Quel est le pianiste qui n'a, un jour ou l'autre, peiné sur une romance sans paroles, ou bien attelé ses doigts aux difficultés des variations sérieuses ? Quel est le mélomane qui n'a pas vibré aux accents de la féerie poétique qu'est le songe d'une nuit d'été, qui n'a pas été gagné par cette fièvre, cette passion qui émane de la symphonie italienne ? Quel musicien, parcourant mélodies ou quatuors, n'a pas succombé au charme de quelque page subtile et bien tournée ? En dépit des apparences, Mendelssohn est un musicien accessible, limpide : son oeuvre communique aux sensibilités les plus simples un message direct, exempt d'interrogations métaphysiques, et peut offrir aux oreilles les mieux averties d'incomparables joies esthétiques.
Selon Albert Lavignac, "la forme n'est autre que le plan d'ensemble d'une œuvre, son architecture dans les grandes lignes, en laissant de côté les détails d'agencement qui sont du domaine de l'harmonie ou du contrepoint ; la forme ainsi comprise, c'est la grande charpente, l'ossature musicale".
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