UN JOUR D'ETE, une petite rivière à l'eau transparente dans la forêt du Donauried. D'immenses tapis foisonnant de plantes aquatiques, d'un vert lumineux, se balançaient doucement au gré du courant.
Le long du ruisseau des arbres de fusain, d'autres remplis de baies de boule-de-neige, des sorbes, ainsi que, ça et là, quelques fleurs de tournesol. Je retirai les graines des fleurs de tournesol flétries, les remplis avec les baies que j'avais ramassées et les posais sur l'eau. Le chargement glissa le long du ruisseau , en direction du Danube....
DANS LA FORET. Mon regard peut se poser n'importe où. Partout où je regarde, je pourrais entreprendre un travail. Souvent je lève d'abord les yeux vers le haut. Le long des troncs d'arbres, dans les branchages, vers le ciel. Si ce n'était pas si compliqué d'un point de vue technique, je travaillerais volontiers à la cime des arbres...
En avançant, j'aperçus un pin que la tempête avait fortement incliné. Les racines étaient en partie sorties du sol, recouvert d'un épais tapis de mousse. Pourtant l'arbre semblait encore en vie.
Nous avons enlevé les restes de mousse et les mottes de terre accrochées aux racines. Puis nous avons régularisé la surface de la terre sous les racines et redressé la bordure de mousse. Plus tard , nous avons suspendu devant les racines le cadre réalisé avec des tiges et des rameaux de noisetier débarrassés de leur écorce et ficelés avec des osiers.
Dans la lumière rayonnante du matin, la terre sombre contraste avec les racines enchevêtrées et la vie étonnamment diversifiée du sol environnant.
Qui s'intéresse de nos jours à deux mètres carrés de sol forestier éclairés par le soleil du matin?
Ses racines sont les nôtres, son destin est le nôtre. Sa vie et sa mort sont notre vie et notre mort.
Les fleurs et les pétales
Durant mon séjour sur l'île de la Réunion, je voulus absolument réaliser aussi un travail sur le thème du volcan.
J'entrepris l'ascension du piton de la Fournaise au petit matin, afin d'éviter les nuages qui apparaissent régulièrement dans la journée.
Alors que je marchais autour du cratère, je rencontrai une crevasse impressionnante dans la lave, et j'eus une vision fulgurante: les pétales rouges de poinsettia, appelés sur l'île "langues de feu", surgissant de la fissure dans la lave.
( photo sur la première de couverture)
Quelqu'un sur cette terre peut-il me dire pourquoi ,un paisible soir d'été ,en 1986, dans le Limousin, je n'aurais pas dû poser des campanules sur une feuille de robinier qui flottait à la surface d'un étang? Il fallait que je le fasse.la feuille me conjurait de le faire.