Zola.

Car il s’agit bien dans ce livre de déterminisme. Sofia Aouine raconte les illusions perdues d’Abad mais dresse également le portrait de femmes incroyables et dépeint leur destin : juive, voilée, mécréante, prostituée, mère, Abad raconte Gervaise, Odette, Colette, Nour, mémé Jamayelda, Edith, Ethel Futterman.

Sofia Aouine adopte un langage abrupte, violent mais si tendre. Elle a le sens des formules, une qualité d’écriture indéniable. Elle manie les mots avec intelligence et va jusqu’à créer des néologismes que nous nous régalerons de découvrir (je vous laisse trouver ce qu’est la bagnette ;))

Car, je site la dame d’ouvrir dedans, l’écriture n’est-elle pas la meilleure lame ?
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Rhapsodie des oubliés

" La rhapsodie des oubliés " de Sofia Aouine (208P)

Ed. La Martinière

Bonjour les fous de lectures…..

Quand la gouaille du titi parisien se retrouve dans les paroles d'un petit libanais qui traine son désoeuvrement dans le quartier chaud de la "Goutte d'or " de Paris, cela nous donne un récit jubilatoire.

Abad, 13 ans, vit, avec ses compagnons de misère, dans le 18° parisien.

Loin des quartiers huppés de la butte Montmartre mais à la " Goutte d'or' , repère des toxicos, caïds, "barbapapa", prostituées et tous les paumés de la terre.

Il nous raconte, sans concession, la vie de ce quartier, où se croisent les marginaux qui ont cessé d'y croire.

Pas facile de vivre son enfance quand cette misère vous colle à la peau.

On a envie de grandir vite, trop vite … on goûte au sexe bien trop tôt, la drogue et à l'alcool font partie du quotidien.

Abad, Antoine Doinel des temps modernes ( "Les 400 coups"), nous raconte sa vie, ses désillusions, ses faibles espoirs.

Le langage argotique de la rue nous emporte dans la spirale qu'est la vie d'Abad.

C'est virulent, cru, gueulard et tendre.

Un joli mélange qui fait que la mayonnaise prend surtout pour les lecteurs qui connaissent un peu le quartier.

Un petit bémol au sujet de la fin quasi inexistante.

Laissez-vous entrainer dans le récit poignant de la vie d'Abad; et de tant d'autres
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Rhapsodie des oubliés

Ce livre c'est avant tout une rencontre. Peu probable au départ puisque, tu le sais, ce n'est pas vraiment mon genre littéraire de base. J'y suis allée comme ça pour le fun, pour avoir mon nez dans des livres, pour m'asseoir quelques instants dans ce lieu de perdition qu'est une librairie.

Elle était là avec son éditrice, on s'est dit bonjour puis elle a commencé à parler de son livre et là, y a un truc qui s'est passé. Un de ces trucs que tu ne peux pas expliquer sous peine de tomber dans l'ésotérisme ou la sorcellerie. Va savoir ce qui s'y prête le mieux.

La passion, l'authenticité, l'émotion, la force, la puissance, la douleur, la tristesse, l'espoir, l'empathie, l'amour, l'aura ...tout ...comme je l'ai rarement ressenti.

J'ai gobé ses paroles, j'ai absorbé cette histoire, son histoire et en suis restée bouche bée.

Une fois rentrée, j'ai éprouvé le besoin de m'engloutir dans cette lecture. Une envie irrésistible de plonger dans cette rhapsodie pour ne pas l'oublier...



Et ce fut drôlement bon. Clairement à la hauteur de ce que j'en avais entendu.



"Rhapsodie des oubliés" c'est le récit d'Abad, un gosse de treize qui tente tant bien que mal...plutôt mal...de grandir, de se forger dans un quartier difficile. Ce quartier de la Goutte d'or, je ne le connais pas mais, au travers des mots de Sofia, je l'ai découvert comme si j'y étais. Je peux pas dire que j'ai envie d'y passer des vacances, mais quoi qu'il en soit, les rencontres que j'ai faites dans ce drôle de quartier sont inoubliables. Des vieilles dames, des putes, des djihadistes en devenir, des dealers, des clodos, des immigrés, des cassos en tout genre...bref tu l'as compris, le panel complet de toute une ville, de toute une vie. Beaucoup de douleurs dans ces destins mais aussi beaucoup d'amour et d'espoir.



Tu ressentiras les odeurs, la chaleur. Tu ressentiras chaque émotion et tu verras chaque coin de rue comme si tu y étais, caché à observer cette "faune" en pleine action. Action de vie à l'état pur.



Elle te raconte tout ça avec des mots qui te transpercent. Des mots qui filent droit à ton âme et à ton cœur avec spontanéité, authenticité. Des mots qui te filent, par moment, des ruisseaux dans les yeux...comme les mots de Colette, ceux de la fin qui m'ont littéralement foutu la boule à la gorge...



C'est beau. C'est fort. C'est puissant et c'est à lire absolument !
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Rhapsodie des oubliés

J'ai pris ce livre parce que François Busnel nous en a dit que du bien. Raté pour moi, je n'ai même pas été à la fin. Pourquoi ? parce que si vous voulez un roman qui vous raconte la difficulté de vivre à Paris quand vous êtes émigré et pauvre, lisez un seul livre "la vie devant soi d'Emile Ajar. Là, c'est confus, nous passons d'un personnage à l'autre et il est difficile de s'y retrouver. La focalisation de l'adolescent sur la bagnette, est limite insupportable. Rien de développer de nouveau sur la vie des cités, sur la prostitution quasi obligatoire des filles etc...il n'y a pas de stye non plus, rien de la fraîcheur incroyable de Momo. Bref. J'ai déjà oublié.
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Rhapsodie des oubliés

Sofia Aouine a du style et une verve comme on en trouve assez rarement. Son Abad et son 18ème arrondissement m'ont fait chialer alors que le ton n'est ni larmoyant, ni misérabiliste.Son écriture vient des tripes et vous prend aux tripes. Paris est sale, pue, il est rempli de cloches, de cassos, d ivrognes, de clandos,de branleurs. La violence est crasse, l'odeur est rance mais l'humanité naît de la mauvaise herbe et Abad nous illumine par son parler franc et son intelligence. Son court vécu d'ado malmené, balafré, jouisseur et sentimental nous interroge sur nos existences, pas si malheureuses tout compte fait.
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Rhapsodie des oubliés

Premier roman à la langue crue. Le héros raconte son enfance de petit libanais exilé en France avec sa famille: ils habitent le XVIIIe, quartier chaud où la prostitution se déploie. Le gamin fait partie d'une bande de quatre fantastiques, obsédés par le sexe; il fait des bêtises et a droit à un suivi d'une psy; il se fait des amies mais Gervaise "disparaît et Odette , désorientée se retrouve en EPHAD. Abad va connaître famille d'accueil et foyer: il consigne son quotidien dans un carnet noir que lui a donné la psy...pas facile de vivre rue Léon ni d'en être chasser à la suite d'une fugue, objet d'un malentendu.
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Rhapsodie des oubliés

Abad, jeune libanais en exil, arrive à paris dans le quartier de Barbès. Il raconte son quotidien d'adolescent. A travers ses yeux, nous voyons le monde tel qu'il est, violent, inquiétant , misérable et surtout injuste. On peut voir en Abad, le petit frère de Momo de : La vie devant soi. Ce roman donne la parole aux oubliés de la société relégués dans des quartiers paupérisés où fleurissent les trafics en tout genre : drogue, prostitution, radicalisation, racket etc. Mais ce triste constat de la misère humaine est magnifié par la langue de Sofia Aouine.

Parfois crue, novatrice dans les expressions et les comparaisons et parfois très drôles quand aux préoccupations du narrateur et de ses amis adolescents.

J'ai vraiment aimé ce livre, belle réussite de premier roman, j'ai hâte de lire le prochain...
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Rhapsodie des oubliés

Coup de cœur!! Pour un premier roman, c'est une sacrée réussite ! Je me suis régalée et j'ai adoré suivre les tribulations de l'inoubliable Abad qu'il est difficile de ne pas prendre en affection! Un ado de 13 ans hyper attachant et touchant qui essaie tant bien que mal de trouver des réponses à toutes les questions qui se bousculent au portillon de la Goutte d'Or. Parce qu'il n'est pas tous les jours facile de grandir dans ce quartier de Barbès entre les prostituées, les dealers, les problèmes d'argent, des parents qui font ce qu'ils peuvent, la violence et les fanatiques. Quand en plus les hormones font leur révolution et vous chatouillent le bas-ventre, c'est le bordel...! C'est aussi un très beau plaidoyer pour les vies cabossées, les invisibles, les poissards et laissés pour compte.

L'écriture de Sofia Aouine est explosive, crue, sans chichi ni tortillon, touchante, très évocatrice, vivante et dans le même temps d'une incroyable poésie! Ça claque, ça swingue, ça pétarade et c'est aussi très drôle ! Une histoire rythmée où l'on ne s'ennuie pas un seul instant à côtoyer une galerie de personnages émouvants. Bref, un petit bijou! Bravo pour ce premier roman, vivement le prochain !
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Rhapsodie des oubliés

Abad est un jeune ado d'origine libanaise qui, dans l'appart' familial de la rue Léon du quartier Barbès, fume des joints et s'astique la nouille en matant Youporn ou le groupe de Fémen qui se balade seins nus dans l'appart' d'en face.



Autour d'Abad gravite une constellation de personnages que l'auteure prend soin de dépeindre dans des chapitres qui leur sont dédiés. Et quels personnages ! Ce serait en dire presque trop d'évoquer chacun d'entre eux tellement c'est un plaisir immense de les découvrir au fil du roman. Tous ont une histoire qui les a amenés dans ce quartier au milieu des dealers, des clodos, des putes et de leurs maquereaux. Tous sont émouvants, touchants, vrais.



A travers sa rue "qui raconte l'histoire du monde avec l'odeur de poubelles", Abad voit la société avec un regard de dérision : les filles dont le corps doit intégralement se cacher à la vue des hommes sont des "batmans", les salafistes, qui, comme un cancer ronge peu à peu les organes d'un corps qui ne sait pas se défendre, sont "les barbapapas" d'un quartier qu'ils tente de mettre à genoux . Et dans sa naïveté adolescente Abad se dit qu'il luttera contre tout ce qui bouffe son quartier et les êtres qui lui sont chers, qu'il les sortira de leur fange, ces "maudits (qui) se baignent dans leur malédiction comme dans une grande baignoire de merde".

C'est un roman fort et nécessaire que cette "Rhapsodie des oubliés". Ça a la truculence du mariage entre la grossièreté d'un ado du siècle et le talent littéraire d'une auteure prometteuse. On ressort enrichi de cette Rhapsodie en se disant que le XXIème siècle a trouvé sous la plus d'Aouine ce que le XIXème avait trouvé sous celle d'Hugo : son gamin de Paris, un Gavroche qu'on est pas près d'oublier.
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