AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.64/5 (sur 77 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1954
Biographie :

Pierre-Jean Luizard est directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il a séjourné plusieurs années dans la plupart des pays arabes du Moyen-Orient, particulièrement en Syrie, au Liban, en Irak, dans le Golfe et en Egypte. Historien de l’islam contemporain dans ces pays, il s’est particulièrement intéressé à en mettre en valeur les différentes manifestations, ainsi que le rôle joué par chacune d’elles dans les systèmes politiques en place : histoire du clergé chiite en Irak, histoire du réformisme musulman, notamment à travers la réforme d’Al-Azhar, et de l’islam populaire tel que les confréries soufies le structurent en Egypte. Il est aujourd’hui affecté au Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL) à Paris.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages http://www.gsrl.cnrs.fr/spip.php%3Farticle144&lang=fr.html
+ Voir plus
Source : http://www.gsrl.cnrs.fr/spip.php%3Farticle144&lang=fr.html
Ajouter des informations
Bibliographie de Pierre-Jean Luizard   (13)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Denis Bauchard : " Syrie : le pire est devant nous ?" .
" Syrie : le pire est devant nous ? "Débat avec Caroline Galactéros, Pierre-Jean Luizard et Denis BauchardMalgré la trêve humanitaire décrétée par le Conseil de Sécurité de l?ONU, les raids aériens du régime syrien n?ont pas cessé dans l?enclave rebelle de la Ghouta Orientale. Peut-on espérer un apaisement du conflit en Syrie ? Faut-il s?attendre, au contraire, à une intensification des combats ?https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/syrie-le-pire-est-devant-nous
Podcasts (1)


Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce même préambule, le Bey annonce que les réformes que consacre le Pacte ont été auparavant adoptées par le Chef de l’Islam et ceux des « grandes puissances qui se sont placées par leur saga politique à la tête des nations » et qui ont donné « à leurs sujets les plus complètes garanties de la liberté. Ils ont compris que c’était là un de leurs premiers devoirs dictés par la raison et la nature elle-même. Si ces avantages accordés sont réels, la chari‘a doit les consacrer elle-même, car elle a été instituée par Dieu pour défendre l’homme contre les injustices. Quiconque se soumet à la justice et jure par elle se rapproche de la piété ».
Commenter  J’apprécie          180
Le nouveau et inusable ouazir ach-chikayat (littéralement « le ministre des plaintes et griefs »), Si Boucha’ib ed-Doukkali, est un expert en écritures islamiques de grand format, sachant trouver un point d’équilibre entre l’exégèse archaïsante des oulémas de l’école de Fès et la lecture innovante du Coran et du fiqh pratiquée par l’Égyptien Mohammed Abduh.

Ce fut la chance du premier protectorat que de pouvoir s’appuyer sur un cénacle de lettrés réformistes et d’engager avec eux des réformes qui s’inspirent des Tanzimat ottomanes et, surtout, de la codification adoptée en Égypte. Le ministre délégué (na’ib) à l’instruction publique—Si Mohammed el-Hajjoui—est le prototype de ce réformiste conciliant le renouveau (tajdîd) et la tradition citadine (‘âda).
Commenter  J’apprécie          170
(Jules Ferry) en avait surtout saisi les avantages lorsque le
conseil des ministres mit au point, le 13 février 1884, le texte final du traité de La Marsa. Grâce au protectorat, on peut, dit-il, « surveiller de haut, gouverner de haut, ne pas assumer malgré nous la responsabilité de tous les détails de l’administration, de tous les petits faits, de tous les
petits froissements que peut amener le contact de deux civilisations ».

La France a trouvé avec ce régime « le véritable moyen de coloniser, de coloniser économiquement, au grand profit de la métropole et du pays protégé ». Le protectorat évite d’avoir à discuter à la Chambre de la question des territoires d’outre-mer et des choix concernant, entre
autres, les grands équipements. C’est à Tunis de décider « s’il convient d’employer les excédents budgétaires à faire un port à Tunis ou à construire des routes dans la régence ».
Commenter  J’apprécie          160
L’Hôpital franco-musulman fut avant tout une oeuvre départementale
: seuls la ville de Paris et le département de la Seine en avaient
supporté la charge financière et ils entendaient en conserver la
direction. Bien qu’un comité de propagande ait été formé, dont Si
Kaddour Ben Ghabrit était le vice-président, celui-ci n’avait réuni
aucun fonds et n’avait participé à aucune mesure de réalisation.

L’Hôpital franco-musulman aura une organisation adaptée à « la
condition et aux besoins des indigènes nord-africains » selon ses
promoteurs. Les médecins comprenaient l’arabe et avaient connaissance
des moeurs indigènes. La plus grande partie des infirmiers était
des Algériens, comme les médecins détachés des départements
d’Algérie. Une salle de prière et un cimetière avaient été adjoints à
l’Hôpital qui fut inauguré en mars 1937.
Commenter  J’apprécie          161
Ainsi, le statut de l’étranger (dans le sens d’un sujet non russe de l’Empire russe) est défini essentiellement par sa foi, sa croyance, et non par son appartenance ethnique. En d’autres mots, l’ethnonyme Russe avait pour synonyme orthodoxe, et, dans l’autre sens, le mot orthodoxe était, en général, la désignation ethnique de Russes.

C’est seulement à partir du milieu du XIXe siècle qu’on peut parler
de volonté de l’Église russe d’aller vers une institutionnalisation et une
professionnalisation de l’activité missionnaire auprès des musulmans.
C’est justement à cette époque qu’est fondé, auprès de l’Académie
ecclésiastique de Kazan, le Service missionnaire anti-musulman, puis
la Confrérie Saint Gouri de Kazan et, à Moscou, la Société missionnaire
orthodoxe. Et c’est seulement en 1913 que fut organisé auprès du
Synode, et de façon permanente, le Conseil missionnaire qui créa la
Mission turkmène en Asie centrale, juste avant la guerre.
Commenter  J’apprécie          130
Tandis que les pionniers du réformisme musulman distinguaient dans la civilisation occidentale un aspect positif, avec la science, le rationalisme, l’amour du travail, l’aspiration à la liberté et à la justice, et un autre négatif, représenté par le colonialisme et quelques coutumes condamnables, pour Hassan al-Bannâ, on ne peut trouver dans la civilisation occidentale moderne qu’athéisme, agnosticisme, négation de l’âme, libertinage et hédonisme, tout cela engendrant corruption des âmes, fragilisation des moeurs et développement de principes pernicieux.
Commenter  J’apprécie          120
Il est évidemment difficile de prédire l’avenir de l’État islamique, aujourd’hui pris en tenaille entre des forces hostiles de tous côtés. Mais sa défaite militaire ne réglerait rien si les causes de son succès initial ne sont pas prises en compte. Les anciennes puissances mandataires ont beaucoup de mal à assumer leur passé colonial. Beaucoup des idéaux proclamés de la colonisation, et plus particulièrement des mandats, inspirés des Lumières, se sont trouvés en contradiction avec la réalité d’une domination impériale.
Commenter  J’apprécie          110
Sulaymân al-Ahmad se tourna vers ses amis duodécimains, tant
pour les consulter sur le processus à suivre que pour leur demander
des ouvrages de référence en droit islamique sur lesquels fonder les
décisions des futurs tribunaux. Des ouvrages furent envoyés de Damas,
du Liban-Sud et d’Irak Ainsi, les Alaouites adoptèrent le droit des chiites duodécimains, dit ja‘farite. (...)

Ils sollicitèrent d’Amîn al-Husaynî, le mufti de Jérusalem, un
avis sur la question. Celui-ci répondit dans une fatwâ détaillée stipulant
que les Alaouites étaient des musulmans, et qu’ils appartenaient à la
communauté des croyants. Ce fut, certes, une opération politique visant
à contrecarrer la politique mise en place par la France. Cependant, ce fut
aussi un pas décisif dans le rapprochement des Alaouites vers le chiisme
duodécimain et leur incorporation dans la umma.
Commenter  J’apprécie          100
Aussi, une curieuse conjuration se fait jour qui va s’exprimer de L’Ami de la religion à la Revue des Deux Mondes en passant par la Revue de l’Orient, de l’Algérie et des colonies : pour assurer la paix, il faut créer un État arabe syrien sous l’égide de la France impériale, qui sera confié à l’Émir Abdelkader !
Commenter  J’apprécie          110
Et c’est au nom des intérêts supérieurs de la
« Civilisation », confondus avec les impératifs de la domination
coloniale, qu’on choisira, ici, de ne pas exporter la laïcité et, là, de
s’avancer sous des couleurs catholiques ou musulmanes.
S’il n’avance pas masqué, le colonisateur tient des discours différents
suivant les circonstances et les destinataires. Il convient de ne pas
interpréter sa politique à partir d’un seul discours, mais de tous les
prendre en compte. La difficulté, pour l’historien engagé dans la
défense des droits de l’homme, est de comprendre comment l’exposé
de buts moraux pour légitimer la colonisation peut être concilié avec
des pratiques qui violent les principes affichés.
Commenter  J’apprécie          100

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre-Jean Luizard (124)Voir plus

¤¤

{* *}