Philippe Walter participait à l'émission "Une vie, une uvre" diffusée, le 11 septembre 1995, sur France Culture, consacrée au mythe de Tristan et Iseut dans la version de Béroul.
Ce n'est pas encore le "saint" Graal, et là réside le première mystère de ce texte [Le conte du Graal de Chrétien de Troyes] : comment se fait-il que, d'un mot inconnu de la Bible, surgisse tout un mythe pseudo-biblique transformant ce récipient en un vase contenant le sanag du Christ ?
Longtemps a régné l'idée selon laquelle la culture et la civilisation européennes seraient exclusivement nées en Grèce et se seraient épanouies à la faveur de l'empire de Rome. Ce dogme mérite d'être révisé. Il ne représente qu'une part de la vérité. Il ne rend pas justice à l'important héritage culturel scandinave qui irrigue aujourd'hui encore la partie septentrionale de l'Europe et qui s'est constitué hors du monde gréco-latin. Il ignore encore plus le domaine culturel celtique qui s'étendait sur un espace au moins aussi vaste que l'Empire romain à l'aposée de sa puissance et qui précéda historiquement ce dernier.
Toute la mythologie païenne de l'équinoxe d'automne se concentre sur un site symbolique : le Mont-Saint-Michel dont la mémoire païenne reste perceptible sous la patine chrétienne. Michel reste, en effet, associé à ce site majeur de l'Occident chrétien vers lequel convergeaient de nombreux pèlerins. Le célèbre mont normand constitue, de ce fait, un haut lieu "mythologique" du Moyen Âge. On lui donnait alors le nom de Saint-Michel du Péril.
Il existe , en effet,à la périphérie du christianisme biblique , une mémoire archaïque de traditions ,de "superstitions" et de légendes qui forment une authentique mythologie et quine possède aucune justification biblique. Au Moyen âge , ces rites et ces croyances constituaient le langage naturel d'un peuple qui ne lisait pas la Bible.
C'est un motif bien connu des contes : le jeune héros est souvent le "fils d'une veuve".
Le festion de l'ogre est cannibalique. Manger de la chair humaine (particulièrement de la chair enfantine) procure des facultés supérieures impossible à acquérir par un autre moyen.
Tristan,immobilisé par sa blessure,gît plein de langueur,en son lit.Rien ne peut le réconforter:il n'est pas de remède qui puisse rien lui faire ou l'aider.Il désire la venue d'Iseut,il ne convoite rien d'autre:sans elle,il ne peut éprouver aucun bien.C'est pour elle qu'il vit:il languit;il l'attend,en son lit,dans l'espoir qu'elle viendra et qu'elle guérira son mal.Il croit que sans elle il ne vivrait plus.
Pâques vient du latin populaire pascua et du grec paskha formé à partir de l'hébreu pesah signifiant "passage". La fête chrétienne de Pâques constitue en fait une réplique à la pâque juive. Le judaïsme célèbre la pâque en commémoration d'un passage : celui de la mer Rouge par les Hébreux que pourchassaient les Égyptiens lors de l'Exode. Ce passage miraculeux fut interprété comme le salut accordé par Dieu au peuple élu. Moïse institua la pâque pour commémorer annuellement l’événement. Il fallait, ce jour-là, sacrifier un jeune agneau mâle et pur et le manger avec du pain sans levain.
Si le passage de la mer Rouge rappelle le salut du peuple hébreu, le Christ accomplit à sa manière une autre sorte de salut : le passage de la mort à la vie grâce à sa résurrection commémorée le jour de Pâques. En ressuscitant d'entre les morts, le Christ donne aux hommes l'espoir de la vie éternelle, puisque la mort n'est plus une fatalité aboutissant au néant.
L'approche comparatiste dite "indo-européenne" des mythologies se fonde sur un postulat simple défendu par Georges Dumezil : des peuples qui parlent des langues remontant morphologiquement à une matrice commune (le sanskrit) partagent des thèmes mythiques communs.
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Merlin incarne la puissance d’une parole qui est à elle seule un événement, bien au-delà des faits qu’elle suggère. Comme l’écrivain, Merlin vit dans et pour la parole qui est la véritable essence de son être.