Dès février 2020, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé déclarait : « Nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous combattons aussi une infodémie ».
Ce terme ne désigne pas uniquement la circulation virale de rumeurs et de fausses informations sur les réseaux sociaux et Internet, mais, plus largement, la surabondance d’informations, de qualité inégale, quels que soient les médias considérés, qui se propage lors d’une épidémie.
Cette surabondance est délétère car les individus peinent à séparer le bon grain de l’ivraie pour identifier les informations fiables dont ils ont urgemment besoin pour ajuster leurs comportements à la nouvelle menace.
Controverses sur les masques ou sur l’hydroxychloroquine, premiers doutes sur le vaccin : comme l’a illustré le chapitre précédent, la confiance des Français à l’égard de la gestion de cette crise a été mise à rude épreuve pendant le confinement. Bien sûr, en situation de crise sanitaire, la multiplication des incertitudes et les divergences entre acteurs contribuent à déstabiliser et décrédibiliser l’action publique, et à nourrir la défiance du public. Toutefois, la question de la confiance dépasse largement le contexte d’une crise sanitaire : c’est un peu le talon d’Achille des sociétés contemporaines.