When God Was a Rabbit - Sarah Winman
- (...) Et, en contrepoint à notre souffrance, nous avons la beauté. Nous aimons la beauté, n’est-ce pas ? Quelque chose d’agréable à l’œil nous réconforte. Agit en nous sur le plan cellulaire, nous permet de nous sentir vivants et plus riches. Une belle œuvre d’art ouvre nos yeux à la beauté du monde, Ulysses. Elle modifie notre vision et notre jugement. Capture à jamais ce qui est fugace.
Je découpe ma vie en deux parties. Pas vraiment un "avant" et un "après", mais plutôt deux extrémités contenant des années flasques de méditations vides, celles de l'adolescente et de la jeune fille engoncée dans un manteau de maturité mal ajusté, tout simplement. Des années d'errance que je ne perds aucun temps à me remémorer.
So, time heals. Mostly. Sometimes carelessly. And in unsuspecting moments, the pain catches and reminds one of all that's been missing. The fulcrum of what might have been. But then it passes. Winter moves into spring and swallows return. The proximity of new skin returns to the sheets. Beauty does what is required. Jobs fulfil and conversations inspire. Loneliness becomes a mere Sunday. Scattered clothes. Empty bowls. Rotting fruit. Passing time. But still life in all its beauty and complexity.
Ma mère s'est installée avec moi sur mon lit, son parfum dévalant mon visage comme un souffle, ses paroles parfumées au Dubonnet et à la limonade.
" Tu as dit que je pouvais devenir ce que je voulais quand je serai grande, ai-je dit.
- Et c'est vrai, a-t-elle répondu avec un sourire. Mais ce n'est pas facile de devenir juif.
- Je sais, ai-je concédé avec tristesse. Il me faut un numéro."
Son sourire s'est évanoui.
Donc, le temps guérit. En général. Pardois avec négligence. Et dans des moments où l'on ne se méfie pas, la douleur surgit et rappelle tout ce qui panque. Le pivot de ce qui aurait pu être. Mais ensuite elle passe. À l'hiver succède le printemps et les hirondelles reviennent.
There are moments in life, so monumental and still, that the memory can never be retrieved without a catch to the throat or an interruption to the beat of the heart. Can never be retrieved without the rumbling disquiet of how close that moment came to not having happened at all.
…, et qu’il craquait pour la tulipe - une fleur qu’aucun homosexuel digne de ce nom n’aurait reconnue comme sa préférée. « Les souvenirs, me disait-elle, aussi petits et insignifiants soient-ils, sont les pages qui nous définissent.»
Nous continuons de vivre dans le sillage de la Révolution française, de Hitler et de Mussolini, dit Evelyn. Il suffit de gratter le vernis en surface et le mal redresse la tête. Il a été vaincu mais n'est jamais parti.
- Quand je vous appelle, chacun d'eux écoute.
Massimo rit.
- C'est ainsi que les informations se transmettent. Que les gens apprennent à vous connaître. C'est constitutif de cette société.
La vie est ce que tu en fais.