Je m'en serais peut-être tirée toute seule avec ce sourire factice de mes photos, celui que je bricolais pour bien exposer les dents sans perdre un millimètre de bouche qu'il fallait montrer charnue, en avançant les lèvres en cul de poule.
Il fallait une certaine agilité des muscles faciaux pour réussir ce sourire faux-derche dont j'avais vaguement et légèrement honte chaque fois que je voyais ma tronche géante dans toutes les gares, sur un panneau de la SNCF, vantant je ne sais plus quel système d'abonnement ferroviaire. Sourire visiblement radieux mais potelé de la muqueuse et que j'avais confectionné sur commande pour Claude, le photographe qui mettait en scène.