Bienheureux Clément Rosset que je relis en ce moment et qui explique dans Fantasmagories (2006) que le contraire du réel, ce n'est pas l'imaginaire mais l'illusoire, l'imaginaire étant un des modes de préhension du réel, comme la mémoire. Je dis "bienheureux" quand je pense à toutes les sottises qui sont dites sur l'imaginaire et la fiction. Ce ne sont d'ailleurs pas seulement des sottises, mais une incompréhension qui m'apparait comme véritable maladie de la pensée. Pas une interview, pas un débat, pas une "rencontre littéraire" où les pauvres romanciers ne soient obligés de suer sang et eau pour expliquer que non, la fiction ce n'est pas "broder", ce n'est pas "romancer", c'est simplement penser plus loin.