Il n'y a pas de repartie efficace sans humour ou sans un petit quelque chose en filigrane que l'on qualifie aussi de jeu de mots et jeu de sens.
Les grands félins, eux, nous inspireront avec leur beauté fascinante car, après tout, on peut vivre et travailler dans un monde archimodernisé et entretenir en soi un esprit élégant. Comme disait mon arrière-grand-mère, « ça ne mange pas de pain ! ». Autrement dit, ça ne coûte rien. Et dans un monde obsédé par la rentabilité et le chiffre, il serait dommage de ne pas tenter l’aventure et d’agir promptement, puissamment, élégamment, avec souplesse, respect de l’environnement et un flair vital.
Lorsqu’un humain se trouve dans une situation d’urgence, la pensée segmentée telle que nous l’utilisons ne peut répondre au problème. J’insiste bien sur l’aspect d’urgence, compte tenu du fait que cette urgence peut se manifester à des degrés divers. Un manager débordé et stressé vit une certaine urgence. Soit il va tenter de planifier pour agir ensuite, soit il va s’emmêler les pinceaux et augmenter son stress en courant après le temps.
L’homme étant un être pensant, nous nous glisserons dans la peau d’un félin, pour redécouvrir les sensations du moment présent, l’instinct, au sens de flair ou d’intuition, trop souvent étouffé par une mentalisation envahissante. Nous redécouvrirons les bienfaits du ralentissement nécessaire à la maîtrise de certaines situations. Nous expérimenterons l’action qui doit suivre la réflexion, mais aussi ce que nous appelons en improvisation le « carrefour de tous les possibles ».
La pensée moderne se réfère toujours à un temps linéaire, la réalité est tout autre, nous « avançons » – en fait nous vieillissons ! – dans un espace-temps.
Dans un monde de fureur et de bruit comme le nôtre, on peut largement comprendre que l’on ait envie de maîtriser un peu son destin.
« On peut se tromper longtemps, mais on peut aussi cesser de se tromper toujours. »
Séverine Denis