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Citations de Samuel Butler (52)


La vie est comme la musique: Il faut suivre son oreille, ses sentiments et son instinct, et non des règles.

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Samuel Butler
L'introduction d'éléments légèrement nouveaux dans notre manière d'agir nous est avantageuse : le nouveau se fond alors avec l'ancien et cela nous aide à supporter la monotonie de notre action. Mais si l'élément nouveau nous est trop étranger, la fusion de l'ancien avec le nouveau ne se fait pas, car la Nature semble avoir en égale horreur toute déviation trop grande de notre pratique ordinaire et l'absence de toute déviation.

(entre 1835 et 1902)
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Le malheur c'est que l'homme a été aveugle depuis trop longtemps déjà. Dans sa dépendance à l'usage de la vapeur*, il s'est fourvoyé en croissant et multipliant. Retirer tout à coup l'énergie de la vapeur n'aura pas pour effet de nous faire revenir à l'état où nous étions avant son introduction ; il y aura un effondrement général et une ère de chaos tel qu'on en a jamais connue ; ce sera comme si notre population doublait d'un seul coup, sans ressource supplémentaire pour nourrir le plus grand nombre. L'air que nous respirons est à peine plus nécessaire à notre vie animale que l'utilisation des machines ne l'est à notre civilisation : c'est grâce à leur force que la population s'est accrue. Ce sont autant les machines qui agissent sur l'homme et font de lui ce qu'il est, que l'homme qui a agi sur les machines et les a fabriquées. Mais nous devons choisir entre deux alternatives : endurer une grande souffrance dès à présent, ou bien nous voir progressivement supplantés par nos propres créatures, jusqu'à ce que nous ne nous classions pas plus haut vis-à-vis d'elles que les bêtes des champs vis-à-vis de nous.


*L'ouvrage est de 1872. L'essentiel des machines connues par l'auteur fonctionne donc à vapeur.
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Nous pensons qu'une guerre à mort devrait leur [les machines] être déclarée sur-le-champ. Toute machine de n'importe quel type devrait être détruite par celui qui se soucie de son espèce.
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Les machines ont exploité la servile préférence que l'homme donne à ses intérêts matériels plutôt que spirituels, et l'ont mystifié en lui fournissant cet élément de lutte et de guerre sans lequel aucune espèce ne peut se développer. Les animaux inférieurs progressent parce qu'ils luttent les uns contre les autres ; les plus faibles meurent, les plus forts se reproduisent et transmettent leur force. Les machines étant incapables de se battre elles-mêmes, elles se sont emparées de l'homme pour qu'il mène bataille à leur place : tant qu'il remplit dûment cette fonction, tout va bien pour lui - du moins il le pense ; mais dès qu'il échoue à faire de son mieux pour le progrès des machines en sélectionnant les bonnes et en détruisant les mauvaises, il est laissé à la traîne dans la course à la concurrence ; et cela signifie pour lui toutes sortes de situations inconfortables, et peut-être la mort.
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Qui nierait que celui qui peut ajouter un train spécial à son identité, et aller où il veut, soit plus hautement organisé que celui qui, même s'il aimerait avoir le même pouvoir, a autant de chance de l'obtenir que s'il désirait avoir les ailes d'un oiseau, et qui n'a pour tout moyen de locomotion que ses jambes ?
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Comme nous connaissons mal nos pensées !... Oui, nous connaissons nos actions réflexes, sans doute, - mais nos réflexions réflexes ! L'homme, parbleu, s'enorgueillit d'être conscient ! Nous nous vantons d'être différents des vents et des vagues, et des pierres qui tombent, et des plantes qui croissent sans savoir comment, et des bêtes errantes qui vont et viennent, suivant leur proie sans l'aide, il nous plaît à dire, de la raison. Nous autres, nous savons si bien ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons, n'est-ce pas ? J'imagine qu'il y a quelque chose de vrai dans l'opinion qui commence à se répandre aujourd'hui, selon laquelle ce sont nos pensées les moins conscientes et nos moins conscientes actions qui contribuent surtout à façonner notre vie et la vie de ceux qui sortent de nous.
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La vie, à ce qu'ils affirment, deviendrait intolérable si les hommes n'étaient guidés dans toutes leurs actions que par la raison seule. La raison entraîne les hommes à tracer des limites hâtives et trop précises, et à définir les choses au moyen du langage ; du langage qui, de même que le soleil, fait d'abord croître et dessèche ensuite. Il n'y a de logique que dans les opinions extrêmes, mais elles sont toujours absurdes. Le juste milieu est illogique, mais un juste milieu illogique est préférable à l'absurdité patente des idées extrêmes. Il n'est pas de sottises ni de déraison plus grande que celles qui, en apparence, peuvent se défendre irréfutablement par la raison même, et il n'y a guère d'erreurs auxquelles les hommes ne peuvent être aisément amenés, lorsqu'ils fondent leur conduite sur la seule raison.
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Une vraie paire d'amoureux, c'est comme le lever et le coucher du soleil : ces choses-là arrivent tous les jours, mais nous les voyons bien rarement.
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Il est curieux de lire les avertissements que les plus sages d'entre eux donnent à ceux qui songent à changer d'existence. Ils leur parlent comme nous parlerions à un prodigue, et avec à peu près autant de succès.

« Naître », leur disent -ils, « est une trahison, un crime capital, dont le châtiment peut fondre sur vous à n'importe quel moment après que la faute a été commise. Il se peut que vous viviez soixante-dix ou quatre-vingts ans ; mais qu'est-ce cela, comparé à l'éternité dont vous jouissez ici? Et même si la peine était commuée, et qu'on vous permît de vivre toujours, vous finiriez par être si horriblement las de la vie que la plus grande marque de clémence qu'on pourrait vous donner serait de vous exécuter.

« Considérez les innombrables risques que vous courez ! naître de parents mauvais, et être instruit dans le vice ! ou naître de parents sots et être nourri de billevesées et d'idées fausses ! ou de parents qui vous considéreront comme une espèce de bien meuble, de propriété, dépendant bien plus d'eux que de vous-même ! Et puis, vous pouvez tomber sur des parents tout à fait antipathiques, qui ne pourront jamais vous comprendre, et qui feront tout leur possible pour vous contrecarrer (comme la poule qui a fait éclore un caneton) et qui ensuite vous traiteront de fils ingrat parce que vous ne les aimerez pas. Ou bien encore vous pouvez tomber sur des parents qui ne verront en vous qu'un être à hébéter pendant qu'il est encore jeune, de crainte qu'il ne leur donne des ennuis plus tard en se permettant d'avoir des désirs et des sentiments personnels.
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Voici donc ce que j'appris. Dans ce pays, si un homme tombe malade ou contracte une maladie quelconque, ou s'affaiblit physiquement d'une manière quelconque avant soixante-dix ans, il comparaît devant un jury composé de ses concitoyens, et s'il est reconnu coupable il est noté d'infamie et condamné plus ou moins sévèrement selon les cas. Les maladies sont classées en crimes et délits comme les violations de la loi chez nous : on est puni très sévèrement pour une maladie grave, tandis que l'affaiblissement de la vue ou de l'ouïe quand on a plus de soixante-cinq ans et qu'on s'est toujours bien porté jusque-là, n'est sujet qu'à une amende ou, à défaut de paiement, à la prison.

Mais si un homme contrefait un chèque ou met volontairement le feu à sa maison, ou s'il vole avec effraction, ou s'il commet toute autre action qui est considérée comme un crime chez nous, dans tous ces cas, ou bien il est mis à l'hôpital et très bien soigné aux frais du public, ou bien, s'il en a les moyens, il fait savoir à ses amis qu'il vient d'être pris d'un violent accès d'immoralité, exactement comme nous faisons quand nous sommes malades, et alors ses amis viennent le voir, pleins de sollicitude, et lui demandent avec intérêt comment cela l'a pris, quels ont été les premiers symptômes, et ainsi de suite, questions auxquelles il répond avec une entière franchise ; car une mauvaise conduite, bien que regardée comme quelque chose d'aussi digne de pitié que la maladie l'est pour nous, et comme l'indication certaine d un dérangement grave chez la personne qui se conduit mal, est pourtant considérée uniquement comme le résultat d une malchance antérieure ou postérieure à la naissance.

Mais le plus étrange de cette affaire c'est que, tout en attribuant les fautes morales à de la malchance soit dans le tempérament qu'on a, soit dans le milieu où on a été élevé, ils refusent d'admettre la malchance comme circonstance atténuante dans certains cas qui en Angleterre n'éveilleraient que de la sympathie ou de la pitié. Tout espèce de guignon, ou même le fait d'avoir été victime d'autrui, est considéré comme une faute contre la société, attendu que ces choses mettent mal à leur aise les personnes qui en entendent parler. Ainsi donc, le fait de perdre sa fortune, ou de perdre un ami très cher qui vous rendait de grands services, est puni presque aussi sévèrement qu'un délit physique.
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Samuel Butler
Une poule est seulement la façon d’un œuf de faire un autre œuf.
(cité par Howard Bloom dans "Le principe de Lucifer")
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Quoi qu'il en soit, le mal appelé « peur-de-se-compromettre » était fatal à l'intelligence de ceux qui l'attrapaient et presque tout le monde dans les Collèges de Déraison en était atteint. Au bout de quelques années l'atrophie des opinions survenait immanquablement, et le malade devenait complètement insensible à tout, excepté aux aspects les plus superficiels des objets matériels avec lesquels il était constamment en contact. L'expression du visage de ces gens-là était repoussante. Pourtant ils ne paraissaient pas souffrir beaucoup, car aucun d entre eux n'avait la moindre idée qu'ils étaient plus morts que vivants. Jusqu'à présent on n'a pas trouvé le remède à cette répugnante maladie nommée « peur-de-se-compromettre ».
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J'avoue qu'une fois elle eut presque raison de moi. Elle me demanda ce que je penserais si elle me disait que mon Dieu, dont je venais de lui expliquer la nature et les attributs, n'était que l'expression de la plus haute idée que l'homme puisse se faire de la bonté, de la sagesse, et de la puissance ; qu'afin de donner une idée plus vive d'une notion si grande et si glorieuse l'homme l'avait personnifiée et lui avait donné un nom ; que c'était une conception indigne de la Divinité que de la regarder comme une personne, car ainsi elle ne pouvait plus échapper aux nécessités de l'humanité ; que la seule réalité que les hommes devraient adorer c'était le Divin, partout où ils pourraient le découvrir ; que « Dieu » n'était que la façon dont l'homme exprimait son sentiment du Divin ; que de même que la justice, l'espérance, la sagesse, etc., étaient toutes contenues dans la bonté, de même Dieu était l'expression qui englobait toute bonté et toute puissance bonne ; que les gens ne cesseraient pas davantage d'aimer Dieu s'ils cessaient de croire à Sa personnalité objective qu ils n'auraient cessé d'aimer la justice lorsqu'ils auraient découvert qu'elle n'était pas véritablement une personne ; et même qu ils ne L'aimeraient véritablement jamais jusqu'au jour où ils Le verraient de cette façon.
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Il y a, dans Lord Macaulay, un passage où il compare les joies que nous pouvons retirer des livres avec les désagréments que peuvent nous causer nos amis. "Platon, dit-il, n'est jamais de mauvaise humeur. Cervantes n'est jamais impertinent. Démosthène ne vient jamais mal à propos. Dante ne reste jamais trop longtemps. Aucune divergence d'opinions politiques ne peut nous brouiller avec Cicéron. Aucun hérésie ne peut provoquer l'indignation de Bossuet." Sans doute je pourrais être d'un avis différent de celui de Lord Macaulay, quant à la valeur de quelques-uns des écrivains qu'il nomme, mais sa principale assertion est inattaquable, et elle revient à dire qu'avec les livres nous n'avons à nous gêner qu'autant que cela nous plaît, tandis qu'avec nos amis nous ne nous en tirons pas à si bon compte.
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Les Erewhoniens disent que nous sommes entraînés à reculons à travers la vie ; ou encore, que nous nous avançons dans l'avenir comme dans un corridor obscur. Le Temps marche à nos côtés et ouvre les volets à mesure que nous avançons. Mais souvent la lumière ainsi reçue nous éblouit et augmente l'obscurité qui s'étend devant nous. Nous ne distinguons que peu de choses à la fois et ce que nous voyons nous préoccupe bien moins que la crainte de ce que nous allons voir. Toujours à regarder avidement à travers la clarté du présent dans l'obscurité de l'avenir, nous devinons les grandes lignes de ce qui est devant nous grâce à des lueurs faiblement réfléchies par de mornes miroirs placés derrière nous, et nous nous avançons en trébuchant, de notre mieux, jusqu'au moment où la trappe cède sous nos pieds et nous avale.
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Tennyson a dit que la prière accomplit plus de choses que le monde ne se l'imagine; mais il a sagement évité de dire si ce sont de bonnes ou de mauvaises choses.
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« Inculpé qui comparaissez ici, vous avez été accusé d*un grand crime : celui d'être atteint de phtisie pulmonaire ; et, après un procès impartial fait en présence d'un jury composé de vos concitoyens, vous avez été jugé coupable. Je n'ai rien à dire contre la justice du verdict ; les preuves contre vous sont accablantes, et il ne me reste qu'à prononcer un jugement qui remplisse les intentions de la loi. Ce jugement sera sévère. Ce n'est pas sans douleur que je vois un homme si jeune encore, et dont l'avenir s'annonçait si brillant, conduit à cette situation déplorable par une constitution physique que je ne puis que considérer comme radicalement viciée. Mais votre cas à vous n'est pas digne de compassion : ce n'est pas là votre première faute : vous avez vécu une vie de crimes, et n'avez mis à profit l'indulgence avec laquelle on vous a traité plusieurs fois déjà, que pour enfreindre encore plus gravement les lois et les institutions de votre pays. L'année dernière vous avez été reconnu coupable de bronchite aiguë ; et je constate que, malgré que vous n'ayez que vingt-trois ans, vous avez été condamné jusqu'à quatorze fois pour des maladies d'un genre plus ou moins odieux ; enfin, il n'y a pas d'exagération à dire que vous avez passé la plus grande partie de votre existence dans les prisons.
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"Je dirais volontiers aux parents qui désirent vivre tranquilles : "Dîtes à vos enfants qu'ils sont très méchants, beaucoup plus méchants que la plupart des enfants. Désignez-leur quelques uns de leurs petits camarades comme des modèles de perfection, et persuadez-les de leur propre infériorité. Vous êtes tellement mieux armés qu'eux qu'ils ne peuvent pas lutter contre vous. C'est là ce qu'on appelle l'influence morale, et cette influence vous permettra de les étriller autant qu'il vous plaira. Ils croient que vous en savez plus long qu'eux, et ils ne vous ont pas encore assez souvent pris en train de mentir pour se douter que vous n'êtes pas les gens vertueux et scrupuleusement véridiques que vous prétendez être ; et ils ne savent pas encore à quel point vous êtes lâches, ni avec quelle promptitude vous tourneriez le dos s'ils se mettaient à vous résister avec persistance et systématiquement. C'est vous qui avez les dés en mains et qui les jouez pour vous et pour vos enfants. Pipez-les donc, car il vous est aisé de vous arranger pour empêcher vos enfants de les examiner. Dîtes-leur que vous êtes pour eux d'une indulgence extraordinaire ; insistez sur le bienfait inestimable que vous leur avez conféré, d'abord en les mettant au monde comme vos enfants à vous plutôt que comme les enfants de n'importe quel autre père de famille. Dîtes que ce sont leurs intérêts les plus sacrés que vous défendez chaque fois que vous êtes de mauvaise humeur et que, pour vous mettre un peu de baume au coeur, vous désirez vous rendre désagréable."
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N'allez pas vous figurer que vous serez plus sage que vos parents. Vous pouvez être d'une génération en avance sur ceux que vous avez importunés, mais à moins que vous ne soyez un des plus grands parmi les hommes, vous serez toujours d'une génération en retard sur ceux qui vous importuneront à votre tour.
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