Les impressionnistes partagent une même révolte contre la peinture académique (celle de l’ordonnance calculée, de l’espace perspectif, de la couleur locale). Ils abandonnent l’atelier pour peindre en plein air. En voulant transcrire picturalement les reflets de l’eau, le mouvement des frondaisons, les variations atmosphériques, l’artiste impressionniste libère la touche. La réalité se dissout.
Dans le souci de traduire la lumière par la couleur, les contours sont estompés et le modelé est abandonné. On perd les choses dans leur stabilité pour trouver la matière chatoyante de la peinture : les objets et paysages s’interpénètrent ; les composantes disparates de la réalité fusionnent dans la lumière. Délivré de l’anecdote littéraire, le peintre revendique ainsi la liberté d’exprimer sa sensibilité, les sensations qu’il éprouve devant la nature.
Ainsi l’impressionnisme est-il avant tout une esthétique qui rend compte de l’éphémère.