Murielle Szac est de retour pour un nouveau Feuilleton antique publié chez Bayard ! Cette fois accompagnée d'
Olivier Balez aux dessins, elles revient sur les Jeux d'Olympie grecs, et notamment leurs règles et leurs valeurs. Les deux auteurs étaient à Paris chez Babelio début avril pour une soirée de lancement du livre, à découvrir dans notre vidéo événementielle.
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Jamais je ne pourrais m'accoutumer à voir un homme ôter la vie d'un autre homme, quels que soient ses crimes !
Ulysse aurait dû être heureux: sa ruse avait réussi, les Grecs avaient gagné. Pourtant une main de fer lui broyait le coeur. Il s'était juré que les Troyens qui se rendraient auraient la vie sauve. Mais les lois de la guerre l'avaient emporté.
Et c'était un nouveau massacre qui avait eu lieu. La victoire avait un goût de cendres. Ulysse regardait le jour se lever sur les ruines fumantes de Troie. Il était bien vivant. Mais l'oracle qui lui avait annoncé encore dix ans d'errance avant de retrouver Ithaque avait-il raison?
Son visage fatigué rayonne. Il vient, en écrivant ce texte, de tout risquer, sa vie, sa fortune, sa carrière, sa liberté, il sait qu'il sera traîné devant les tribunaux et dans la boue, et il rayonne.
En le regardant ainsi, je vois surgir les autres Emile. Le petit garçon dévorant les romans de chevalerie et écrivant son premier livre, en sixième, sur les croisades. Le collégien pauvre humilié, fils d'Italien, montré du doigt, moqué dans la cour du collège et qui rêvait de devenir avocat. Celui que Paul Cézanne, un élève plus âgé, venait défendre contre les insultes et le mépris. Le jeune homme enragé au ventre vide qui courait les piges pour faire bouillir la marmite. Et eux, tous ces Emile d'avant la réussite, ils rayonnent, oui, ils rayonnent... Derrière eux, ou plutôt à côté, leur tenant le bras, il y a Gervaise, la lingère, qui mourut de misère et d'alcoolisme ; Etienne, qui gifla son patron et mit les mineurs en grève contre l'injustice sociale ; Nana, contrainte à la prostitution pour élever son fils ; Florent, l'inspecteur des Halles échappé du bagne qui fomente la révolution, Claude, le peintre maudit et incompris...
Tous ces héros, né sous sa plume, qui l'aident à se lever et à mettre tout son poids dans la balance, à jeter son confort bourgeois aux orties, à devenir un héros lui-même. Se battre jusqu'au bout pour que la vérité éclate et que la justice soit faite. Devoir moral, républicain, devoir d'un homme face à sa conscience, mon homme. (p. 44-45)
En rentrant chez nous cette nuit-là, je le trouvais bien silencieux. "Tu sais, Alexandrine, ce flot d'ordure antisémites, déversé à longueur de journaux et jusque dans les salons littéraires que nous fréquentons, me dégoûte. Que ce Dreyfus soit coupable ou non, c'est abject. Je sens quelque chose de pourri et nauséabond se répandre dans notre pays". (p. 18-19)
Cependant en approchant de chez Augias, une odeur infecte saisit les voyageurs à la gorge. " D'où vient cette puanteur ? ", s'inquiéta Thésée. " Regarde, répondit Connidas, les champs sont recouvert de fumier..." " On ne peut rien cultiver sous cette couche de bouse de vache ! ", s'étonna Thésée. " C'est justement le problème, expliqua Connidas Bouche-toi le nez, et cachons-nous derrière cette grange."
A cet instant, le maître des lieux arriva d'un pas nonchalant. Augias était gras comme un cochon. Ses habits étaient si tâchés qu'en les voyant on pouvait deviner tout ce qu'il avait mangé ces derniers jours! Manifestement l'odeur infecte ne le dérangeait pas.
Elle poussa un soupire de compassion et murmura "Pauvre enfant. Qui que tu sois, tu as été bien mal accueilli sur terre. Tu t’appelleras Œdipe, «Pieds Enflés». Et désormais, tu seras mon fils."
La reine de Corinthe Periboea adoptant le fils abandonné par le roi Laios et mutilé au niveau des pieds.
Officiellement, ce qu’on lui reproche, c’est d’avoir déboulonné la colonne Vendôme lors de la Commune de Paris en 1871. D’avoir bousillé l’un des symboles de la France napoléonienne.
" Ni chair à canon, ni chair à patron !"
- Ce que la vie peut-être belle parfois... Regarde chacune de ces étoiles, elles brillent juste pour nous...
- Mince, dit Marcel, tu sais que tu es un poète toi, un vrai ?
Mais Jacques hausse les épaules :
- La poésie, je ne sais pas ce que c'est... La poésie, c'est la vie.
Nausithoos répondit : "je sais. Rien n'est plus dur que de tenir sa parole. Tu viens de l'apprendre de manière tragique par deux fois. Mais seul celui qui a la mémoire de ses promesses, seul celui qui considère sa parole comme un acte qui l'engage, mérite le nom d'homme. Tu as de grandes choses à accomplir, Thésée, tu les accompliras si tu n'oublies plus jamais cela..."