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J’ai beaucoup d’atomes crochus avec ces « jeunes féministes » qui remettent en question le concept de vagues, pour caractériser les différents féminismes », du travail ménager comme d’« une question éminemment politique », de la nouvelle place des femmes en politique et la vie économique « mais pendant ce temps-là, le ménage doit être fait, les vêtements doivent être lavés et les repas préparés », de conflits, « Le travail ménager constitue sans doute l’occupation humaine la plus chargée d’émotivité, de conflits conjugaux et d’exploitation », de gratuité, « le travail ménager EST un travail gratuit : il échappe aux théories économiques », des débats et de leur évolution, « On a parfois l’impression que les débats actuels du féminisme se concentrent sur l’identité, l’orientation sexuelle, l’intersectionalité, le droit à l’enfant (pour les couples homosexuels ou les femmes stériles) avec ses prouesses technologiques (fécondation in vitro, insémination, etc.)
Comment expliquer que le mouvement féministe n’ait pas obtenu de victoires significatives au niveau du travail ménager ? Et plus précisément, pourquoi ce sujet est-il pratiquement absent des mobilisations féministes actuelles ? Pourquoi les luttes entourant le travail ménager sont-elles pratiquement évacuées de la mémoire du mouvement féministe ? Pourquoi, enfin, lorsqu’on parle du partage des tâches ménagères dans le couple, les réactions sont-elles encore si évocatrices : défensives, amères ou même empreintes de colère ?
Le travail ménager comprend généralement les tâches d’entretien ménager du logis, l’achat de biens pour le ménage, les tâches de planification, la préparation des repas, l’éducation des enfants et le soin des proches. Certaines féministes incluent également dans cette définition l’affection, la sexualité et la grossesse
Penser notre libération collective implique donc de faire front commun pour décharger nos corps et nos esprits, que ce soit en refusant le travail gratuit, en luttant pour le rendre visible, en faisant grève pour en transformer les conditions ou en nous solidarisant des luttes des autres femmes
Toutefois, alors même qu’elles acquéraient une indépendance financière en occupant un emploi, elles ont bien rapidement compris que cette liberté avait un prix. Certaines femmes devaient alors assumer unedouble journée de travail en cumulant travail salarié et travail ménager
Historiciser le travail ménager, et les discours féministes à son sujet, m’a alors permis de dénaturer un certain « ordre » de la division sexuelle du travail
C’est un travail si répandu qu’il nous est invisible ; tellement inestimable qu’il est exercé gratuitement