L’une des meilleures façons de prendre soin de l’autre est peut-être de le laisser être celui qui donne et de se demander : comment puis-je lui montrer mon affection ? Qu’attend-il ? Que désire -t-il ? Comment pourrais-je répondre à cette attente ? Accueillir la gratuité de ce qui se joue sans chercher à combler à tout prix les silences, sans fuir : c’est la base de notre capacité à recevoir. Prenons l’exemple d’un soignant dans un service de pédiatrie. Comment peut-il réagir lorsqu’un enfant malade lui sourit ? Soit il est trop profondément plongé dans ses pensées, trop préoccupé, trop impressionné par la lourdeur du handicap ou de la maladie de l’enfant pour être attentif à ce sourire ; soit, au contraire, il se montre capable de s’en saisir et de s’en imprégner, comme un parfum qui se diffuse peu à peu en lui. Accueillir un sourire, cela ne prend que quelques secondes. Qui plus est, en acceptant de le recevoir, nous accordons toute sa place à l’autre, qui exige d’être satisfait, directement ou indirectement ), moins la demande sera impérative : « Ce serait vraiment important pour toi d’avoir un scooter pour aller voir tes amis. C’est bien ce que tu voulais que je comprenne, ou il y a autre chose ? »
Le respect est la clé de toute relation. Un enfant n'apprend rien en étant humilié : cela ne fait qu'atteindre son estime de lui.