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Citations de Rémy de Gourmont (173)


Rémy de Gourmont
« Quand un peuple n’ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l’esclavage. »
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Rémy de Gourmont
Le loisir, voilà la plus grande joie et la plus belle conquête de l'homme.
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« Penser par clichés est quelquefois développé à un degré prodigieux et sans doute pathologique. »
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M... dirait : "J'aime mieux être l'esclave de mes passions que l'esclave d'une morale.
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Rémy de Gourmont
LES ROSES DANS L'ORAGE

Les rose pâles sont blessées
Par la rudesse de l'orage,
Mais elles sont plus parfumées,
Ayant souffert davantage.
Mets cette rose à ta ceinture,
Garde en ton coeur cette blessure,
Sois pareille aux roses de l'orage.
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Un imbécile ne s'ennuie jamais : il se contemple.
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Rémy de Gourmont
Nietzsche avait peu d'expérience de l'amour. On dit même qu'il n'eut jamais avec aucune femme que des relations d'amitié. Il a cependant, comme tout bon philosophe, écrit et sur l'amour et sur les femmes. Un jour, à Sorrente, il confia à Malvina de Meysenburg, le cahier manuscrit qui contenait les aphorismes sur les femmes, parus depuis dans la première partie de Humain, trop humain. Malvida prit le cahier, le lut, et le rendit à Nietzsche en souriant. Il demanda l'explication du sourire. « Ne publiez pas cela, répondit Mlle de Meysenburg. » Nietzsche sembla froissé. il joignit le cahier au reste du manuscrit et envoya le tout à son éditeur.

Le conseil de Malvida était bon. Les aphorismes de Nietzsche sur les femmes forment la partie la moins intéressante de son oeuvre.
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Nouvelles littéraires
14 décembre 1914.

Elles nous viennent maintenant des tranchées, des dépôts, des hôpitaux, des camps de prisonniers. Qui est mort, qui est blessé, qui est malade ? Le Bulletin des Écrivains, n° 2, répond à ces questions pour le mois qui vient de s’écouler. Il n’a pas été très meurtrier pour les lettres, d’où on peut en inférer qu’il a été le même pour l’ensemble des armées, malgré la fréquence des combats et la progression des lignes, mais il n’y a pas mal de blessés, quelques prisonniers et encore des disparus. Avec ces trois catégories, on ferait un excellent sommaire de revue ou de journal littéraire, on alimenterait une librairie. Que faut-il entendre par « disparus » ? On reporte toujours à cette liste le charmant du Fresnois. Hélas ! Quel espoir laisse-t-il encore ? Il est disparu depuis les premiers combats en Belgique. Serait-il blessé grièvement et prisonnier en Allemagne ? Triste perspective et c’est la meilleure. Il en est de même du jeune romancier Alain-Fournier. Cependant, son ordonnance aurait pu revenir sur le lieu du combat où il était tombé et reconnaître le corps. Il est donc peu permis, à moins d’une erreur inexplicable, d’avoir des doutes sérieux. Par prudence, les rédacteurs l’ont mis parmi les disparus. Ce serait une perte très sensible pour les lettres. En somme ce bulletin continue d’être un document très triste et très glorieux, quoique la gloire qui échoit à quelques-uns soit une gloire définitive et sans le lendemain qu’ils avaient rêvé. Mais les lendemains sont bien incertains et peut-être vaut-il mieux mourir en pleine force et en pleine jeunesse que d’en courir les risques. Il y a longtemps que les Anciens, si sages, avaient mis au premier rang des amis des dieux ceux qui meurent jeunes. Ce qui nous paraît une injustice du sort est peut-être un privilège. N’importe Il est douloureux pour ceux qui le contemplent.
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Des femmes sont des maîtresses ; d’autres, des amantes ; d’autres
des amies. Les maîtresses se remplacent ; les amantes, rarement ;
les amies, jamais.
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Rémy de Gourmont
On croyait Jules Renard bien portant, et il était très malade ; on le croyait riche, et il était pauvre ; on le croyait heureux, et il avait déjà voulu se suicider ; on le croyait philosophe, et il ne supportait pas l'apparence d'une critique ; on le croyait détaché des vanités politiques, et il soutenait âprement des guerres de clocher ; on le croyait parisien, et il était resté profondément paysan ; on le croyait naturaliste, et il aimait surtout Victor Hugo ; on le croyait sceptique, et il lisait Pascal ; on le croyait gai, enfin, et il était triste. Nous connaissons nos contemporains à peu près comme cela, ce qui ne nous empêche pas de les juger, de leur attribuer des intentions, de mesurer leur esprit, de pénétrer dans leur pensée, de qualifier leur âme. 
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Rémy de Gourmont
Toutes les intelligences originales sont ainsi faites ; elles sont l’expression, la floraison d’une physiologie. Mais, à force de vivre, on acquiert la faculté de dissocier son intelligence de sa sensibilité : cela arrive, tôt ou tard, par l’acquisition d’une faculté nouvelle, indispensable, quoique dangereuse, le scepticisme.
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Rémy de Gourmont
En amour, tout ce qui n'est pas spontané est putride.
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Tout ce qui tend à entraver la différenciation des sexes est mauvais et nuisible à la civilisation, contraire à l’esthétique générale de la vie. Plus l’homme et la femme sont différents d’esprit, de goûts, de désirs, de besoins, plus leur rapprochement est harmonieux, plus leur union est solide et complète. Pour que deux êtres puissent vivre heureusement ensemble, il faut que la disparité soit portée à la limite. Sans étonnement, il n’y a pas d’amour ; il faudrait que l’homme et la femme fussent l’un pour l’autre une surprise perpétuelle.
« Le Congrès des femmes », Épilogues 1899-1901, 1904.
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Les cœurs dorment dans des coffrets
Que ferment de belles serrures ;
Sous les émaux et les dorures
La poussière des vieux secrets
Et des lointaines impostures
Se mêle aux frêles moisissures
Des plus récentes aventures :
Chère, ôtez vos doigts indiscrets,
Les cœurs dorment.

Vos doigts ravivent des blessures
Et vos regards sont des injures,
Laissez-les reposer en paix.
Comme des rois dans leurs palais
Ou des morts dans leurs sépultures,
Les cœurs dorment.
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Qu’est-ce que la vie ? Une suite de sensations.
Qu’est-ce qu’une sensation ? Un souvenir.
On ne vit pas. On a vécu. La vie, disait un vieillard, c’est un regret.
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Il faut flatter les imbéciles et les flatter dans leurs facultés les moins nocives. C'est peut-être un instinct de conservation qui pousse la société à conférer provisoirement la gloire à tant de médiocres esprits.
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Rémy de Gourmont
Une erreur tombée dans le domaine public n'en sort jamais ; les opinions se transmettent héréditairement. Cela finit par faire l'Histoire.
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Rémy de Gourmont
La forêt blonde



Extrait 3

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Boutons rouges, boutons sanglants des pâquerettes,
Vous êtes les fleurons purs et vierges des mamelles.
Anémones, nombrils ! Pommeroles, aréoles !
Mûres, grains de beauté ! Jacinthes, azur des veines !
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes ormes ont la grâce des reins creux et des hanches,
Mes jeunes chênes, la forme et le charme des jambes,
Le pied nu de mes aunes se cambre dans les sources
Et j’ai des mousses blondes, des mystères, des ombres,
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.
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Simone, je veux bien. Les bruits du soir
Sont doux comme un cantique chanté par des enfants.
L'église obscure ressemble à un vieux manoir ;
Les roses ont une odeur grave d'amour et d'encens.

Je veux bien, nous irons lentement et bien sages,
Salués par les gens qui reviennent des foins ;
J'ouvrirai la barrière d'avance à ton passage,
Et le chien nous suivra longtemps d'un œil chagrin.

Pendant que tu prieras, je songerai aux hommes
Qui ont bâti ces murailles, le clocher, la tour,
La lourde nef pareille à une bête de somme
Chargée du poids de nos péchés de tous les jours ;

Aux hommes qui ont taillé les pierres du portail
Et qui ont mis sous le porche un grand bénitier ;
Aux hommes qui ont peint des rois sur le vitrail
Et un petit enfant qui dort chez un fermier.

Je songerai aux hommes qui ont forgé la croix,
Le coq, les gonds et les ferrures de la porte ;
A ceux qui ont sculpté la belle sainte en bois
Qui est représentée les mains jointes et morte.

Je songerai à ceux qui ont fondu le bronze
Des cloches où l'on jetait un petit agneau d'or,
A ceux qui ont creusé, en l'an mil deux cent onze,
Le caveau où repose saint Roch, comme un trésor ;

A ceux qui ont tissé la tunique de lin
Pendue sous un rideau à gauche de l'autel ;
A ceux qui ont chanté au livre du lutrin ;
A ceux qui ont doré les fermoirs du missel.

Je songerai aux mains qui ont touché l'hostie,
Aux mains qui ont béni et qui ont baptisé ;
Je songerai aux bagues, aux cierges, aux agonies ;
Je songerai aux yeux des femmes qui ont pleuré.

Je songerai aussi aux morts du cimetière,
A ceux qui ne sont plus que de l'herbe et des fleurs,
A ceux dont les noms se lisent encore sur les pierres,
A la croix qui les garde jusqu'à la dernière heure.

Quand nous reviendrons, Simone, il sera nuit close ;
Nous aurons l'air de fantômes sous les sapins,
Nous penserons à Dieu, à nous, à bien des choses,
Au chien qui nous attend, aux roses du jardin.
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Heure, ami, crépuscule, et le plaisir des mules
Et les pleurs de la roue et l'ange qui s'envole :
Ferme tes poings, dors-toi dans l'astre de ton rêve :
L'escadre des méduses tombe et crève sur les grèves.
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