Nationalité : France
Né(e) à : Salernes Var , le 8/02/1944
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Né(e) à : Salernes Var , le 8/02/1944
Biographie :
Pierre Tilman est un artiste plasticien français, poète et écrivain né le 8 février 1944 (72 ans) à Salernes dans le Var. Il enseigne à l'école supérieure d'art d'Avignon.
Il estpoète et écrivain depuis l'âge de seize ans.
Pendant les vacances d'été, il est journaliste au Patriote à Nice.
En 1964, il fait partie du comité de rédaction de la revue Chemin à Toulon. À Nice, il voit Ben, Daniel Biga, Marcel Alocco, Serge Oldenburg, Roland Flexner, Jacques Lepage et collabore à la revue Identités et, à Marseille, à Action poétique dans laquelle Henri Deluy l'invitera régulièrement à publier.
Il fait Lettres sup. à Toulon et trois mois de khâgne à Marseille.
Études littéraires à l'université d'Aix-en-Provence, licence et maîtrise de Lettres modernes en 1968.
Cette même année, il part à Paris pour fonder, avec Franck Venaille et Jean-Pierre Le Boul'ch, la revue Chorus qui éditera 12 numéros jusqu'en 1974.
Il publie des recueils de poèmes, La Flute de Marcus (1968) et L'Esclavage n'a pas été aboli (1970) chez l'éditeur Guy Chambelland. L'Esclavage n'a pas été aboli obtient le Prix de Poésie du Pont-de L'Épée-Saint-Germain (1970).
Hôpital Silence est édité par Seghers en 1975.
Il travaille à Paris, en 1974-1976, pour les éditions Galilée en tant que directeur artistique et dirige la galerie de Larcos. Après la revue Chorus, il a fondé la revue et la maison d'édition L'évidence avec Marie-Hélène Dumas en 1993.
Il a écrit des articles (Opus, le Magazine littéraire, la Quinzaine littéraire, Art press) et des livres sur des artistes, tels que Klasen, Erro, Monory, Messac, Filliou.
Il collabore aux numéros spéciaux de l'Express consacrés à Pablo Picasso (2008), à Andy Warhol (2009). Conférences sur la Figuration Narrative au Grand-Palais à Paris (2008), sur Robert Filliou à l'Institut Français de Valencia, en Espagne (2010).
Il est artiste invité intervenant à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris qui édite On est près du bord. Pour avoir un salaire et aussi par goût et par plaisir, de 1979 à 2011, il a été enseignant dans diverses écoles des beaux-arts, en particulier dans celle d'Avignon..
Il est invité, en 1998, pendant une année par l'École nationale supérieure de beaux-arts de Paris à animer un atelier d'écriture qui édite l'ouvrage De toute façon, on est près du bord en 1999.
Il anime un Atelier nomade d'écriture dans les écoles d'art du sud de la France en 2002 qui aboutit à la publication de OK, un livre collectif de 600 pages.
Il
+ Voir plusPierre Tilman est un artiste plasticien français, poète et écrivain né le 8 février 1944 (72 ans) à Salernes dans le Var. Il enseigne à l'école supérieure d'art d'Avignon.
Il estpoète et écrivain depuis l'âge de seize ans.
Pendant les vacances d'été, il est journaliste au Patriote à Nice.
En 1964, il fait partie du comité de rédaction de la revue Chemin à Toulon. À Nice, il voit Ben, Daniel Biga, Marcel Alocco, Serge Oldenburg, Roland Flexner, Jacques Lepage et collabore à la revue Identités et, à Marseille, à Action poétique dans laquelle Henri Deluy l'invitera régulièrement à publier.
Il fait Lettres sup. à Toulon et trois mois de khâgne à Marseille.
Études littéraires à l'université d'Aix-en-Provence, licence et maîtrise de Lettres modernes en 1968.
Cette même année, il part à Paris pour fonder, avec Franck Venaille et Jean-Pierre Le Boul'ch, la revue Chorus qui éditera 12 numéros jusqu'en 1974.
Il publie des recueils de poèmes, La Flute de Marcus (1968) et L'Esclavage n'a pas été aboli (1970) chez l'éditeur Guy Chambelland. L'Esclavage n'a pas été aboli obtient le Prix de Poésie du Pont-de L'Épée-Saint-Germain (1970).
Hôpital Silence est édité par Seghers en 1975.
Il travaille à Paris, en 1974-1976, pour les éditions Galilée en tant que directeur artistique et dirige la galerie de Larcos. Après la revue Chorus, il a fondé la revue et la maison d'édition L'évidence avec Marie-Hélène Dumas en 1993.
Il a écrit des articles (Opus, le Magazine littéraire, la Quinzaine littéraire, Art press) et des livres sur des artistes, tels que Klasen, Erro, Monory, Messac, Filliou.
Il collabore aux numéros spéciaux de l'Express consacrés à Pablo Picasso (2008), à Andy Warhol (2009). Conférences sur la Figuration Narrative au Grand-Palais à Paris (2008), sur Robert Filliou à l'Institut Français de Valencia, en Espagne (2010).
Il est artiste invité intervenant à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris qui édite On est près du bord. Pour avoir un salaire et aussi par goût et par plaisir, de 1979 à 2011, il a été enseignant dans diverses écoles des beaux-arts, en particulier dans celle d'Avignon..
Il est invité, en 1998, pendant une année par l'École nationale supérieure de beaux-arts de Paris à animer un atelier d'écriture qui édite l'ouvrage De toute façon, on est près du bord en 1999.
Il anime un Atelier nomade d'écriture dans les écoles d'art du sud de la France en 2002 qui aboutit à la publication de OK, un livre collectif de 600 pages.
Il
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INTERVIEW DE LA BOITE # 28 - PIERRE TILMAN
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Nom Profession Adresse
Alors elle
alors
elle étendue
lointaine
belle belle comme sur les photos
avec les muscles les plus longs
le ventre le plus minces
les cheveux les plus blonds
pure comme on peut être pure aujourd'hui quand
on sait comment fonctionne le chauffe-eau
alors elle
vagabond de plastique et de verre
filant droit dans la rue
p.69
Alors elle
alors
elle étendue
lointaine
belle belle comme sur les photos
avec les muscles les plus longs
le ventre le plus minces
les cheveux les plus blonds
pure comme on peut être pure aujourd'hui quand
on sait comment fonctionne le chauffe-eau
alors elle
vagabond de plastique et de verre
filant droit dans la rue
p.69
JE SUIS UN RATÉ RÉUSSI
Extrait 4
tout s’est clarifié
vers soixante ans
mon boulot est redevenu évident
mieux qu’avant
plus simple
plus complet
le milieu les pros je n’en ai rien à foutre
je prends mon pied
et je vieillis
je suis un raté réussi
Extrait 4
tout s’est clarifié
vers soixante ans
mon boulot est redevenu évident
mieux qu’avant
plus simple
plus complet
le milieu les pros je n’en ai rien à foutre
je prends mon pied
et je vieillis
je suis un raté réussi
"Te considères-tu comme un artiste ? demande Ben à George Brecht.
- Je ne pense jamais à ce que je fais comme étant de l'art ou pas. C'est une activité c'est tout.
- Tu ne penses pas qu'il est important d'être important ?
- Non, fait Brecht
- Ne penses-tu pas que la gloire est une choses importante ?
- Non
- Tu n'es jamais jaloux insiste Ben à qui un tel langage paraît totalement étranger
- Non répond Brecht avec le même détachement
- Tu n'es pas ambitieux ? insiste Ben
-Non, mais d'un autre côté, il n'y a aucune raison non plus de ne pas vouloir être important"
La question d'ego préocupe Ben qui revient à la charge :
- Aurais-tu été gêné si personne n'avait su que tu es le créateur de ton oeuvre ?
- Non, rétorque laconiquement Brecht
- Il me semble que tu veux dire que tu n'es pas égoïste
- Cela ne me semble pas une idée important, ni utile
- Ce n'est pas une idée importante, mais elle existe, n'est-ce pas ? argumente Ben
- Elle existe comme n'importe quoi si tu le désires. C'est toi qui dis que cela existe.
Ben veut savoir :
- Est-ce que le progrès existe ?
- Non, répond Brecht, le progrès n'existe pas. Et c'est pour cela qu'il est improbable de faire quelque chose de nouveau. Tout ici est nouveau. L'arragement de la lumière sur cette table, sur c'est lumière est nouveau
Brecht rit, car il sait que ce qu'il dit contrarie la pensée de Ben, pour qui le concept de nouveau est fondamental (...) Ben continue
- Mais (...) n'y a-t-il pas du nouveau en architectue, en peinture etc ?
- Non, ce ne sont que des arrangements différents, inébranlable. Par exemple, le Corbusier construit un nouvel immeuble et moi je bouge le journal d'ici à là. Les deux choses sont identiquement nouvelles. Ce sont des arragements. Tout ce qui se passe est simple réorganisation. Tout ce qui existe est simplement un processus.
Après cet échange philosophique, les deux hommes se lèvent et descendent boire un coup au bistroit sur le port où Robert Filliou les rejoint. Le vent apporte les odeurs de la mer et on entend les cliquetis des cordages et des mats. Les barques sont de toutes les couleurs, certaines fraîchement repeintes, et portent des prénoms de femmes.
- Je ne pense jamais à ce que je fais comme étant de l'art ou pas. C'est une activité c'est tout.
- Tu ne penses pas qu'il est important d'être important ?
- Non, fait Brecht
- Ne penses-tu pas que la gloire est une choses importante ?
- Non
- Tu n'es jamais jaloux insiste Ben à qui un tel langage paraît totalement étranger
- Non répond Brecht avec le même détachement
- Tu n'es pas ambitieux ? insiste Ben
-Non, mais d'un autre côté, il n'y a aucune raison non plus de ne pas vouloir être important"
La question d'ego préocupe Ben qui revient à la charge :
- Aurais-tu été gêné si personne n'avait su que tu es le créateur de ton oeuvre ?
- Non, rétorque laconiquement Brecht
- Il me semble que tu veux dire que tu n'es pas égoïste
- Cela ne me semble pas une idée important, ni utile
- Ce n'est pas une idée importante, mais elle existe, n'est-ce pas ? argumente Ben
- Elle existe comme n'importe quoi si tu le désires. C'est toi qui dis que cela existe.
Ben veut savoir :
- Est-ce que le progrès existe ?
- Non, répond Brecht, le progrès n'existe pas. Et c'est pour cela qu'il est improbable de faire quelque chose de nouveau. Tout ici est nouveau. L'arragement de la lumière sur cette table, sur c'est lumière est nouveau
Brecht rit, car il sait que ce qu'il dit contrarie la pensée de Ben, pour qui le concept de nouveau est fondamental (...) Ben continue
- Mais (...) n'y a-t-il pas du nouveau en architectue, en peinture etc ?
- Non, ce ne sont que des arrangements différents, inébranlable. Par exemple, le Corbusier construit un nouvel immeuble et moi je bouge le journal d'ici à là. Les deux choses sont identiquement nouvelles. Ce sont des arragements. Tout ce qui se passe est simple réorganisation. Tout ce qui existe est simplement un processus.
Après cet échange philosophique, les deux hommes se lèvent et descendent boire un coup au bistroit sur le port où Robert Filliou les rejoint. Le vent apporte les odeurs de la mer et on entend les cliquetis des cordages et des mats. Les barques sont de toutes les couleurs, certaines fraîchement repeintes, et portent des prénoms de femmes.
Peut-on faire plus belle déclaration d'amitié que Robert ? "George Brecht a une importance unique dans le monde de l'art, mais je ne sais pas ce qu'elle est. George Brecht a une importance unique dans ma vie, et je sais ce qu'elle est : je l'aime. Tout ce que je conçois, il le pratique. Tout ce que je pratique, il le conçoit."
Je me souviens une fois , nous parlions de poésie, il m'avait dit "la poésie, c'est le souffle" Et comme je voulais en savoir plus, il avait seulement répété "le souffle"
JE SUIS UN RATÉ RÉUSSI
Extrait 2
ensuite vers trente-cinq quarante ans
ça a moins bien gazé
mes recherches sont pourtant pour moi super
importantes
mais elles passent à côté de la tête des pros
il y a un climat de confusion autour de moi
je suis toujours présent
j’aime ce que je fais
mais déjà je m’éloigne
je suis un réussi raté
…
Extrait 2
ensuite vers trente-cinq quarante ans
ça a moins bien gazé
mes recherches sont pourtant pour moi super
importantes
mais elles passent à côté de la tête des pros
il y a un climat de confusion autour de moi
je suis toujours présent
j’aime ce que je fais
mais déjà je m’éloigne
je suis un réussi raté
…
JE SUIS UN RATÉ RÉUSSI
Extrait 1
au début
quand je suis jeune
tout marche bien.
j’ai un prix de poésie
je suis publié chez le meilleur éditeur
et mon bouquin est celui qui se vend le mieux
de toute la collection
en tant qu’artiste je suis invité dans les musées
j’expose à plusieurs reprises dans la même galerie
et à chaque fois je vends une bonne partie de mon expo
je ne me rends pas compte
je trouve ça normal
je suis un réussi
…
Extrait 1
au début
quand je suis jeune
tout marche bien.
j’ai un prix de poésie
je suis publié chez le meilleur éditeur
et mon bouquin est celui qui se vend le mieux
de toute la collection
en tant qu’artiste je suis invité dans les musées
j’expose à plusieurs reprises dans la même galerie
et à chaque fois je vends une bonne partie de mon expo
je ne me rends pas compte
je trouve ça normal
je suis un réussi
…
" on est possédé par ce qu'on possède" affirmait Filliou
l'histoire de l'art est une fiction.
Tout a commencé par cette phrase que je ne cessais de me répéter. Oh, je sais, elle n'est pas très belle, elle n'est pas riche en évocations poétiques, elle n'est guère musicale, c'est juste une affirmation, une constatation, une formule plate et banale, sujet, verbe, complément, mais elle m'a accompagné comme un leitmotiv durant tout le xxe siècle.
Tout a commencé par cette phrase que je ne cessais de me répéter. Oh, je sais, elle n'est pas très belle, elle n'est pas riche en évocations poétiques, elle n'est guère musicale, c'est juste une affirmation, une constatation, une formule plate et banale, sujet, verbe, complément, mais elle m'a accompagné comme un leitmotiv durant tout le xxe siècle.
JE SUIS UN RATÉ RÉUSSI
Extrait 3
et puis ça se complique encore
le milieu m’emmerde
je ne fais plus du tout partie des pros
je les provoque seulement en étant
ce que je suis
je prends vraiment mes distances
j’efface mes traces
je vais vers la disparition
je n’ai plus envie de signer quoi que ce soit
je suis un raté
…
Extrait 3
et puis ça se complique encore
le milieu m’emmerde
je ne fais plus du tout partie des pros
je les provoque seulement en étant
ce que je suis
je prends vraiment mes distances
j’efface mes traces
je vais vers la disparition
je n’ai plus envie de signer quoi que ce soit
je suis un raté
…
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