« La peine que Dieu inflige suppose toujours la faute qui l’a attirée, « Faut-il donc que nous ayons bien péché pour que les loups ne craignent plus l’homme et deviennent fléau divin ? »
Les seules choses qui lui plaisaient se rapportaient exclusivement à sa personne, ne devaient que la concerner. Le monde pouvait aller à vau-l’eau, les guerres éclater, la famine décimer, elle l’ignorait. Elle ne lisait pas à l’exception de quelques revues féminines et les catalogues de voyages, ne s’intéressait à rien de particulier si ce n’était que son confort matériel.
« Le loup vient ! Si, un temps, cette phrase servit à effrayer l’enfant désobéissant, l’avertissement qu’elle a lancé dans les campagnes européennes, tout au long du Moyen-âge et jusqu’au XIXe siècle, n’avait pas moins de force que le tocsin qui la relayait. Le loup vient ! À ce cri, hommes et femmes, armés de ce qu’ils ont, de leur peur ou de leur courage, iront “courir le loup” ou se claquemurer. Car le loup qui terrorise les campagnes est celui dans lequel on reconnaît les stigmates de la “fureur”, c’est-à-dire de la rage. Solitaire, il parcourt d’une traite bois et champs, attaquant tous ceux qu’il rencontre, bêtes ou gens.
À l’abri des regards, le visage tourné vers l'Est, ils s'inclinent par trois fois, les doigts sur les genoux. Puis le dos à l'horizontale, à genoux sur un petit tapis, ils touchent le sol du front et de la paume des mains. Je les entends psalmodier. Cette prière, en pleine nature, a quelque chose d'extrêmement singulier. J'ignore tout de l'Islam. Catholique par tradition plus que par engagement personnel, mes rapports avec la religion sont tranquilles, neutres, à la limite de l'indifférence. Je ne pose pas de questions, je ne cherche pas de réponses.
Leurs fourrures étaient si épaisses qu’un enfant pouvait se rouler dedans. Leurs mâchoires étaient armées de dents si redoutables, leurs gueules étaient si larges qu’elles pouvaient dévorer sans peine toutes les bêtes sauvages du Sahara. Leurs hurlements étaient si intenses qu’on pouvait les entendre à travers le désert jusqu’à la mer. Le soir, au moment où ils se regroupaient pour partager leurs proies, des lueurs de feu dansaient sur les dunes. Les nomades savaient que les loups étaient les maîtres du Sahara.
C’est un prédateur carnivore. Mais quand il ne trouve pas de proie, il peut se contenter de baies sauvages, d’insectes, de poisson. Il ne tue jamais par plaisir, mais uniquement pour se nourrir. En meute, il chasse le gros gibier, des cerfs, des rennes, des sangliers, des moutons, des brebis... Par contre, s’il est seul, il s’intéresse aux petites proies, aux rongeurs, aux grenouilles, et même aux charognes, enfin, tout ce qu’il peut dénicher.
« Que dois-je faire, ô croyants ? Je ne me connais pas moi-même : je ne suis ni chrétien ni juif, ni mazdéen ni musulman, ni d’orient ni d’occident, ni de la terre ni de la mer, ni des cieux en rotation ni des mines de la nature... Ma place est de n’en point avoir, mon signe est de n’en point montrer. Ne possédant âme ni corps, j’appartiens à l’Esprit suprême. Bannissant la dualité, je n’ai plus qu’un univers. Lui .»
La naissance d'un enfant est un don d'Allah. Beaucoup de parents craignent l'envie. Pour préserver le bébé, il faut qu'il ait sur lui quelque chose de bleu, ou la main de Fatima. On peut lui offrir également une médaille gravée d'inscriptions de la sourate Yâ Sîn. Ma petite fille a eu une perle bleue qu'on a accrochée dans ses cheveux. Ceux qui la regardent la voient en premier. Comme cela, elle est protégée des djinns.
Le loup n’est pas un solitaire, généralement. C’est un animal social, il vit en meute de trois à quinze individus. Chacun occupe une place bien précise dans la hiérarchie. La bande est menée par un loup, ou une louve, ou par un couple dominant. On les appelle alpha. À l’opposé, le loup oméga vit avec eux, mais fait parfois office de souffre-douleur. C’est lui qui crée diversion lorsqu’il y a des tensions, par ses jeux.
Quand, en 1227, Gengis Khän meurt, ses proches disent qu’il a rejoint le Loup bleu. Le Loup bleu est aussi le Loup céleste, époux de la Biche fauve, la Terre. Dans l’aire sibérienne mongole, les peuples gardent du loup le souvenir de l’ancêtre. Quand la fortune de la chasse les contraint à en abattre un, aucun chasseur n’omet l’hommage ni n’oublie de détruire l’arme qui a porté le coup fatal ; elle est maléfique.
Le loup d’Europe se reconnaît par sa coloration fauve mêlée de gris et de noir et plus claire sur le ventre, et le loup d’Amérique du Nord par sa couleur gris clair, presque blanche, ou noire pour ceux qui vivent dans les forêts. Le loup possède une « cape » sur le dos qui se hérisse lorsqu’il est menaçant. Il a aussi un pelage d’hiver qui le protège du froid. Il change de pelage entre avril et mai.