Avec des livres, avait-il l'habitude de dire, même le plus pauvre des taudis devient un palace. Ils rendent tout tellement plus supportable.
Et puis, il n'y avait pas tant de différences entre l'archéologie et le travail d'enquêteur. Dans les deux cas, il fallait suivre des pistes, analyser des preuves, résoudre des mystères. La seule véritable différence, c'était que les archéologues déterraient des choses merveilleuses, alors que le plus souvent l'inspecteur en exhumait d'horribles.
Le passé finit toujours par vous rattraper, aussi vite que l'on coure pour lui échapper.
Oui, il aimait le passé. Il y avait là une dimension mystique, scintillante, une chaîne d'or qui remontait tout le chemin jusqu'à l'origine des temps. Il l'aimait pour ses couleurs et ses proportions gigantesques, et aussi parce que parfois il enrichissait le présent.
Le désert peut produire une chaleur si toride que la peau se racornit comme du papier dans le feux, que les yeux fondent, que les os paraissent se liquèfier.
Il peut assourdire par son silence, écraser par son vide, déformer l'espace et le temps...
Mais il offrira aussi des paysages d'une beauté émouvante- une chute d'eau, une oasis embaumée....
Le passé finit toujours par vous rattraper, aussi vite que l'on coure pour lui échapper.
Il possédait plusieurs milliers de volumes, tous reliés pleine peau ; résultat d'une vie entière de bibliophilie. "Avec des livres, avait-il l'habitude de dire, même le plus pauvre des taudis devient un palace. ils rendent tout tellement supportable."
Tandis qu'il priait, en demandant à Dieu de veiller sur lui et sur sa famille, il sentit ses soucis s'alléger, comme cela se produisait toujours lorsqu'il s'adressait directement à Allah,
(p.431)
Avec des livres, avait-il l'habitude de dire, même le plus pauvre des taudis devient un palace. Ils rendent tout tellement plus supportable.
(p.101)
Le désert dispose de nombreuses forces pour soumettre ceux qui s'aventurent dans ses étendues secrètes. Il peut produire une chaleur si torride que la peau se racornit comme du papier dans le feu, que les yeux fondent que les os paraissent se liquéfier. Il peut assourdir par son silence, écraser par son vide, déformer l'espace et le temps de sorte que ceux qui le traversent oublient où ils sont, à quel moment ils vivent, et même ce qu'ils sont. Il offrira des paysages d'une beauté émouvante - une chute d'eau, une oasis embaumée - à la seule fin de les faire disparaître à l'instant même où l'on croit s'en approcher, au point de rendre fou de désirs inassouvis. Il élèvera de hautes dunes pour vous barrer la passage, se transformera en un labyrinthe d'où vous n'avez aucune chance de sortir, vous aspirera dans les profondeurs insondables de son ventre. Mais de toutes les armes de sa terrifiante panoplie, aucune n'est plus puissante, plus absolue dans son pouvoir destructeur que celle qu'on appelle "la Colère de Dieu" : la tempête de sable.