-[...]je me préfère en captif qui attend la fin de l'histoire, sans rien renier de ma vie. J'ai toujours obéi à ma conscience et je préfère cette liberté-là aujourd'hui.
Sauf que Dieu n'a pas marqué de la main. Avant tout parce qu'il connait bien les règles du football. Elles ne sont pas très compliquées, il faut bien le reconnaître.
On ne trouve pas la juste rémunération de ce que l'on fait dans le regard de l'autre, mais seulement dans la satisfaction d'avoir été en accord avec soi-même."
« Décidément, tant qu’ils seront si incultes, il sera aisé de faire d’eux ce qu’on veut… Ces Bonshommes répandent le mal trop facilement. »
Gaucelm resta un moment silencieux. Il savait que les Bonshommes, les Parfaits, avaient gagné le respect de la population par leur vie humble et austère, et ils en profitaient pour inculquer une foi très dure à vivre, trop sévère, mais porteuse d’espoir. Un espoir pour après. Toujours pour après et jamais pour maintenant, pour aujourd’hui. La belle affaire ! Mais qui sait mesurer la puissance de l’espoir quand la vie n’a rien d’autre à offrir que de la misère alors même que le Ciel ne leur parlait plus.
Il faut croire en la vie et ne pas vouloir décider trop hâtivement de ce qu'elle doit être. Le Ciel veille sur les hommes qui ne se précipitent pas et tout arrive toujours à point.
Prisonniers au fond de ces trous, les esclaves n'avaient aucun espoir d'évasion. Mais, du reste, s'évader pour aller où ? Se rappelaient-ils seulement d'où ils venaient ? Avaient-ils encore une famille, une maison, eux, les animaux, les bêtes de somme ? Le monde ne les avait-il pas oubliés ? Les plus anciens n'avaient jamais connu ici trois fois la même saison, bien assez pour perdre tout souvenir de leur vie d'avant.
-Tu sauras ceci, jeune roi : je ne mes suis pas offerte à toi en échange d'un trône. Pas même d'un collier ou d'une bague. Aucun bijou ne m'amène ici, pas plus qu'aucun cadeau ou richesse. Je suis venue dans ta couche, car je le voulais, et mon père ne m'a pas forcée à le faire. Je te trouvais à mon goût et cela me suffisait. Mais si beau soit ton corps, il ne peut masquer la noirceur de ton âme.
Le rugby, lui, est bien plus ardu. Des règles tellement compliquées que personne n'y comprend rien. Même les intellos à petites lunettes rondes ou les philosophes à bandana rouge. Eh bien Dieu, il les connait quand même.
-De vivre ! J'ai décidé de vivre si je pouvais être enfin celui que je devais être. Mais pour naître à la vie véritable, il faut mourir avant. C'est la seule porte possible.