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Critiques de Sofia Aouine (168)
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Rhapsodie des oubliés

Alors là on est dans le béton, dans la tchatche, fort bien écrit, très actuel, sans concession sur le monde de la rue. Des éclats de rire mais aussi une grande émotion !

Abad, libanais, débarque au quartier de la goutte d'or à barbes. Il se raconte à travers son quartier : le PMU, les copains, les putes, les salafistes, la rue, l'amour que l'on découvre quand on a 13 ans... Et il y a Odette la gentille voisine et il y a la psy super qui "ouvre en dedans". Et puis quand enfin Abad, 14 ans, intelligent semble avoir trouvé une certaine paix... bim ! Mais je n'en dis pas plus... J'ai vraiment bien aimé oui cependant la fin m'a laissé dans une très grande frustration...
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Rhapsodie des oubliés

Abad, treize ans, habite à Barbès, dans la rue Léon. Depuis qu’il a fui le Liban avec ses parents, sa vie n’est plus la même. Entre les coups de son père, détruit par l’exil, et l’humiliation et le silence de sa mère, l’adolescent s’est trouvé un nouveau refuge : la rue. Enchaînant bêtises sur bêtises, passant de malfaisant à délinquant, il raconte sa vie, dans cette jungle.



Une jungle, ou plutôt la cour des miracles ! Elle est peuplée de petites gens, d’oubliées qui vivotent. Comme s’ils avaient été tous mis là, au même endroit pour ne pas gêner les bourgeois avec leur misère. Ces laissés-pour-compte, malmenés, fatigués, meurtris par la vie mais qui pourtant vont remplir le quotidien d’Abad, telles des bouées de sauvetage qui lui permettront de se construire, de ne pas sombrer. On y rencontre Odelle, la vieille dame abandonnée à l’hospice, Gervaise la prostituée au destin tragique mais aussi Batman, la jeune fille séquestrée par son frère salafiste… Des oubliés qui s’appuient les uns sur les autres avec un même espoir : avancer.
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Rhapsodie des oubliés

C’est l’histoire d’un jeune libanais ayant fui son pays et atterrissant à la Goutte d’Or, quartier coloré et populaire de Paris.

Entre un père taiseux, détruit par un travail (lorsqu’il en avait un) harassant et douloureux et une mère retranchée et presque absente, Abad passe beaucoup de temps dans la rue avec les copains, un peu à l’école et encore plus à la fenêtre de sa chambre à observer ses voisines, tentant ainsi d’assouvir ses désirs d’adolescent.

Ce livre est plein de la testostérone de ces adolescents, de la bêtise de ses apprentis salafistes mais aussi de la force de ses personnages féminins. Entre la « dame d’ouvrir dedans », la psy qui le fait parler alors qu’il ne veut pas, Odette, sa vieille voisine qui lui parle de livres, de musique, de films ou bien Gervaise la « pute camerounaise », ces femmes sont un peu ses mamans de substitutions, celles à qui il se raccroche dans ce monde trop brutal. Et sans oublier « Batman », cette jeune voisine embrassée une fois (quel souvenir !) et qui lui écrit le quotidien de cette jeune musulmane emprisonnée dans l’intolérance coranique de son père et de son frère ; bouleversant !

La langue de ce monologue est celle de la rue, de ces jeunes au langage parfois trash et cru. Cela pourrait être lassant s’il n’y avait dans ce récit un mélange d’innocence, de naïveté mais aussi une volonté à raconter, sans fard, sa vie, le quartier, mais aussi la débrouille, la misère de ces oubliés, l’amitié de cette bande de copains plus intéressés par les «  nichons yougo » que par l’école.

C’est le récit à la fois tendre et amer d’un ado déraciné qui se cherche, se construit au milieu des habitants de ce quartier parisien qui ne ressemble à aucun autre. Et c’est pas mal du tout !
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Rhapsodie des oubliés

Écouté en livre audio avec la voix d'Ariane Ascaride, ce livre ne m'a pourtant pas emportée, contrairement à ce que les critiques très élogieuses à son propos auraient pu me faire croire. La langue brute, populaire et sans concession que Sofia Aouine prête à ses personnages avait pourtant de quoi convaincre, nourrie par le parcours de l'actrice et son origine sociale. La division des chapitres en monologues intérieurs a sans doute empêché que cette langue pleine de verve et de rage se déploie au sein de vraies rencontres entre les personnages et de dialogues où chacun développe une consistance propre. C'est finalement cette violence du point de vue unique sur les autres, vus à partir du regard d'Abad, jeune garçon de 13 ans en pleine puberté et déjà révolté par la vie, qui s'est imposée en définitive, bien plus que la violence verbale des propos tenus au fil du livre. Les "oubliés" me paraissent surtout être ceux à qui on n'a pas réellement laissé la parole dans ce livre pour répondre au déversement de jugements lapidaires et sentencieux prononcés par Abad, dans sa posture narcissique toute-puissante d'adolescent. L'interprétation grave d'Ariane Ascaride ne m'a pas parue non plus propice à incarner la légèreté de la parole adolescente ; elle a au contraire fait entendre le déséquilibre dans la répartition de la parole tout au long du roman. Au final, c'est l'enjeu de ce roman qui se dérobe plus on avance dans l'intrigue, malgré cette très belle phrase qui le clôture : "Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été."
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Rhapsodie des oubliés

💣 Petite Bombe 💣

Énorme coup de cœur !

La plume de Sofia est explosive.

J’ai adoré suivre ce gamin qui prend sans cesse des coups mais qui ne demande qu’à être aimer. Un texte réaliste dur et plein de tendresse.

À découvrir d’urgence.

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
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Rhapsodie des oubliés

Abad a treize ans et la vie devant lui, mais dans la rue Léon du quartier Barbès, il se cogne aux murs d'un monde "avec une odeur de poubelles". Fils de réfugiés libanais, il observe de sa fenêtre le Paris des oubliés, la misère, le trafic, la violence, la radicalisation... tableau sombre où un gamin peine à se faufiler pour trouver sa place - jusqu'à flirter avec la délinquance - et assouvir la plus grande préoccupation de n'importe quel ado : l'amour. Ça heurte et ça percute et ça bouscule, ça raconte sans fards dans un parfait équilibre entre crudité et tendresse. On a envie de le prendre dans ses bras, Abad, et en même temps on sait qu'on se prendrait sans doute un uppercut en retour car au fur et à mesure de ses pérégrinations et pour se protéger, il a dû se forger une sacrée carapace, que parviennent légèrement à fissurer une psy (chargée d'"ouvrir dedans"), la vieille voisine qui perd la tête ou une prostituée héritière de Zola. C'est un Paris gouailleux mais pas très joyeux, raconté avec un rythme unique et une grande humanité.
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Rhapsodie des oubliés

La famille d'Abad a fuit le Liban et tente de se construire une vie dans le quartier de la Goutte d'or à Paris. C'est là qu'Abad traîne ses baskets sur le bitume couleur désespoir de la rue Léon. Rue Léon… c'est pas une rue ! C'est la cour des miracles ! Elle est peuplée d'oubliés et de petites gens qui vivotent. A croire qu'on les a tous stockés au même endroit. Comme pour ne pas gêner les bourgeois avec la misère… Des personnages meurtris par la vie, malmenés, fatigués et pourtant salvateurs pour Abad. Des bouées de sauvetage qui lui permettront de se construire, de ne pas sombrer et de continuer à croire que la vie ce n'est pas que la misère. Les oubliés d'Abad, c'est une bande d'estropiés qui s'appuient les uns sur les autres dans l'espoir de continuer à avancer.

Il y a Gervaise, la pute Camerounaise, belle à se damner et qui s'accroche à son rêve d'une vie simple et rangée. Et puis « pute » c'est pas une insulte ! « Les putes aussi c'est des mères » alors Abad il s'en fout bien de savoir comment elle gagne sa vie Gervaise. Il l'aime parce qu'elle est belle. Surtout son coeur. Il y a aussi Odette, la vieille d'à côté, qu'Abad aime comme sa grand-mère, même quand elle attrape « la maladie qui sonne comme un gros mot craché par un allemand en colère ». Odette c'est les livres, la musique, les vieux films et les tartes aux pommes. Elle est vieille mais pas comme la dame d'ouvrir dedans, la psy qu'Abad est obligé de voir et qui ressemble à Schreck. Avec elle c'est compliqué, c'est un peu je t'aime moi non plus mais finalement Abad l'aime bien, même s'il lui en veut de le faire parler de ces choses qui lui font mal. Mais il lui pardonne parce qu'elle aussi elle en trimballe des casseroles, même si maintenant elle vit dans les quartiers chics.

Et puis à 13 ans on a des potes. Pour Abad ce sont les 4 fantastiques dont la principale occupation sont les « nichons Yougo » et autres conneries du même genre qui leur attireront bien des ennuis.



Sofia Aouine nous parle de ces invisibles sans misérabilisme, et sans fard dans une langue crue et rythmée pleine de gros mots et sans aucun égard pour le politiquement correcte. Condition féminine, sexe, religion, misère sociale… elle se saisit des sujets qui fâchent avec un humour grinçant et sous couvert de la franchise d'un gosse de 13 ans en pleine rébellion.



Certains peuvent être choqués par le vocabulaire d'Abad, personnellement je trouve que ce parti pris de l'auteur rend son personnage crédible. Employer un autre langage ç'aurait été travestir Abad. Dans la rue Léon un langage soutenu serait tombé comme un cheveu sur la soupe et puisque c'est Abad qui raconte et qu'il vit rue Léon... Et puis malgré son langage outrancier, il en dit de belles choses Abad. Tout ce qu'il nous raconte c'est beau, c'est triste et c'est criant de vérité !



Merci beaucoup à Babelio et audiolib pour la découverte.

Ce fut ma première expérience de « lecture audio » et si j'ai apprécié l'écoute de ce livre je reste une inconditionnelle du papier. En ce qui me concerne l'immersion dans l'histoire et le travail d'imagination m'est beaucoup plus agréable avec un livre entre les mains.
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Rhapsodie des oubliés

L’écriture de Sofia Aouine vous embarque dans l’histoire d’Abad dès la première page. Récit très ancré dans l’actualité que celui de ce jeune adolescent arrivé du Liban avec ses parents et atterri dans le quartier de la goutte d’or à Paris. Moyennant quelques passages un peu cousu à gros traits (je doute que les militantes des femen se promènent nues dans leur appartement à vis à vis), ce premier roman est très fort !
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Rhapsodie des oubliés

J’avais très envie de découvrir à mon tour, ce livre qui a séduit tant de personnes. Et bien, moi aussi j’ai été conquise et époustouflée. J’ai lu et dévoré en quelques heures ce très beau roman, qui, selon moi est percutant et ne laissera personne indifférent ! [C’est un livre à lire !]⁣

Nous sommes transportés dans l’histoire d’Abad, un adolescent de treize ans, haut en couleurs mais surtout attendrissant et émouvant. Il nous décrit une réalité, sa réalité du monde qui l’entoure, bien loin de faire rêver, malheureusement. Son quotidien n’est pas facile tous les jours, il essaie de s’échapper du monde où règnent violence, drogue, et bien d’autres choses... que nous ne connaissons pas forcément.⁣

La plume de Sofia Aouine est un pur délice ! Elle est la fois tendre et brutale dans ses mots et emporte facilement son lecteur dans son univers. À de nombreuses reprises, l’auteure a fait chaviré mon cœur et aujourd’hui encore, certains passages résonnent en moi.⁣ Le prix de Flore est amplement mérité, bravo pour cette pépite littéraire !
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Rhapsodie des oubliés

L'auteure, il y a quelques mois de cela, est venue présenter son premier roman à La Grande Librairie. Touchante et émouvante, touchée et émue par son histoire, je ne pouvais que découvrir ce récit à la fois fort, cruel et tellement vrai.

Le quartier, je le connais bien ; les magasins TATI, château rouge, le boulevard BARBES ... Le ton est celui de la rue, des cris, des moqueries, des menaces ... Mais c'est aussi la communauté, le sectarisme, les embrigadements, l'amitié, l'amour à leur manière. C'est vrai, c'est ce que j'ai entendu, c'est ce que j'ai vu ... Même si parfois, certains passages m'ont déroutée par la narration ou par certaines expressions utilisées, ce récit est une bombe pour ceux et celles qui auraient envie de connaître le PARIS caché et impénétrable à travers les yeux d'un gamin abandonné.

A découvrir absolument.
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Rhapsodie des oubliés

« Ma rue raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles. »



Sa rue, la rue Léon.

Son quartier, Barbes, Goutte-d ’Or, Paris XVIII.

Une ville dans la ville. Un monde à part. Une autre planète.

Un quartier à dimension universelle pour mieux contraster avec l’individualité qui y règne. Ici, les générations se succèdent sans se rencontrer, on y entasse les êtres, on additionne les vies. « Les âmes sont suspendues les unes aux autres mais ne semblent jamais se croiser. »

Des habitants isolés les uns des autres quand le quartier est isolé du reste du monde ; aux frontières hermétiques, quant à l’intérieur, tout y est poreux :

La rue Léon, c’est l’animation, le brouhaha, qui se communique d’un foyer à l’autre, contraste saisissant avec le silence, religion dans le foyer. Quand le père s’exprime uniquement par les coups, quand la mère se tait, le bruit de la rue lui confère une dimension parentale. Elle gouverne, elle materne.



Alors Abad comble le silence extérieur et éteint les hurlements intérieurs.

Il chante la rhapsodie des oubliés; ceux ignorés par⠀leur père, par la société, par leur mère, par l’amour, par la vie. Ceux qui n’ont plus que la rue comme foyer.

Il psalmodie des incantations contre l’oubli, convoquant les souvenirs, ceux qui vous hantent et vous consument, ceux que l’on veut oublier, ceux que l’on ne peut oublier, tatouant à jamais les mémoires qui « traversent silencieusement la peau des familles ».



Abad est la voix de ceux qui n’ont en pas. La mémoire de ceux qui n’en ont plus.

Sofia Aouine s’en fait l’écho, par une écriture puissante, rythmée et vivante. Ses mots crus, acides, contemporains sont le symbole de la richesse d’une langue en constante évolution. Une langue qui appartient à peuple ; un peuple auquel il appartient de la faire vivre.

L’argot qu’elle emploie, vocabulaire propre à un milieu fermé emprunte le même voyage vers l’universalité de la langue commune que le récit dont la construction narrative interroge les personnages et leur milieu par une dialectique intérieur / extérieur.

Ainsi Abad, narrateur et personnage principal, entame une odyssée introspective à mesure que son quartier et ses habitants prennent une dimension universelle.

Sofia Aouine atteint elle l’exposition d’une grande autrice.
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Rhapsodie des oubliés

« Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été. »



Nous sommes à Paris XVIIIe, quartier de La Goutte d’Or, qui n’a de doré que le nom. Ici, l’or est dans la survie que chaque habitant arrache par petits bouts à la misère, jour après jour.

L’or est aussi dans le cœur et les mots d’Abad, 13 ans, un intrépide adolescent venu du Liban avec ses parents et installé là, entre « les murs qui pleurent » de la rue Léon. Abad raconte la misère coulée avec le béton et tapie dans les regards, le silence soigné par les coups, les femmes condamnées, la montée du jihadisme, la saleté des jours et du ciel...

Il décrit, se révolte, se questionne avec ses mots et ses accents à lui : crus, poétiques, drôles et cinglants, comme autant de pépites semées au fil des pages.

Mais il raconte surtout ce qui le sauve : son corps qui bouillonne d’hormones et d’amour, sa rage de vivre et son besoin des femmes, car ce sont elles qui « l’élèvent» véritablement.



Ce petit livre m’a transpercée et d’une certaine façon m’a rappelée à l’ordre. Je pense qu’à mon prochain séjour à Paris, j’irai voir la rue Léon. Merci Sofia Aouine de nous livrer avec autant de talent, d’humour et de sincérité la réalité de votre enfance.
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Rhapsodie des oubliés

Bourré de clichés jusqu'à l'absurde, je suis choquée que certains puissent comparer ce roman à Zola ou à Gary...
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Rhapsodie des oubliés

J'avoue m'être précipité sur ce roman lors de sa sortie en poche , un petit livre dont la couverture s'avère très suggestive avec les facéties d'un jeune garçon dont on peut penser qu'il pourrait être le petit Abad, le héros.

Abad va nous emmener dans son territoire , la rue Léon, dans le quartier de Barbés , La Goutte d'or . Qu'est - ce que l'on fait de son adolescence dans un territoire qui ne veut pas trop de vous , ne vous offre pas grand chose si ce n'est du rêve, de l'utopie , mais vous façonne sans que vous puissiez vous échapper ? La rue est sans pitié pour les plus faibles , territoire réservé, asservi , où tous les moyens sont bons pour exister , assurer une vie quotidienne bien précaire.

A treize ans , c'est le début de l'adolescence , l'éveil des sens , les seins des nanas qui obsédent les esprits et excitent les bas - ventres .... Nous suivrons ,tout au long du récit, les pérégrinations de bon nombre de personnages gravitant autour de notre jeune héros.Des personnages plus ou moins attachants , jeunes ou vieux , sur lesquels notre regard s'attardera avec plus ou moins d' attention , avec plus ou moins de sympathie , plus ou moins d'empathie....

C'est , pour moi un bon roman, certes ; n'obtient pas le " Prix de Flore " qui veut , mais il me laisse un peu sur ma faim , balançant entre des passages émouvants, des passages humoristiques , des passages " un peu limite " aussi quant à une certaine obsession " sexuelle " sur laquelle l'autrice s'appesantit un peu trop à mon goût . Après, on peut regretter aussi un "découpage" particulier qui peut désorienter et un rythme assez lent .

Ensuite , il y a le langage et je vous laisse juges . Pour moi , j'aurais souhaité un peu plus de " retenue ", un peu de langage de la rue , mais aussi plus de vocabulaire " châtié " ou simplement plus " usuel et universel " .

Un tel sujet est forcément difficile à aborder et les clichés ne manquent pas même s' il ne convient pas de résumer le livre à cette caractéristique. Je ne regrette pas ma lecture , pas du tout , mais j'attendais autre chose . C'est un premier roman , il conviendra de s'en souvenir car la " plume " n'est pas maladroite .
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Rhapsodie des oubliés

Un livre court et percutant comme son écriture.

La vie d'un quartier et des personnages qui ont échoués là. Des histoires qui démarrent avec le sourire et se terminent dans les larmes.

Abad, Gervaise, Odette, la fille d'en face, on n'a qu'une envie c'est de leur tendre la main, mais aussi un frisson glacé en se disant que notre société peut être bien pourrie vis à vis de ses vies à la dérive.

Une auteure à suivre sans aucun doute.
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Rhapsodie des oubliés

Ça avait plutôt bien commencé, avec cette prise de parole très directe et très spontanée d’un jeune adolescent d’origine libanaise vivant dans une rue populaire du XVIIIe arrondissement de Paris. J’ai apprécié cette langue pleine de sève, ce personnage à la fois sensible et malicieux évoquant son éveil à la sexualité, la relation à ses parents et à son voisinage. J’ai aimé le regard personnel et déjà désenchanté qu’il jette sur le monde, ce mélange d’une expérience à la fois universelle de l’enfant en train d’entrer dans le monde des adultes et étroitement associée à une époque et à un environnement social. Et puis, comment ne pas sourire à la lecture du récit de ses visites chez la psy, qui lui ont été imposées parce qu’il reluquait les nichons de la magnifique Ukrainienne vivant en face de chez lui...

Il y a chez le personnage de Sofia Aouine quelque chose d’Antoine Doinel, du petit Jacques Vingtras, aussi, auquel j’ai pu songer, ou encore de Momo, le héros de La vie devant soi. Et puis, comment ne pas penser à Zola, avec cette peinture sociale et cette jeune femme prénommée Gervaise, qui croise la route d'Abad ?



Pourtant, passé quelques chapitres, j’ai un peu perdu le fil. On part dans plusieurs directions quand j’aurais aimé, personnellement, voir approfondis les personnages de la psychanalyste ou de la vieille voisine prenant Abad sous son aile. Ce texte non dénué de charme et de qualités m’a semblé manquer d’une véritable colonne vertébrale. Mais il dénote néanmoins chez cette jeune auteure un véritable talent, que j’aurai plaisir à retrouver dans un prochain roman.
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Rhapsodie des oubliés

Livre court mais livre choc...belle écriture qui a chaque page me donne l'irrésistible envie d'accompagner Abad..
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Rhapsodie des oubliés

Une écriture qui nous offre des moments d’émotions forts.

Des personnages attachants dès la première page. Je reste pourtant sur ma fin, notamment avec des liens d’amitiés pas assez développés ou des histoires personnelles qui mériteraient d’en savoir plus. Notamment la prostitué, la psychologue, la jeune femme du balcon.



C’est malgré tout, un premier roman réussi! Hâte de lire la suite!
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Rhapsodie des oubliés

Vous vous-êtes déjà demandé ce qu’il pouvait se passer dans la tête d’un adolescent ? Sofia Aouine réussit à se glisser dans la tête d’Abad, 13 ans. Avec un langage cru, elle nous fait partager ses pensées et sentiments, son obsession des filles, la découverte de son corps et des premiers émois mais aussi les bêtises avec les copains du quartier. Mais ce roman, ce n’est pas seulement l’histoire d’un ado en milieu défavorisé. C’est aussi l’histoire d’un quartier, celui de la goutte d’or, dans le 18ème arrondissement de Paris. L’auteur peint une réalité, un quartier populaire, où se côtoient les immigrés, les prostituées, les travailleurs. La pauvreté est partout... et on l’oublie souvent, lorsque l’on habite de l’autre côté de Paris. Un autre pan de ce roman est l’hommage fait aux femmes: elles tiennent un rôle important, elles seront le soutien d’Abad, qui les respectera toujours et les aimera encore plus. Les portraits de Gervaise, la prostituée, d’Odette, la voisine âgée et d Ethel, la psychologue sont particulièrement émouvants. Sofia Aouine, que j’ai découverte dans la Grande Librairie, livre un premier roman vif, avec un style percutant, brut de décoffrage, tout en contraste avec des envolées lyriques et poétiques. Elle m’offre mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2019 ❤️. Un roman à ne surtout pas oublier !
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Rhapsodie des oubliés

Abad, jeune émigré libanais, a l’âge de tous les possibles, celui d’une vie qui commence, des envies de sexe et d’amour, de voyages et de découvertes, l’envie de vivre et de se fabriquer de beaux souvenirs. Mais c’est sans compter sur le père quasi absent, la mère débordée et soumise, les copains qui promettent la lune et ne voient pas les pièges, sur la justice qui n’entend pas ces gamins qui espèrent, attendent, tombent.



Alors dans la vie d’Abad il y aura Madame Futterman, la dame qui ouvre dedans, celle qui malgré sa vie de petite fille juive triste, sait écouter et rire encore ; il y aura Gervaise, la belle prostituée noire qui par peur des sorciers ne quittera jamais cette condition avilissante qui l’attendait à Paris quand on lui avait fait miroiter un vrai métier pour élever sa fille, il y aura Odette, la voisine accueillante qui offre un peu de rêve et de douceur au pays des sucreries et de la musique, il y aura encore Batman, la jeune fille voilée, tenue enfermée par les hommes de sa famille autant chez elle que sous son voile et qui ne rêve que de s’échapper pour enfin respirer, pour laquelle Abad aura son premier coup de foudre.



Premiers amours, premiers émois, premières grosses bêtises, quitter la rue Léon et la Goutte d’Or, quitter encore une fois ceux qu’on aime, partir encore pour grandir.



Quelle écriture, vivante et violente, utilisant à la fois l’argot et le langage des rues pour faire passer les émotions, la vie qui brule et bouleverse Abad et ses copains. Quelle énergie, quel humour mais aussi quel tourment dans ces mots, ces rencontres, ces aventures amères et douloureuses. Il se dégage de ce roman une rage de vivre, d’être, d’exister, qui prend le lecteur et ne le lâche pas. Si Abad m’a fait penser au petit Momo de Romain Gary, d’ailleurs présent en exergue d’un chapitre, son tempo est bien celui d’aujourd’hui. L’auteur fait vivre par ses mots, son rythme, cette ville qui perd ses jeunes dans les quartiers où la violence, la drogue et la misère ne sont jamais loin, malgré leur rage de vivre, leurs rêves et leur droit au bonheur.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/11/13/rhapsodie-des-oublies-sofia-aouine/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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