Le baiser donné par Judas au Christ en proie à Sa douleur insupportable est un instant qui a la profondeur de l’éternité : le Christ porte Son regard dans l’âme du disciple qui Le trahit, et le disciple lit dans ce regard son destin et sa condamnation, le jugement de l’Amour divin sur l’amour limité de l’homme. Que disait l’Amour divin ? Comme lors de la Cène, ce n’était pas une parole de jugement, mais d’amour plein d’affliction et de sollicitude, pour sauver celui qui court à sa perte. « Jésus lui dit : ‘’Mon ami, fais ta besogne’’ » (Mt 26, 50). Et encore : « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ! » (Lc 22, 48). Le Seigneur appelle Judas ami. Il ne l’exclut pas de Son amitié, et par conséquent ne le prive pas non plus de sa qualité d’apôtre ; Il l’implore seulement humblement : qu’as-tu ? Que fais-tu ? Ravise-toi, repends-toi ! Voilà le sens direct et unique des premières paroles du Seigneur. Il ne juge pas le traître, bien qu’Il ait su trouver des paroles de condamnation impitoyable contre les scribes et les pharisiens.
Ces paroles expriment Son attitude envers l’état moral de Judas, qui aux yeux du Seigneur n’est pas seulement un vil traître, cupide et déloyal : il reste un ami égaré, un apôtre déchu. (pp. 75-76)
L’Eglise du Christ n’est pas une institution ; c’est une vie nouvelle avec le Christ et en Christ, dirigé par l’Esprit Saint.
Le nom de Jésus présent dans le cœur humain lui confère le pouvoir de déification.
(L’orthodoxie)