Paul Cockshott

Les partisans du socialisme de marché peuvent faire valoir que l'idée marxiste de planifier l'économie comme une vaste entreprise est une menace pour la démocratie. Au contraire, nous estimons qu'un contrôle effectif des citoyens sur l'économie exige que les moyens de production soient la propriété publique collective des citoyens. [...]
[L]a propriété et la planification centralisées sont des conditions préalables au contrôle démocratique de la classe ouvrière : sans cela, [elle] est divisée en groupes corporatistes rivaux poursuivant des intérêts sectoriels.

Dans les villes actuelles, nous voyons, pour la plupart, non pas des communautés, mais des zones résidentielles. [...] Pour prospérer, le socialisme a besoin de racines communautaires. Il a besoin de communautés dans lesquelles les gens s'habituent à coopérer et à travailler pour le bien commun. [...] Les communes urbaines modernes devront remplacer les rôles économiques plus résiduels de la famille bourgeoise [...]
1. Le logement
2. La préparation des repas
3. La garde d'enfants
4. Quelques activités de loisirs
5. L'aide aux personnes âgées

Pour la planification économique, nous envisageons un système dans lequel des équipes d'économistes professionnels élaborent des plans alternatifs qu'ils soumettent à un jury de planification [tiré au sort] qui choisira entre eux. Seules les décisions les plus importantes (le niveau des impôts, le pourcentage du revenu national consacré à l'investissement, à la santé, à l'éducation, etc.) seraient soumises à un vote direct.

Le socialisme ayant disparu, quel espoir reste-t-il aux dépossédés, si ce n'est le fascisme et le nationalisme ? Rien, à moins qu'il ne s'agisse d'un socialisme plus radical, plus démocratique et plus égalitaire que tous ceux qui l'ont précédé, fondé sur des principes économiques et moraux claires et qui n'abandonne pas son intégrité aux mythes démoralisants du marché.

L'idée de base est qu'une société juste ne peut être établie que sur le principe que ceux qui travaillent ont droit à la totalité du produit de leur travail [...] À cela s'ajoutait un deuxième principe : seul le travail est une source légitime de revenus. [...]
Le grand mérite de ces principes est de fournir un fondement cohérent à tout un système [...] économique, [...] juridique, moral et social entièrement nouveau. Ils impliquent un système monétaire basé sur le temps plutôt que les unités monétaires arbitraires et vides de sens [...]
À la fin de la semaine, les gens seraient crédités d'heures travaillées plutôt que d'argent. Le paiement des biens et des services se ferait également en termes de temps. Vous paieriez un vêtement qui a pris deux heures à produire avec deux heures de votre propre temps. Une économie basée sur les prix en temps intégrerait la présomption démocratique de l'égalité des êtres humains.

Une forme très naïve de socialisme critique le changement technique en croyante qu'il provoque le chômage. La véritable critique que l'on peut faire aux économies capitalistes est qu'elles sont trop lentes à adopter des dispositifs d'économie de main-d'œuvre, parce que la main d'œuvre est artificiellement bon marché. [...]
Au siècle dernier encore, [...] les dockers s'efforçaient de décharger les navires avec des techniques qui n'avaient pas changé depuis le Moyen-Âge. [...] Il a fallu le plein-emploi, des syndicats puissants et de meilleurs salaires pour persuader la classe capitaliste qu'il valait la peine d'investir dans les bulldozers, les machines Caterpillars et la conteneurisation.

Les ennemis de la démocratie politique, comme les Blancs sud-africains, déploraient que la doctrine « un homme, un vote » ignorait l'inégalité naturelle entre les hommes. [...] Les ennemis de la démocratie économique déplorent la doctrine marxiste de la théorie de la valeur-travail pour la façon dont elle homogénéise faussement les gens. [...]
Il est vrai que les gens sont différents. Le travail d'un professeur d'université est différent de celui d'un ouvrier. La culture d'un Boer est différente de celle d'un Zoulou. Un homme est différent d'une femme. Pour ceux qui sont en haut de l'échelle, la différence justifie les différences. Le point de vue du bas de l'échelle est différent.